- Dans le même temps, le pays s'apprête à signer d'énormes contrats d'armements avec les pays arabes du Golfe pour contrer l'influence de l'Iran.
L'annonce de Ehoud Olmert intervient au moment où les Etats-Unis s'apprêtent, selon la presse américaine, à dévoiler une série de contrats d'armement d'au moins 20 milliards de dollars avec l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, le Bahreïn et Oman. Washington entend venir en aide à ces pays face à l'influence grandissante de l'Iran, soupçonné par l'Occident de chercher à se doter de l'arme atomique.
«Pas de course à l’armement»
Il y a quelques mois, l'Etat hébreu avait fait part à Washington de ses réticences face à la vente d'armes ultra-sophistiquées à l'Arabie saoudite, craignant de perdre son avantage stratégique militaire dans la région. Les discussions sur ce contrat avaient donc été retardées. Dimanche, Ehoud Olmert a indiqué que le président Bush lui avait fourni "un engagement explicite et détaillé pour garantir à Israël un avantage qualitatif sur les autres pays arabes". "Nous comprenons le désir des Etats-Unis d'aider les pays modérés qui font partie d'un front uni avec les Etats-Unis et Israël dans la lutte contre l'Iran", a expliqué le premier ministre israélien.
Le ministre israélien de l'Intérieur Meir Sheetrit a quant à lui nié l'existence "d'une course à l'armement" au Moyen-Orient. "L'armement s'améliore constamment mais Israël veille à posséder des armes sophistiquées et à garder son avantage sur les autres pays" de la région, a-t-il assuré.
URL = http://www.lefigaro.fr/international/20070728.FIG000000794_l_accord_nucleaire_franco_libyen_critique_a_berlin.html
Kovarik/AFP
Des responsables de la grande coalition d'Angela Merkel s'offusquent du « cavalier seul » de Nicolas Sarkozy.
La chancelière Angela Merkel, en vacances depuis deux jours, gardait le silence hier soir. Mais le conservateur Ruprecht Polenz (CDU), président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag, a appelé la France à prendre en compte les intérêts de ses alliés. « L'accord des partenaires européens fait aussi partie du jeu, a-t-il souligné. La France doit être disposée à renforcer la politique étrangère européenne. Cela ne sera pas possible de cette façon. »
Risque de prolifération
À gauche, Nicolas Sarkozy est ouvertement accusé d'avoir pris part aux négociations pour la libération des infirmières bulgares dans l'unique but de défendre les intérêts économiques français. Le vice-président du groupe parlementaire SPD, Ulrich Kelber a taxé cette attitude de « primaire ». « On ne voit cela que chez les despotes. À côté, George W. Bush lui-même est un enfant de choeur », a-t-il dit.
De manière générale, l'interventionnisme de l'État français dans les affaires économiques est vivement critiqué. L'Allemagne est d'autant plus concernée par le dossier que le groupe industriel Siemens possède 34 % des parts d'Areva NP, chargée de fournir le nouveau réacteur à la Libye. Pour le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Gernot Erler (SPD), l'accord franco-libyen est « politiquement problématique », notamment parce qu'il augmente, selon lui, le risque de prolifération nucléaire. « C'est un domaine sensible dans lequel nous avons besoin de dialogue », a-t-il déclaré au Figaro. « Or, nous constatons que Nicolas Sarkozy choisit plutôt une approche unilatérale. »
Lors de sa première visite en Allemagne en tant que chef de l'État, Nicolas Sarkozy avait qualifié les relations franco-allemandes de « sacrées ». Pour certains, l'attitude du président semble désormais manquer de cohérence. « Se rendre en Libye le jour de la libération des infirmières bulgares pour annoncer une telle décision, sans en avoir informé son partenaire le plus proche, est un style que je n'estime pas », a déclaré au Figaro la vice-présidente du groupe parlementaire SPD, Angelica Schwall-Düren.
L'élue regrette que Tripoli ne s'implique pas plus dans l'énergie solaire. La question du nucléaire prend une dimension particulière en Allemagne. Le pays s'est engagé à sortir de l'atome à l'horizon 2020, selon un accord signé par le gouvernement Schröder et repris dans le contrat de l'actuelle coalition. Une victoire des conservateurs aux législatives de 2009 pourrait cependant changer la donne.