mercredi 29 avril 2009 - 17h06, par Mediarabe.info

Le Tribunal international pour le Liban a demandé, cet après-midi, à la justice libanaise de libérer sans tarder les quatre généraux Jamil Al-Sayyed, Ali Al-Hajj, Mustapha Hamdane et Raymond Azar. La télévision "Al-Manar" diffuse, depuis le début de l’après-midi, les images de leur libération, et reçoit à tour de rôle les responsables de l’opposition, lesquels avaient dénoncé la politisation du Tribunal international depuis sa création par le Conseil de sécurité. Aujourd’hui, ils se félicitent de cette décision qui innocente les généraux, et tentent de l’exploiter politiquement dans les élections législatives prochaines.
L’ancien ministre Wiäm Wahhab, l’ancien procureur de la République Adnan Addoum (d’origine syrienne), les anciens députés Nasser Kandil, Zaher Al-Khatib et Emile Emile Lahoud, ont affirmé que la libération des généraux étaient une victoire pour le Liban arabe et pour la Résistance, et annoncé leur détermination à demander des comptes à la majorité et à la justice qui a « travesti la vérité depuis quatre ans » et qui a accusé à tort les généraux d’implication dans l’assassinat de Rafic Hariri. Ils demandent des excuses de Saad Hariri et promettent que leur victoire aux élections législatives du 7 juin leur permettra de régler les comptes de toute la majorité actuelle. Pourtant, Jamil Al-Sayyed, ancien directeur de la Sûreté générale, Ali Al-Hajj, ancien commandant des Forces de Sécurité Intérieures, Mustapha Hamdane, ancien commandant de la Garde présidentielle et Raymond Azare, ancien chef des renseignements militaires (de l’armée) avaient, de par leurs fonctions, une responsabilité du moins morale, puisque l’assassinat de Hariri et la vague terroriste qui a secoué le Liban depuis février 2005 se sont produits alors qu’ils étaient en poste.
Pour les invités de la télévision « Al Manar », les juges qui ont emprisonné les quatre généraux doivent être jugés et que la « Révolution des oignons » (Révolution du Cèdre) basée sur des mensonges, est aujourd’hui terminée au profit de la « Révolution blanche » lancée par l’opposition, et qui sera couronnée par la victoire du 7 juin prochain.
Saad Hariri tient en ce moment une conférence de presse dans, consacrée à la libération des généraux. Il reconnait que beaucoup de Libanais doutent ce soir et sont inquiets. De son côté, l’ancien ministre Michel Samaha, porte-parole de Damas à Beyrouth, affirme qu’il révèlera ce soir les noms des vrais assassins de Rafic Hariri à travers la télévision « Al-Manar ».
A Beyrouth, les Libanais croient qu’un deal a été conclu permettant au Tribunal international d’innocenter la Syrie et ses agents au Liban, à quelques semaines des élections, afin de livrer le pouvoir à Damas à travers l’opposition. En contrepartie, la Syrie signera la paix avec Israël comme l’a laissé entendre le président Bachar Al-Assad depuis Vienne, où il est en visite officielle. Sans pouvoir étayer cette hypothèse, ses défenseurs sont pessimistes et soulignent que cet épisode est susceptible de relancer la tension au Liban, d’autant plus que la moitié des Libanais refuse le retour de l’influence syrienne au pays du Cèdre sous quelque forme que ce soit.
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