S'il est difficile d'opérer au grand jour, face à la situation volatile en Iran-même, il est devenu urgent de réagir face à ses alliés objectifs jouant du même registre. En Iran aux abois face à sa propre situation intérieure serait momentanément sans réaction, mais averti que ses espoirs les plus fous de chantage nucléaire risqueraient de se solder par des mesures aussi draconniennes. Cela ne permettrait pas immédiatement une sortie de crise au Moyen-Orient ni en Iran-même, mais couperait l'herbe sous le pied aux Mollahs, sans visibilité à terme pour offrir une adversité crédible et devant se consacrer à des aménagements internes (même si jouant de contre-feux terroristes en d'autres points du globe).
Obama osera t-il relever le défi en cascades de centrifugeuses? Ou continuera t-il à emprunter des postures minimalistes faites de successions d'hésitations et d'indécisions toutes préjudiciables au rang de l'Amérique dans le concert des nations, en se contentant de menaces de sanctions économiques, face à des pouvoirs totalitaires qui ont, d'ores et déjà, décidé d'étrangler leurs propres peuples? Le test, ici, est majeur et défini son avenir politique.
Concernant la situation en Iran elle-même, Obama et les Européens ne sont pas non plus sans leviers d'action sur le court ou plus long terme. D'abord, les offres de négociation devraient être suspendues tant qu'existe un soupçon de falsification des élections, laissant entendre que les Américains négocieraient avec un pouvoir illégitime aux yeux de sa propre population, susceptible de n'agir que pour son propre compte et non "au nom de la nation d'Iran". Il n'y a pas, non plus, d'offre à faire à un pouvoir prêt à tout pour parvenir au nucléaire et qui annonce clairement au monde ses intentions, par le fait même de ces manipulations, l'ampleur des répressions. Imagine t-on le peupe d'Amérique ou ceux d'Europe et du monde civilisé, se contenter de mascarades avec un pantin auto-proclamé et désigné par le Guide suprême, pendant qu'on a conscience des tortures, emprisonnements, éliminations, pressions sur les familles, etc. ? Quel crédit, quelle valeur auraient cette façon de négocier par-dessus l'épaule des peuples, pour celui qui prétend apporter la stabilité et la paix au plus grand nombre? Sans gestes concrets de clémence et de bonne volonté (et sans plus d'ingérence, à la limite), c'est choisir ouvertement de serrer la main à un tortionnaire intérieur et se couper des souffrances du peuple iranien. Quelle légitimité diplomatique et internationale aurait une telle démarche de compromission avec un des derniers pouvoirs féodaux au monde?
D'autre part, nous le voyons bien, cette répression laisse augurer que les sanctions économiques sont absolument sans effet sur le pouvoir central, mais qu'elles ont pour conséquence une saturation populaire de subir les conséquences de cette politique jusquauboutiste du nucléaire à tout prix, envers et contre tout, y compris le sort de l'Iran...