Nous signalions l'encerclement, à Béthléem, de la maison d'un leader du Jihad islamique, une heure après l'attentat de Jérusalem.
Celui-ci, Mohammed Shahada, est passé du Djihad Islamique au Fatah, avant de retourner au Djihad islamique et de se convertir au Shi'isme. (source Ynetnews)
Dheim était originaire de Béthléem.
Or, on sait que l'armement dont disposait le tueur fou de Jérusalem, Dheim, peut, au minimum être évalué à 5.500 $, ce qu'un habitant modeste de Jérusalem-Est, âgé de 20 ans, n'a pas à disposition dans son cochonnet Hallal. En tant que chauffeur du Centre religieux Mercaz Ha Rav et membre d'une famille favorable au Hamas, il disposait de pas mal des "qualités requises", pour être recruté.
Il a donc , le plus vraisemblablement, disposé d'une infrastructure et agi sur ordre.
Ceci trace les premières lignes, à la fois d'une logistique et d'un travail de propagande qui peut aller jusqu'à la conversion au Shi'isme (mais qui n'est pas une condition nécessaire), porté par le Hezbollah, jusqu'en Galilée.
Un autre groupe radical émergeant est mentionné (notamment par Debkafiles) : le Hizb al Tahir, repéré comme très influent à Jérusalem-Est, lors des agitations populaires.
D'autre part, Nasrallah s'est empressé de revendiquer l'attentat, via les "Phalanges des Hommes libres de Galilée", qu'on peut assimiler à l'action de propagande de réseaux (minorité activiste) autour d'hommes comme Mohammed Shahada. La "revendication" est un placement pour l'avenir, avant d'être la reconnaissance de l'implication directe dans un acte meurtrier (idem pour le Hamas, qui ensuite décline sa responsabilité après avoir commandité des manifestations de joie)
Notons que tous ces groupes n'ont pas nécessairement leur source dans la Bande Occidentale ou à Gaza, mais bien parmi les Arabes Israéliens ou habitants palestiniens de Jérusalem-Est.
Sur l'influence shi'ite chez les Arabes Israéliens, elle est mentionnée dès juin 2007 :
http://www.strato-analyse.org/fr/spip.php?article144
Le défi est donc d'ampleur, puisqu'un troisième front terroriste intérieur s'est entr'ouvert, au moment du demi-échec de la Guerre du Liban 2. La perte relative de dissuasion influe directement ou indirectement sur la loyauté et sur l'instrumentalisation de franges isolées ou/et de partis islamiques arabes en Israël-même.
Tout ceci résulte d'une gestion politique calamiteuse, pendant et depuis la guerre, émanant d'un pouvoir faible aux commandes en Israël, malgré l'excellent travail de Gaby Ashkénazy au sein de l'Etat-Major de Tsahal ou le retour au poste de Ministre de la Défnse d'Ehud Barak. Là où les services sont mobilisés aux frontières, des failles se font sentir sur un "4è front" porteur d'une "5è colonne" potentielle, qui n'a rien d'une tournure de style politique.
D'autre part, Hezbollah et Syrie ont actuellement tout intérêt à retrouver des "axes de convergence" sur le plan terroriste-"diplomatique", après l'élimination de Mughniyeh qu'ils sont tout prêts de se reprocher mutuellement. Leur objectif commun est d'exercer des pressions sur l'Egypte et l'Arabie saoudite, de façon à s'assurer de leur assistance à la conférence de Damas (présence ou absence qui tourne autour des blocages au Liban et pourrait se traduire par un échec cinglant)... Pour y parvenir, le plus petit dénominateur commun arabe reste la durable focalisation contre "l'entité sioniste", du lancement de missiles depuis Gaza, le plus "parlant", pour le débat étant encore de frapper le coeur même d'Israël...
(voir l'article du journaliste saoudien Mshari Al-Zaydi :
Mshari Al-Zaydi |
http://www.asharqalawsat.com/english/news.asp?section=2&id=12026
In the Name of the Palestinian Cause)