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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 19:34
Roger Perelman, pédiatre de renommée internationale

LE MONDE | 01.08.08 |

Pédiatre de renommée internationale, Roger Perelman est mort, mercredi 23 juillet, à la suite d'un accident. Il venait d'avoir 86 ans.

Né à Varsovie en 1922, il grandit à Paris où son père vient d'émigrer pour y exercer le métier de tailleur. Passionné de sport, Roger Perelman aimait rappeler que c'est au Yiddisher Arbeter Sport Club ("club sportif du travailleur juif"), qu'il avait fréquenté assidûment au temps du Front populaire et de la guerre d'Espagne, que s'était éveillée sa "conscience politique". Débuts d'un engagement à gauche qui le conduira à participer aux travaux de la commission santé du Parti socialiste à la fin des années 1970.

Elève brillant, le jeune homme termine son année de maths sup au lycée Condorcet quand il reçoit, le 13 mai 1941, une convocation l'invitant à se rendre, le lendemain matin, au commissariat de police, soi-disant pour un simple "examen de sa situation". Il ignore alors que se prépare la première rafle parisienne de l'occupation, désignée aujourd'hui sous le nom de "Rafle du billet vert" en raison de la couleur de la convocation reçue ce jour-là par quelque 6 500 juifs polonais, tchécoslovaques et autrichiens de la capitale.

Interné au camp de Pithiviers (Loiret), Roger Perelman réussit à s'évader en août 1941. Commence alors pour lui une vie nomade faite de plusieurs changements d'identité et de domicile. Cette semi-clandestinité durera deux ans. En septembre 1943, la ville de Nice, où il croit avoir trouvé un refuge sûr, passe des mains des Italiens à celles des Allemands. Un mois plus tard, alors qu'il gagne sa vie comme directeur d'un cours privé, il est dénoncé, arrêté par la Gestapo, torturé, conduit à Drancy, puis à Auschwitz. Affecté aux mines de charbon de Janina, à une vingtaine de kilomètres du camp principal, il sera, lors de son évacuation en janvier 1945, l'un des deux seuls survivants du convoi par lequel il était arrivé quinze mois plus tôt.

"La haine de l'humiliation"
A son retour à Paris, après plusieurs mois d'errance à travers la Pologne, la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine et l'Allemagne, le jeune homme reprend ses études. Roger Perelman choisit la médecine et se fait remarquer par quelques grands professeurs de l'époque, comme Robert Debré ou Thérèse Bertrand-Fontaine (qui devint, avant-guerre, la première femme médecin des Hôpitaux de Paris). Auteur de plusieurs manuels universitaires qui se vendront à des centaines de milliers d'exemplaires, il termine sa carrière, de 1975 à 1988, comme chef du service de pédiatrie générale à l'hôpital Jean-Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis).

Au Monde, qui l'interrogea en 2005 sur les leçons qu'il tirait de sa déportation, Roger Perelman répondait : "Un amour profond de la liberté ; une haine viscérale de l'humiliation ; une totale absence de besoins (une belle bagnole, quelle dérision après les camps !) ; une perte de la faculté d'indignation ; une tendance à juger sur le résultat et non sur l'intention (à vouloir comprendre les failles et les faiblesses des hommes, on finirait par tout excuser !)"

Dans ses Mémoires, parus en février sous le titre Une vie de juif sans importance (éd. Robert Laffont), cet homme pudique mais réputé pour son franc-parler assurait attendre la mort "sans angoisse". Ajoutant seulement : "Je désire être alors incinéré, et que mes cendres soient répandues sur cette terre d'Auschwitz où j'ai tant souffert ; ma place est là, je le crois, tout comme celle des marins morts est dans la mer."
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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