Par Jean Tsadik
Wednesday 03 October [09:27:00 BST]
© Metula News Agency
(...) ils ont disposé de 7 ans pour présenter volontairement ces chutes... Photo Menapress : Charles Enderlin
Hier, mardi, les principales chaînes israéliennes ont diffusé, lors de leurs journaux télévisés, de larges extraits du reportage de 13 minutes réalisé par notre agence en novembre 2002 sur l’Affaire A-Dura.
Ce film de la Ména, mettant en lumière certaines des révélations prépondérantes fournies par l’enquête de l’armée, sous la direction du physicien Nahum Shahaf, fait toujours office de référence au sujet des inepties journalistiques contenues dans le reportage de FR2.
Ceci dit, notre enquête s’est, bien évidemment, considérablement étoffée depuis la réalisation de ce film en 2002. Elle a abouti, à ce jour, à plus d’une vingtaine de preuves judiciaires et à des centaines d’indices concordants, démontrant, au-delà de tout doute raisonnable, que le reportage d’Abou Rahma et d’Enderlin procède d’un mise en scène.
Le but que nous avions recherché en réalisant ce film, consistait – en format JT, 13’ - à provoquer le questionnement quant à la crédibilité du reportage de FR2. Ceux qui voudraient voir dans notre film un résumé des conclusions de notre enquête font, naturellement, fausse route.
Reste que l’usage massif de notre document par les télévisions israéliennes démontre, certes avec quelques années de retard, qu’il a parfaitement servi son objectif.
Le moment est venu de permettre aux lecteurs [en appuyant sur CE LIEN) de la Ména de prendre connaissance de ce film réalisé par leur agence.
Le regain d’intérêt pour la controverse de Nétzarim dans les media israéliens fait suite à la déclaration de M. Daniel Seaman, directeur du GPO, le bureau gouvernemental israélien en charge de la presse, affirmant que le reportage de FR2 sur l’assassinat de Mohamed A-Dura, en septembre 2000, est une mise en scène.
Le GPO (Government Press Office) est l’organe attitré du "Bureau du 1er ministre" pour la gestion des affaires médiatiques. Le communiqué du GPO a été endossé par le département légal du "Bureau du 1er ministre" et exprime désormais le point de vue officiel israélien quant à la Controverse de Nétzarim.
Charles Enderlin a réagi à la déclaration de Daniel Seaman, reprise, mardi, à la une de presque tous les quotidiens hébreux, en affirmant qu’il persistait à prétendre à l’authenticité de son reportage.
Enderlin s’est également félicité du prochain visionnage des 27 minutes de rushes par la Cour d’appel de Paris, exprimant que son intégrité allait ainsi pouvoir être reconnue. On peut légitimement s’étonner de la réaction du correspondant permanent de France 2, en observant qu’il aura – de même que son employeur – attendu de recevoir une intimation juridique à produire ces rushes afin de faire la preuve de son honnêteté. Ce, alors qu’ils ont disposé de 7 ans pour présenter volontairement ces chutes, et que l’avocat des intimés, Enderlin et FR2, Me Amblard, a usé de toutes ses ressources afin de tenter de persuader le tribunal de ne pas exiger la remise des rushes.
D’autre part, après avoir qualifié les enquêteurs de la controverse d’individus apparentés à l’extrême droite israélienne, après que France 2 ait rejeté – par l’indifférence ou l’insulte – nos nombreuses propositions de confronter les éléments d’enquête en nos possessions réciproques, Charles Enderlin, mis au pied du mur par le communiqué du GPO, a fait hier une proposition pour le moins étonnante. Sur la Chaîne 10 (Aroutz Esser), il a invité les contempteurs de son reportage à lui présenter – pour les diffuser - les éléments d’information sérieux qui iraient à l’encontre de sa mise en scène.
A la Ména, nous ne relèverons pas cette offre tardive, destinée à aménager une issue de secours honorable aux imposteurs, à la veille du visionnage des rushes par la justice tricolore. Connaissant précisément de leur contenu, nous avons, à Métula, la sereine certitude que la projection des rushes, devant la cour d’appel, mettra en lumière le parjure du cameraman de FR2, Talal Abou Rahma, relativement à son témoignage judiciarisé du 3 octobre 2000, exécuté devant Me Raji Surani à Gaza. Abou Rahma étant, à la fois, le réalisateur de la partie filmique du reportage, et l’unique témoin de l’assassinat de Mohamed A-Dura, la démonstration publique du parjure devrait mettre un terme définitif à la thèse de l’authenticité du reportage.
Pour l’éviter, il faudrait que FR2 présente à la cour un document filmique montrant les 27 minutes filmées par Rahma – selon son témoignage – des 47 minutes qu’à duré l’"incident". L’"incident" étant caractérisé, dans la déposition de Rahama, par des soldats israéliens visant Mohamed de sang froid, durant 47 minutes, dans l’intention de le tuer.
Il est bien évident que la requête de la Cour d’appel de Paris, faite aux intimés de présenter les rushes, concerne les 27 minutes de chutes de films, volontairement présentées par FR2, le 22 octobre 2004, dans les locaux de France-Télévisions à Paris, aux journalistes Jeambar, Leconte et Rosenzweig, comme étant les Rushes mentionnés par Rahma dans son témoignage.
Toute soustraction de prises de vues postérieure à cette date, ajout, altération, effacement des évidences du montage effectué sur les images des 55 secondes concernant A-Dura – figurant dans le reportage télévisé rendu public par FR2 au moment des faits, et répertoriées par nos soins – signifieraient, dans les relation entre l’Etat d’Israël et France-Télévisions, le point de départ de la Troisième Guerre Mondiale.
En pressant [ICI] les abonnés en règle de la Ména auront accès à l’analyse filmée des propos de notre rédacteur en chef, Stéphane Juffa, des conséquences du communiqué émis par le Bureau du 1er ministre israélien, qualifiant le reportage de FR2 de mise en scène.
L’analyse de Juffa devrait pallier au mutisme déroutant, observé hier par tous les media généralistes de l’Hexagone, France 2 comprise, à propos du communiqué du GPO. Notre consoeur l’AP avait pourtant émis plusieurs dépêches sur cet "item". C’est à croire que nos confrères parisiens n’acceptent de danser que sur les rythmes de l’AFP, ou, que leur vision du journalisme consiste à occlure la diffusion des informations qui leur sont désagréables. Toujours est-il que, pour l’opinion publique française, les conclusions de l’enquête de la Ména, aboutissant à l’accusation de mise en scène contre Enderlin et France 2, ne sont toujours partagées par aucune institution israélienne officielle. Au temps pour Tsahal et pour le Bureau du 1er ministre !
Notes techniques :
1. La Ména a fait appel aux moyens techniques de ses confrères de Guysen TV pour la diffusion publique de ces films. L’introduction qui précède la projection de A-Dura : l’Affaire est de Guysen TV leur appartient et n’engage pas notre responsabilité.
2. Le film A-Dura : l’Affaire contient une coquille dans l’orthographe du mot "baril".
3. Sur le film de l’analyse effectuée par Stéphane Juffa, les techniciens de Guysen TV mentionnent de façon erronée le nom de notre agence sous la forme de Metula Press Agency.
4. Sur le même document filmique, Juffa, citant le témoignage judiciarisé de Talal Abou Rahma, fait état, par erreur et à plusieurs reprises, des 45 minutes qu’aurait duré l’"incident". En fait, d’après le document signé par Abou Rahma sous serment, il s’agit de 47 minutes. De même, Juffa attribue faussement la réalisation de A-Dura : l’Affaire à l’année 2003, alors que ce film date de novembre 2002.