Wednesday, February 27, 2008
http://lettresduliban.blogspot.com/2008/02/wir-kommen.html
En 1940, Hitler lança sa Luftwaffe contre l’Angleterre dans le but d’écraser son potentiel militaire et industriel, en préparation pour son invasion dans un second temps.
Malgré la résistance opiniâtre des Britanniques, l’attaque Allemande au prix de pertes importantes avait déjà accompli une bonne partie de la besogne, lorsque Winston Churchill qui cachait derrière le physique poupon d’un Mr. Pickwick débonnaire, un tempérament qui rivalisait en férocité (la morgue impérialiste en surplus), avec celui du Leader du IIIème Reich, dépêcha en mission-suicide une petite escadrille de bombardiers de la RAF qui larguèrent dans un raid purement symbolique quelques bombes sur Berlin.
Quoique militairement insignifiante, l’effet psychologique de cette attaque aussi ‘’humiliante’’ qu’inattendue fut dévastateur sur le Führer qui, pris d’une rage folle, ordonna au grand dam de son état-major, la suspension immédiate de toute opération contre des objectifs militaires et stratégiques Anglais, les attaques devant dorénavant se concentrer sur les grandes villes et agglomérations civiles, à commencer par Londres que la Luftwaffe eut pour consigne de rayer de la carte du monde.
Dans un discours où la frénésie hystérique atteignit des sommets apocalyptiques, le Reichführer promit à l’Angleterre un châtiment comme la terre n’en a jamais connu : Wir Kommen (Nous arrivons) rugit-il ; WIR KOMMEN…
L’Allemagne continue de subir jusqu'aujourd’hui les conséquences d’avoir confié ses rennes au psychopathe illuminé.
Le regard morne et le cœur las, je suivais sur mon écran TV en cette douce soirée de Février 2008, le secrétaire général du parti de Dieu, Samahat as-Sayed Hassan Nasrallah, disposer allégrement (dans l’attente de la venue de l’Imam Al Mahdi) de mon sort personnel, ainsi que de celui de l’entière nation par la force du droit Divin et des préceptes de Wilayat al Fakih.
_ Israël disparaitra, clama-t-il, - je vous le promets, (ici je dressais l’oreille) – Il ne peut pas en être autrement (de plus en plus interloqué) – Car c’est là une loi Divine. ( !!!!!????!!!!!).
Paf ! C’est en pleine gueule que je reçus le souffle fétide venu du VIIème siècle charriant avec lui des relents d’un autre âge faits d’obscurantisme, de gale et de pisse de dromadaire refroidie.
Brandissant devant les adorant en délire un petit bout de papier (en avait-il vraiment besoin pour se remémorer ce qui suivra ?) _ Je le jure par Dieu, tonna l’oracle – le sang du Hajj Imad sera vengé.
Re-Paf, et Alea Jacta Est.
En 2006, la moitié du Liban fut détruite pour la libération de Samir el Kantar (qui ne le fut pas) ; en 2008, la moitié restante pourrait bien partir en fumée en expiation au sang versé du General Giap des croyants.
La guerre totale est désormais déclarée. Pour les fermes de Chebaa’, les collines de Kfarchouba, la libération du Kantar et le sang répandu du Guevara des fidèles.
Pour la restitution de la Palestine usurpée, la reconquête du Jérusalem profané, et le pavement du sentier pour la venue du ‘’libérateur’’ attendu, WIR KOMMEN et DIEU LE VEUT.
Traître est celui qui OSE insinuer que les fermes de Chebaa’ ont étés arrachées au Liban par la Syrie depuis des décennies, et que ses habitants portent depuis la fin des années 1950 l’identité Syrienne.
Perfide est celui qui SE DEMANDE pourquoi ''le bastion de la résistance Arabe'' qu’est la Syrie maintient religieusement un calme serein sur le Golan, mais incite ses sbires à rugir du Liban.
Passible de la peine de mort est l’infâme scélérat QUI SOUPÇONNE que l’assassinat du Zhukov de la résistance n’est qu’une sordide trame pour relancer le Hizballah en perte de vitesse.
Car après une ‘’victoire divine’’ désastreuse, des manifestations monstres suivies d’un soulèvement civil raté, et le sit–in le plus long de l’histoire contemporaine, le public du Sayed se retrouve avec un bilan pitoyable fait de quelques misérables tentes dressées on ne sait plus trop pourquoi sur un parking désaffecté du centre ville, et une liste interminable de promesses non tenues.
Quoi de plus opportun en pareil cas sinon une nouvelle bonne petite guerre bien sanglante et bien meurtrière, truffée de nouveaux héros et martyrs ‘’divins’’, qui viendrait bien à propos ‘’bouleverser toutes les données dans la région ‘’ (Sayed Hassan dixit).
Qu’importe l’opinion de quelques lâches qui ne veulent pas faire des frontières de leur pays un poste avancé des frontières Iraniennes.
Ou de certains renégats qui refusent de reconnaître les ‘’bienfaits’’ innombrables dont la Syrie à comblé le Liban depuis son indépendance.
Heureusement que la reconnaissance n’est point morte au Liban. Preuve en est le remerciement magnifique énoncé le 8 Mars 2005 par le seigneur de la résistance devant les multitudes d’adorants : ‘’Choukran Souria’’.
Mais gare au tribunal international ya Samahet el Sayed ; La Syrie ne donnerait pas cher de ta peau en échange de sa délivrance de l’hameçon mondial du bout duquel elle frétille aujourd’hui sans l’ombre d’un espoir.
Ibrahim Tyan.
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