un nouvel essai nucléaire
Le leader de la Corée du Nord, Kim Jong-Il. Crédits photo : AP
Ce nouveau tir - plus puissant que celui d'octobre 2006 - inquiète beaucoup la communauté internationale.
Deux ans et demi après le premier, la Corée du Nord a annoncé lundi avoir effectué «avec succès» un nouvel essai nucléaire. Le 5 avril dernier, Pyongyang avait déjà tiré une fusée à longue portée au-dessus du Japon, provoquant sa condamnation à l'ONU et une crise internationale. Le pays communiste avait alors annoncé son retrait des négociations à Six (avec la Russie, la Corée du Sud, les Etats-Unis, le Japon et la Chine), l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires.
Lundi, le régime de Kim Jong-Il a justifié ce nouveau tir souterrain par la volonté de renforcer ses capacités de dissuasion nucléaire et de garantir sa souveraineté.
Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, ce second essai était plus puissant que celui d'octobre 2006. Pyongyang aurait également tiré un missile à courte portée.
D'après des responsables sud-coréens, une secousse a été décelée dans la ville nord-coréenne de Kilju, où Pyongyang avait déjà procédé à son premier essai. L'Institut américain d'études géologiques (USGS) a quant à lui indiqué avoir détecté un séisme de magnitude 4,7 à 9h54 locales (2h54 à Paris), à 375 kilomètres au nord-est de Pyongyang et à une profondeur de seulement 10 km.
Comme en 2006, les réactions au sein de la communauté internationale ne se sont pas fait attendre. Une cellule de crise militaire a été constituée en Corée du Sud où la Bourse a chuté de 3,97% après l'annonce de l'essai. Au Japon, le gouvernement a également réuni une cellule de crise et promis des mesures sévères. Tokyo a par ailleurs demandé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de Sécurité de l'ONU, pour tenter de faire voter une nouvelle résolution sanctionnant le régime de Pyongyang.
Les Etats-Unis, qui ne sont pas en mesure de confirmer à ce stade la véracité de cette information, se sont déclarés «vivement préoccupés». Même son de cloche du côté de l'Union européenne, «très troublée» par ce test nucléaire nord-coréen. C'est une «violation flagrante» d'une résolution de l'ONU datant de 2006, estime quant à lui le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, Bill Rammell.
La Russie, qui a confirmé le tir, a fait part de son «inquiétude», tout en précisant qu'elle continue à étudier la situation.