05/06/09
Source : Site Israel Valley
La comparaison entre Bill Clinton et Barak Hussein Obama s’impose d’elle-même. Le second a dit, hier au Caire, la même chose que le premier, fin 2000, en ce qui concerne la disputation israélo-palestinienne. Du moins, dans les grandes lignes. Mais Bill Clinton n’est pas sorti de son rôle de médiateur, d’incitateur, tandis que Barak Hussein Obama se comporte en patron confronté à des problèmes de dimension mondiale et qui ne peut, ni ne veut être troublé par un différend d’ordre régional qui perdure au-delà de toute raison. En ce sens, l’innovation a été de demander, haut et fort, à tous les acteurs, de mettre la main à la pâte.
Nul doute que le président américain est dans le vrai. Mais pourquoi un Israélien, ouvert à la solution de deux Etats pour deux peuples, ne peut-il se défaire d’un sentiment de malaise ? Comme si le "boss" s’était laissé emporter par sa volonté de séduire son auditoire et, au-delà de lui, le monde islamique.
· D’où la mise en valeur d’un prénom, Hussein, mis sous l’éteignoir lors de la campagne électorale présidentielle.
· D’où des raccourcis historiques étonnants, liant Shoah et création de l’Etat d’Israël. D’où aussi des rapprochements singuliers.
· D'où la mise sur le même pied du combat des Noirs aux Etats-Unis pour l’obtention de leurs droits légitimes, et celui livré par le peuple palestinien pour parvenir à un Etat.
· Ou encore, la comparaison entre les souffrances endurées par les juifs lors de la Shoah et celles occasionnées aux Palestiniens par l’occupation israélienne.
N’est-ce pas aller dans le sens de la victimisation, érigée en arme politique par les Palestiniens, après 1967 ?
N’est-ce pas conforter la partie palestinienne et les Etats arabes, dans leur refus d’assumer leurs responsabilités quant à l’origine des guerres dans cette partie du monde ?
Mais, dit-on, l’essentiel est le résultat obtenu. Peu importe donc les subtilités de langage, la brosse allant dans le sens du poil, d’autant plus que le numéro un mondial a réaffirmé l’attachement des Etats-Unis à la pérennité de l’Etat d’Israël. Partant, c’est la mise en pratique de cette volonté politique qui permettra de juger de la pertinence de la nouvelle approche américaine.
D’après diverses sources, l’administration américaine n’a pas l’intention de traîner en chemin. La semaine prochaine, l’envoyé spécial du président sera à Jérusalem pour entendre Binyamin Netanyahou. Et au cours de l’été, le mode opératoire sera mis sur la table, y compris un calendrier précis des phases d’application.
Constat : c’est vers une solution imposée que s’oriente la Maison Blanche. Barack Obama se comporte en patron, qui ne laisse pas le moindre choix.
Ce n’est plus, semble-t-il, le « C’est à prendre ou à laisser », de Bill Clinton.
C’est le « C’est A prendre, point. »
De beaux jours en perspective…
Mati Ben-Avraham
© Israel Valley
[Texte aimablement signalé par Roseline, via Desintox.be.]
Mis en ligne le 5 juin 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org