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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 09:13
Les clés du scrutin définitif semblent être entre les mains des Sunnites, représentant 10% de la population, capables de faire la différence en sortant Ahmadinedjad. S'ils choissaient le boycott, comme en 2005, celui-ci ne devrait pas être réellement inquiété. Rappelons que, même si un chngement de casquette intervenait, au-delà de tout politique de façade, demeure le Conseil de Discernement, le clan des anciens de la Révolution islamique qui arrêtent les décisions dans le sens de sa perpétuation, consensus sur lequel le Guide Suprême donne les principales orientations : une légère inclination à l'ouverture culturelle permettrait de leurrer les Occidentaux sur un illusoire changement de régime à terme, alors qu'elle permet justement d'en assurer la perrenité. Quant à la recherche de la bombe, elle n'est, bien évidemment, remise en cause par aucun des apparatchiks en ligne. Ce qui fait dire à pas mal d'observateurs israléiens qu'au moins, avec Ahmedinedjad, on sait d'où on vient et où on va.

Paradoxalement toujours, le maintien d'Ahmadinedjad en place, par la psychorigidité et les archaïsmes dont il est porteur, tout en se cachant derrière la modernisation par accumulation des sacrifices,risquerait d'accélérer les risques de contestation du régime, de renforcer une opposition intérieure, avec la certitude d'un "rendez-vous manqué" (tirons parti maximum de la "main tendue" d'Obama pour maintenir une Théocratie en apparence plus "ouverte"). Il est donc envisageable que l'Iran se détermine pour l'homéostasie sous l'apparence du "changement", qui validerait les assauts du clan de la compromission à Washington, optant pour une "multipolarité" qui n'aura dès lors plus de cesse d'affaiblir son influence et de rendre le monde plus dangereux à terme...
«Ahmadinejad est plus populaire qu'on ne le croit»
Propos recueillis par lefigaro.fr
11/06/2009 | Mise à jour : 23:17

Crédits photo : AP

INTERVIEW - Directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l'Iran, Bernard Hourcade n'exclut pas une surprise vendredi, lors de l'élection présidentielle iranienne.

LEFIGARO.FR - Quel bilan peut-on tirer de la présidence de Mahmoud Ahmadinejad ?

BERNARD HOURCADE - Sa politique d'amélioration du niveau de vie des classes populaires n'a pas été totalement remplie mais Ahmadinejad a quand même réussi à conserver un lien privilégié avec sa base populaire. Malgré la chute du prix du pétrole, il a assuré les minima sociaux. Même si l'économie va mal et que la politique de subventions d'Ahmadinejad a ruiné l'économie du pays, les classes défavorisées n'ont pas subi la crise de plein fouet. Les déçus du président iranien sont moins nombreux qu'on ne le croit malgré l'échec économique et le fort taux de chômage de l'Iran.

Sur le plan scientifique, il a valorisé les succès techniques de l'Iran : le nucléaire, le lancement de satellite et de missiles. Même si les gens sont opposés à lui, ils se souviennent que c'est l'homme qui a mis un satellite sur orbite.

Sur le plan extérieur,l'Iran est de plus en plus isolé à cause des sanctions de l'ONU. Son vocabulaire et son attitude provocatrice ont engendré une opposition unanime à l'étranger, que l'Iran paye durement. Ce n'est pas sa politique qui est critiquée en Iran mais la façon dont il l'a menée. Il aurait pu aboutir au même résultat sans se mettre l'ensemble du monde à dos.

Quelles sont les chances de réélection de Mahmoud Ahmadinejad ?

Ce sont de vraies élections, ce qui est rare dans la région, et elles sont donc totalement imprévisibles. Mahmoud Ahmadinejad comme Mir Hossein Moussavi ont des chances mais les autres candidats ne sont pas éliminés. On ne peut exclure une surprise : Karoubi pourrait être numéro deux derrière Mahmoud Ahmadinejad. La vague verte en faveur du réformateur Moussavi s'est produite à Téhéran et dans quelques grandes villes. Cependant le mouvement a été tardif. Il a commencé il y a huit jours, ce n'est peut être pas suffisant pour s'étendre à tout le pays.

Le plus important à prendre en compte, c'est le vote des populations sunnites, qui représentent près de 5 millions de votants sur 46 millions d'électeurs. Lors des élections précédentes de 2005, ils avaient boycotté le scrutin. Résultat, Ahmadinejad a été élu. S'ils votent vendredi, ils ne choisiront pas Ahmadinejad, très pro-chiite. Pour l'instant on ne connaît pas leurs intentions, les candidats opposés à Ahmadinejad ont fait une politique pro-sunnite et républicaine disant que tous les Iraniens quelle que soit leur religion étaient des citoyens à part entière.

Est-ce que la politique de rapprochement initiée par Barack Obama peut influencer le vote ?

C'est un élément qui pourrait encourager les électeurs à se déplacer.Pour la première fois, les Etats-Unis prennent sérieusement les choses en main, considèrent l'Iran comme un pays important et ont reconnu la République islamique. Une certaine partie de l'électorat peut se dire qu'il ne faut pas rater ce rendez-vous avec l'Histoire et décideront de voter pour les opposants d'Ahmadinejad. La main tendue d'Obama et le discours du Caire sont autant de bombardements politiques. Quelque soit le président élu, il devra répondre au défi américain. Moussavi est peut-être capable d'initier un dialogue de manière plus construite d'Ahmadinejad, sans insulter régulièrement les Etats-Unis et Israël.

Si Hossein Moussavi remporte le scrutin, disposera-t-il d'une marge de manœuvre suffisante pour rompre avec la politique de son prédécesseur ?

Moussavi est un personnage honnête, dit-on, même s'il n'a jamais été un leader. Mais il a les données en main, un bon réseau et c'est quelqu'un qui écoute. Par ailleurs, il connaît très bien le système de la République islamiste. Il en a été l'un des pères fondateurs.

Sur le dossier du nucléaire, la position de Moussavi est claire. Le nucléaire constitue un succès de la science et de la technologie iraniennes et il n'est pas question de revenir sur ces avancées dans le nucléaire civil. Il a réaffirmé que l'Iran ne voulait pas de l'arme atomique et qu'il était d'accord pour que le contrôle des activités nucléaires iraniennes soit le même que dans les autres pays qui ont signé le protocole additionnel. Le problème c'est que l'Iran n'est pas prêt à détruire les capacités actuelles d'enrichissement comme le demande la France. Mais un compromis peut faire son chemin.

Sur le plan intérieur, le tchador ne tombera pas le lendemain de son élection mais Moussavi devrait être plus enclin à laisser évoluer les choses du point de vue des relations sociales, des femmes. Son épouse est une figure du féminisme iranien. Elle a été recteur d'une grande université, elle a étudié les sciences politiques, elle a été artiste.

» BLOG - Etats-Unis/Iran: les questions autour d'un dialogue délicat

» EN IMAGES - Trois adversaires face à Ahmadinejad

» Iran : Mohsen Rezaï, candidat de la «troisième voie»

» Ahmadinejad reste le favori des déshérités et des milices

 

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commentaires

A
Pauvres perses dur, dur après un gros lavage de cerveau de 30 ans !!!
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Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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