26/05/09
Front Page Magazine
Texte original anglais : "Iran's Annihilation of Israel: Made in America".
Traduction française : Menahem Macina, pour upjf.org.
De Caroline Glick, rédactrice en chef adjointe du Jerusalem Post, nous parviennent des nouvelles alarmantes. Experte en relations arabo-israéliennes, et disposant d'excellentes sources au sein même du gouvernement de Netanyahu, elle rapporte que le directeur de la CIA, Leon Panetta [1], qui (en désaccord ouvert avec Nancy Pelosi) a récemment interrompu son travail quotidien pour aller en Israël « réprimander sévèrement » le gouvernement et le dissuader d'attaquer l'Iran.
Plus menaçant encore, Glick rapporte (et qu'elle tient probablement de sources haut placées dans le gouvernement israélien) que l'administration Obama a tout sauf admis comme un fait irréversible et inévitable que l'Iran développera bientôt des armes nucléaires. Elle écrit :
«... nous avons appris que [l'administration Obama ] s’est fait une raison concernant les ambitions nucléaires de l'Iran. Des hauts fonctionnaires de l'administration le reconnaissent, pour autant que ce soit loin des micros. Il est vrai, disent-ils, que l'Iran peut exploiter ses futurs entretiens avec les Etats-Unis pour jouer la montre, avant de tester une arme nucléaire. Mais ils ajoutent : si cela se produit, les Etats-Unis devront simplement vivre avec une "mollacratie" disposant de l’arme nucléaire. »
Elle poursuit en exposant que l'administration Obama a perdu l’espoir d’empêcher Israël d'attaquer l'Iran :
« du point de vue de l'administration [Obama], si seulement Israël pouvait laisser tranquilles les installations nucléaires iraniennes, l'Iran se comporterait bien. »
Elle note que les responsables américains considéreraient que tout dommage causé aux intérêts américains, découlant d'une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, serait de la responsabilité d'Israël, et non de l’Iran.
Sur le mode classique du syndrome de Stockholm [2], l'administration Obama fait preuve de plus d’empathie pour les dirigeants iraniens, qui tiennent Israël en otage, que pour la nation [israélienne] qui peut être effacée de la carte si l'Iran acquiert la bombe.
La date-limite de la fin de l’année, que s’est fixée Obama pour des entretiens avec les Iraniens en vue de mettre un terme à leur marche au nucléaire n’est, à défaut d'action militaire, qu’une menace de façade. Comme l’a écrit Metternich, "une diplomatie sans force est comme une musique sans instruments". En se limitant à avertir d’un renforcement possible des sanctions économiques si les entretiens ne progressent pas, Obama formule une menace inconsistante. Les sanctions n'auront probablement aucun effet, parce que la Russie et la Chine ne laisseront pas les Nations Unies agir comme elles le doivent si elles veulent dissuader l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
Tout cela signifie que l’existence d’Israël est en danger. Si l'Iran obtient la bombe, il l'emploiera pour tuer six millions de juifs. Aucune menace de représailles ne fera la moindre différence. On ne peut pas décourager par une menace de mort un terroriste prêt à mourir en se faisant exploser. De même on ne peut dissuader une théocratie déterminée à mériter le Paradis et ses vierges par un acte glorieux de violence. De toute façon, l'Iran ne lancera probablement pas la bombe lui-même, mais il pourrait la donner à ses marionnettes terroristes qui la lanceraient sur Israël, ce qui lui permettrait de nier sa responsabilité. Obama, déterminé à l’apaisement, n’exercerait probablement pas de représailles par voie d'armes nucléaires. Et Israël sera mort et enterré.
Les patriotes juifs rayonnants qui ont voté pour Obama doivent se rendre compte que nous, en tant que juifs, sommes témoins de ce que la fin d’Israël est possible. Nous sommes dans la même situation morale que nos parents, qui ont assisté à l’ascension de Hitler mais n'ont exercé aucune pression sur leur président démocrate libéral préféré, F[ranklin]D[elano]R[oosevelt], pour qu'il prenne quelque mesure sérieuse que ce soit pour les sauver, ni même pour laisser les réfugiés juifs venir dans le pays. Si nous restons indifférents, nous éprouverons, en regardant la destruction d’Israël, la même angoisse que celle de nos parents qui furent témoins de l’Holocauste.
Car la chose est de plus en plus claire: Barack Obama n'est pas prêt à lever le petit doigt pour empêcher l'Iran de développer sa bombe. Et Hillary Clinton, pas davantage.
Obama a, certes, fêté le premier Seder de la Maison Blanche, mais il n’envisage pas de passer l'an prochain à Jérusalem.
Dick Morris et Eileen McGann *
* Dick Morris est un ancien conseiller de Bill Clinton. Eileen McGann est avocate et PDG de Vote.com. Ensemble, ils collaborent à des livres, des éditoriaux et des campagnes de politique étrangère. Pour recevoir gracieusement des exemplaires de tous leurs commentaires, veuillez vous inscrire à dickmorris.com.
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Notes du traducteur
[1] Sur ce haut fonctionnaire de l’administration Obama, voir "Leon Panetta, nouveau patron de la CIA", AFP/Libération, 5 janvier 2009. Article un peu plus détaillé (même date) sur Cyberpresse.
[2] Cette expression illustre la propension des otages qui partagent la vie de leurs geôliers durant un certain temps, à développer une empathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers. Ce comportement paradoxal des victimes de prises d'otages, a été décrit pour la première fois, en 1978, par le psychiatre américain F. Ochberg, lequel lui donna ce nom suite à un fait divers qui eut lieu dans cette ville. (D’après Wikipédia, article « Syndrome de Stockholm ».
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[Texte anglais aimablement signalé par M. Taub, Israël.]
Mis en ligne le 26 mai 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org