Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 09:59

Avant la conférence des donateurs. L'attitude retorse de Mahmoud Abbas et de son équipe illustre les limites des "Palestiniens modérés"

Jean-Pierre Bensimon, le 16 décembre 2007
 http://www.objectif-info.fr/avant-la-conference-des-donateurs.html
Thème : Proche-Orient
 
Une conférence de pays donateurs s'ouvre à Paris ce lundi. Il s'agit de réunir des fonds au bénéfice des Palestiniens. Ces derniers ont fixé cette fois-ci la barre très haut. Ils réclament 5,6 milliards d'euros pour leur plan de trois ans, avant tout pour combler les déficits accumulés et payer une nuée de fonctionnaires, généralement des membres des services de sécurité. Moins du tiers des sommes demandées devrait aller à des projets de développement.
 
Et voila qu'avant la tenue de la conférence, les fameux modérés, Mahmoud Abbas en personne et son premier ministre Salam Fayyad, se sont livrés à des manœuvres qui devrait alerter les futurs donateurs.
 
Ils ont multiplié les déclarations imputant à Israël la paralysie économique des Territoires. Selon eux, sans évolution de la situation sur le terrain, l'aide financière serait largement inutile et la conférence sans grande portée. A les entendre, si les restrictions imposées aux Palestiniens ne sont pas supprimées, ce sera la suffocation économique, la généralisation de la pauvreté et une prime à l'extrémisme. Ils exigent donc la levée des barrages en Cisjordanie et la fin du bouclage de la Bande de Gaza. En même temps, ils demandent aux pays donateurs de jouer d'abord un rôle politique, c'est-à-dire d'exercer des pressions redoublées sur Israël.
 
Il est vrai que les restrictions à la circulation ne sont pas très favorables à l'activité économique. Mais les barrages sont rendus nécessaires par l'activité des milices armées. Sans milices, sans risques d'attentat ou d'enlèvement, pas de barrages. Il revenait justement à Mahmoud Abbas, au moins depuis son élection à la présidence de l'Autorité palestinienne en 2005, de démanteler les structures terroristes.
 
Et il n'a rien fait, sans vergogne, prétendant qu'il voulait éviter la "guerre civile". Le déficit financier de son "Autorité" est lié aux salaires d'un nombre impressionnant de fonctionnaires, en fait souvent des membres des "services de sécurité". Que font ces "services" de leurs journées ? Quand Israël a voulu remettre les opérations de maintien de l'ordre à Naplouse à Mahmoud Abbas, celui-ci n'est pas parvenu à trouver 500 policiers pour faire ce travail. Il en a réuni 300 après bien des atermoiements. Par contre, quand Ehoud Olmert s'est rendu à Jéricho au mois d'Août pour une rencontre au sommet, un groupe appartenant aux services de sécurité palestiniens a préparé un attentat. Les services israéliens ont déjoué l'entreprise et communiqué à Abbas l'identité du groupe qui a été arrêté. Puis relâché en catimini quelques semaines plus tard. A la fin novembre, un israélien père de deux jeunes enfants, Ido Zoldan, a été assassiné par balles en Cisjordanie. Les trois agresseurs étaient membres de la police palestinienne. L'Autorité palestinienne "baigne" littéralement dans le terrorisme et son chef demande à Israël de baisser la garde. Quel but poursuit-il ?   
 
Le "modéré" Abbas ose demander la "levée du bouclage de Gaza". Ne sait-il pas que les missiles tirés depuis Gaza pleuvent sur Israël ? Deux mille Kassam, obus et mortiers depuis le début de l'année. Ne sait-il pas que tous les jours, des tunnels sont creusés par les milices pour lancer des opérations commando ? Cette situation contraint bien sur Israël à assurer l'étanchéité de sa frontière. C'est le minimum qu'on puisse demander à un état. C'est aussi ce que font les Égyptiens le long de la ligne Philadelphie, au sud. N'est-il pas dans la fonction de Mahmoud Abbas d'assurer l'ordre dans les Territoires et l'absence d'attaques contre Israël aux termes des accords d'Oslo ? Il disposait de forces très importantes à Gaza, payées par l'aide internationale et en partie armées par les américains. Mais à la première alerte ses chefs ont décampé, laissant les troupes fidèles à la hache du Hamas et les armes à ses entrepôts.
 
Le problème est effectivement politique et non économique. Tant que les milices palestiniennes ne seront pas démantelées aucun progrès du niveau de vie du petit peuple ne sera possible. L'expérience a montré que les tentatives d'implantation d'activités économiques dans les territoires aboutissaient toujours à un échec du fait des clans armés. Dans les années 90, Stef Wertheimer, un richissime homme d'affaire israélien voulut créer un parc industriel à Rafah (au sud de Gaza). Les hommes d'Arafat qui ne parvenaient pas à le mettre sous leur coupe y mirent le feu. D'autres investisseurs tentèrent l'expérience de grands centres commerciaux entre 1995 et 2000 à Tulkarem et à Kalkilia. Les Palestiniens décidèrent qu'ils étaient trop près de la frontière pour en prendre le contrôle et ce fut l'échec. Aujourd'hui ils proposent la création d'un parc à Tarkumiya près des collines d'Hébron. Ils veulent y créer des emplois pour les Gazaouis et réclament un libre passage à travers Israël. Comment Israël accepterait-il un libre passage qui ouvrirait les portes de la Judée et de la Samarie au Hamas et au Djihad islamique ? La demande sonne comme une complaisance pour les milices islamistes de Gaza et non comme une opposition au terrorisme.
 
En réalité, un développement économique ne s'improvise pas de l'extérieur. La condition d'un développement palestinien c'est le renforcement d'une classe moyenne productive. Pour qu'elle joue son rôle productif, il faut lui assurer la sécurité. Or cette classe émigre aujourd'hui, justement parce que sa sécurité est compromise par les milices mafieuses qu'Abbas a laissé prospérer. Le démantèlement des structures terroristes, prescrit dès la première phase de la Feuille de route, n'est pas seulement la condition de la sécurité d'Israël. C'est aussi la condition de la sécurité des Palestiniens et de l'élévation de leur niveau de vie. Non seulement Abbas a joué au président absent, mais voila que ses collaborateurs promettent de s'allier au Hamas si Israël lançait une opération à Gaza pour sécuriser sa frontière et ses habitants durement touchés. Les "modérés" sont donc prêts à s'associer au Hamas, donc à protéger et non à démanteler les structures terroristes. Le problème politique est là, nulle part ailleurs, et les donateurs devraient en avoir conscience.
 
Les Occidentaux, avant tout les Américains font le calcul qu'avec de l'argent et un peu de bien-être économique, le petit peuple palestinien préfèrera les modérés d'Abbas aux fondamentalistes de Haniyeh. Or la condition première de ce bien-être, le résultat qui conditionne tous les autres, c'est l'éradication des terroristes, qu'ils soient laïcs et corrompus, ou islamistes et fanatiques. C'est sur cette question et non sur ses déclarations qu'il faut évaluer la capacité de Mahmoud Abbas à sortir les Palestiniens de l'impasse. C'est en vain que l'on attend de lui le moindre signe positif. Au lendemain de la conférence d'Annapolis, la TV Palestinienne montrait une carte aux couleurs palestiniennes d'où Israël était rayé. La veille la radio palestinienne officielle "Ramadan" qualifiait les années 40 d'Hitler "d'années d'or" et sa défaite et sa mort de "fin amère". Le surlendemain, avant de se rendre à Riyad, Abbas renouvelait son refus de reconnaître la judéité d'Israël.
 
David Martinon, le porte parole de l'Élysée l'a souligné, il ne s'agit pas de secourir les "Territoires" mais de financer l'édification de "l'État palestinien." Dans la foulée de la Conférence d'Annapolis du 27 novembre, c'est "l'État palestinien" qui est à l'ordre du jour diplomatique. L'intention est excellente mais David Martinon n'a pas indiqué selon quelle formule de l'argent, beaucoup d'argent semble-t-il, se transmute en construction d'un nouvel état pacifique. D'autant que l'on a déjà transféré des fonds dans les Territoires depuis Oslo, beaucoup de fonds. Au point que les Palestiniens sont de très loin les premiers bénéficiaires de l'aide internationale. Que sont devenus ces financements? D'un coté ils ont permis l'entretien, l'armement et les activités d'innombrables milices et services de sécurité impliqués dans le terrorisme; de l'autre ils ont alimenté un système corruption dont l'ampleur confère un second record du monde aux Palestiniens. Ce n'est pas le petit peuple qui s'est ainsi enrichi, mais une aristocratie locale, activiste et terroriste jusqu'au bout des ongles. David Martinon ne nous a pas dit ce qu'il comptait faire pour éviter la répétition de ce processus lamentable. La situation financière de la France justifie la prudence et même la parcimonie. Elle nécessite que l'on s'assure bien que les fonds iront bien à la paix et pas à la guerre. L'équipe des Palestiniens dits "modérés" autour de Abbas n'inspire vraiment pas confiance et la manœuvre politique visant à incriminer Israël dans le "mal" palestinien et non l'incurie de son leadership est un très mauvais signe.
© 2007, Objectif-info.fr.
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Gad
  • : Lessakele : déjouer les pièges de l'actualité Lessakele, verbe hébraïque qui signifie "déjouer" est un blog de commentaire libre d'une actualité disparate, visant à taquiner l'indépendance et l'esprit critique du lecteur et à lui prêter quelques clés de décrytage personnalisées.
  • Contact

Traducteur

English German Spanish Portuguese Italian Dutch
Russian Polish Hebrew Czech Greek Hindi

Recherche

Magie de la langue hébraïque


A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

Les news de blogs amis