http://www.antisemitism.org.il/fra/articles/41036/Lenouvelantis%C3%A9mitismedanslescerclesdel%5C%27Intelligentsiaeurop%C3%A9enne%E2%80%93parDr%5C%27RivkaShpack-Lissak,
reproduit ce matin surr Riposte Sefarade,
Mais ce qui m'a toujours fasciné, c'est la façon dont on pouvait associer l'antisémitisme à une forme quelconque "d'intelligence", et plus particulièrement, à des salons intellectuels, culturels, médiatiques, dans lesquels on pourrait faire assaut de bons mots et de "vérités" philosophiques, politiques sur la base d'un préjugé pervers. Que les rues braillent leur haine des Juifs, c'est parfaitement tragique, mais malheureusement, le remake d'une histoire trop connue au long des siècles. Par contre, le germe devient vraiment virulent lorsqu'il est pris pour un signe de reconnaissance et de consensus (mou) dans les Universités, les couloirs des Administrations d'instances internationales (ONU), les rédactions, comme "vérité" qui fait masse ou qui fait vendre et relève, non seulement de l'évidence, mais d'une pseudo-expertise. On ne peut concevoir Auschwitz sans l'apport de l'anthropologie raciale qui n'a pas spécifiquement à voir avec l'Université Allemande, si l'on reprend les travaux de Gobineau en France., mais croise, à un moment donnée les aspirations pangermaniques. L'horreur est à son comble, lorsque la "médecine" s'en mêle, authentifie et expérimente, à partir de "cobayes" humains fournis par le politique et le répressif racial. Bien avant d'en arriver là, il faut un lent travail d'érosion des consciences, un travail intensif de production d'artefacts politiques ou culturels passant pour "communément admis". Et ils ne peuvent l'être, "admis" que parce que de brillants professeurs, politologues, "spécialistes" ont concouru ardemment à abaisser les seuils de tolérance d'une société donnée, globalisée, à la stigmatisation d'une Nation, de ses ressortissants, d'une religion ou ethnie.
De la même façon qu'on peut observer la trajectoire des planètes à la lunette astronomique, les vrais dangers se manifestent lorsque les croyances de la plupart entrent en conjonction avec les brailleries de démagogues politiques (de type Ahmedinedjad aujourd'hui, repris par les rues des villes d'Europe ou du monde arabo-musulman), soutenues par un parterre de gens réputés penser, ordonner, analyser, comprendre. Les cercles de l'intelligentsia, perméables à l'antisionisme-antisémitisme sont la condition de réalisation du pire, le moment où ces penseurs, conseillers entrent en impossibilité de mettre à distance leurs oppositions intrabilaires (ou intrapsychiques) aux Juifs sur lesquels il prétendent disposer d'une connaissance, pour faire passer leur idéologie avant l'explication des phénomènes objectifs dont ils sont censés rendre compte.
http://ripostesefarade.blogspot.com/2009/07/le-nouvel-antisemitisme-dans-les.html
par Dr' Rivka Shpack-Lissak
Le nouvel antisémitisme en Europe atteint un nouveau stade dans l'antisémitisme et il présente une forme de discrimination contre les juifs en tant que peuple.
Le nouvel antisémitisme cache sa véritable essence en prétendant qu'il s'agit d'une critique légitime contre les actes d'Israël dans les territoires. Cependant, l'antisémitisme apparait sous l'antisionisme par le biais de la négation des droits du peuple juif à un état et la négation de la relation historique du peuple juif à la terre d'Israël, ainsi que la prétention antique selon laquelle les juifs contrôlent le monde avec leurs richesses.
Il y a en Europe trois groupes de conception antisémite: l'extrême-droite, la seconde génération d'immigrants de pays islamiques et l'Intelligentsia.
Le Professeur Yehuda Bauer, du Département des Etudes sur l'Holocauste de L'université Hébraïque de Jérusalem, a publié plusieurs travaux de recherche sur le nouvel antisémitisme. En 1985, son livre: "La vague antisémite dans le monde contemporain: mythe et réalité" a été publié et il a également publié des articles sur ce sujet dans plusieurs revues.
Le Professeur Bauer se réfère dans ses recherches aux vagues d'antisémitisme qui ont submergé l'Europe après la Seconde Guerre Mondiale. Il divise ces vagues d'antisémitisme en plusieurs contre-courants:
- La première vague - 1958 – 1960
- La seconde vague - 1968 – 1972
- La troisième vague - 1987 – 1992
- La quatrième vague – de 1999 à nos jours
Chacun de ces contre-courants a eu des origines différentes et certaines d'entre eux sont liées à des événements économiques qui se sont déroulés en Europe. Cependant, tous ces contre-courants ont une base commune. Selon Le Professeur Bauer, il s'agit d'un antisémitisme latent qui attend d'éclater au grand jour comme résultat d'une quelconque crise extérieure. Chacun de ces contre-courants est lié à des événements qui se sont déroulés au Proche-Orient, dans le système de relations entre Israël et ses voisins arabes. La première vague a eu lieu après la guerre du Sinaï, la seconde a commencé après la Guerre des Six jours, la troisième après la première intifada et la guerre du Liban, opération "Paix en Galilée" et la dernière, après la seconde intifada et tout ce qui est arrivé par la suite.
Selon Le Professeur Bauer, le phénomène qui caractérise toutes ces vagues successives est que le nouvel antisémitisme est différent de l'antisémitisme tel qu'il s'exprimait dans le passé, et qui était principalement caractérisé par les couches les plus faibles de la population; il s'agit à présent de l'antisémitisme de la classe sociale moyenne et élevée. C'est un phénomène intellectuel fréquent dans les médias, les universités et parmi les cercles académiques. Il s'agit (majoritairement) des rangs de la gauche européenne.
Deux crises ont engendré le nouveau phénomène: l'Holocauste et la création de l'Etat d'Israël. L'Holocauste a créé une gène parmi les européens vis-à-vis des Juifs. Le Professeur Bauer définit la situation comme "une vie aux cotés de 6 millions de fantômes". La situation a créé une mutation dangereuse et cruelle dans la culture européenne.
La création de l'Etat d'Israël a créé une sensation de soulagement. Les européens ont apporté leur support à la création de l'état, comme une expression de leur dégout vis-à-vis du passé antisémite et afin d'expier pour ce que les juifs d'Europe avaient subi. Ils espéraient que les juifs trouveraient en Israël leur maison.
Mais la création de l'Etat d'Israël a engendré l'aggravation des relations entre Israël et les pays arabes et une escalade du conflit israélo-arabe. Le conflit israelo-arabe a créé une véritable tragédie pour les Palestiniens. L'un des principes fondamentaux de la conception de la gauche européenne est le soutien apporté aux peuples combattant pour leur indépendance. Au problème des refugiés, s'est ajouté le problème de l'occupation israélienne en 1967 et la gauche est foncièrement opposée à l'occupation.
Mais a présent, l'antisémitisme- qui était latent – s'est lié à la tragédie palestinienne et a donné aux Juifs le label d'assassins de masses et de "nazis". Cette étiquette collée aux israéliens a permis à l'Intelligentsia européenne de se libérer psychologiquement des problèmes mentaux engendrés par l'Holocauste. Dans ce contexte, les faits n'ont aucune importance. Depuis le début de la deuxième intifada, environ 2000 palestiniens ont été tués, ce qui représente 1/6 du nombre de juifs amenés de la Hongrie à Auschwitz en un seul jour, lors du printemps 1944. La gauche voit le terrorisme palestinien comme un combat (légitime) contre l'occupation, une réaction contre les actions israéliennes, et non pas l'inverse. Leur soutien au combat des palestiniens, en tant que peuple opprimé, pour leur indépendance, les a menés à une opposition grandissante à l'existence même de l'Etat d'Israël. Parmi les cercles de l'Intelligentsia européenne, on est arrivé à la conclusion que le soutien à la création de l'Etat d'Israël avait été une erreur historique indélébile.
Selon Professeur Bauer, le nouvel antisémitisme est dangereux, du fait qu'il soit né en même temps que l'antisémitisme islamique. Les médias musulmans ont adopté l'idéologie nazie en l'adaptant à leurs besoins. Des millions de musulmans sont exposés quotidiennement à une incitation génocidaire contre les juifs et contre Israël, et ainsi, les deux vagues se rejoignent, la vague d'antisémitisme européen et la vague d'antisémitisme musulman, en une menace de génocide contre les Juifs. La gauche européenne s'est en fait jointe à l'Islam extrémiste et à Ahmedinedjad qui appellent ouvertement à l'extermination de l'Etat d'Israël, extermination qui amènera à l'éradication de la plupart de la population.
Le Professeur Bauer ne s'oppose pas à une critique contre la politique israélienne. L'antisionisme n'est pas forcement antisémite. Mais la négation de l'existence d'Israël en tant qu'état sans l'exigence de l'annulation de tous les états nationalistes – cela est de l'antisémitisme et du racisme. Ceux qui disent que seuls les Juifs n'ont pas le droit à leur indépendance sont anti-juifs et quand ils excluent uniquement les juifs du principe général pour des raisons nationalistes – ils sont racistes et antisémites.
La gauche européenne dira : l'Etat d'Israël a été créé parce que les juifs ont le droit à l'autodéfinition comme tout autre peuple. La relation historique des juifs à la terre d'Israël est un fait historique indéniable. Cependant, la sensation de culpabilité de l'Occident vis-à-vis de l'Holocauste a donné lieu à la décision des Nations Unies de 1947 en faveur de la création de l'état , mais le processus (NDLR : préalable à la création de l'Etat d'Israël) a commencé en 1917, avec la Déclaration Balfour, la reconnaissance par la Société des Nations de l'établissement d'une maison nationale pour les juifs en Israël et la fondation du gouvernement mandataire britannique en 1922. L'Holocauste a accéléré la création de l'état mais elle n'est pas l'unique raison de sa fondation. Les Palestiniens ont manqué l'occasion de créer un état à eux en 1937 et en 1948, et pendant toute la période entre 1948 et 1967, alors qu'ils étaient sous gouvernement arabe. Même en 1967, leur a été fournie une nouvelle occasion, quand le premier Ministre Levy Eshkol a déclaré qu'il était prêt à rendre des territoire en échange de la paix. Ce qui s'est passé suite au dédain de la proposition d'Eshkol est de la faute des deux parties.
Le nouvel antijudaïsme
Le Professeur Irwin Kotler est conférencier en droit à l'Université McGill et membre du Parlement Canadien. Kotler a publié un article intitulé: "Les droits de l'homme et le nouvel anti-judaisme / alerte".
Dans son article, Kotler explique la différente essentielle entre l'antisémitisme classique et le nouvel anti-judaisme. L'antisémitisme classique est la discrimination ou la négation des droits des juifs de vivre en tant que membres à statut égal dans une société libre. Le nouvel antijudaïsme isole et discrimine Israël et le peuple juif par une discrimination et une différenciation sur la scène internationale et désigne Israël et le peuple juif comme un objectif d'extermination.
Kotler propose un système d'indicateurs pour l'identification de la nature et de la signification du nouvel antijudaïsme. Ces indices sont basées sur les principes de la discrimination et de l'égalité dans les constitutions des états et les lois internationales.
Kotler décrit 13 indices:
a. L'antisémitisme existentiel ou d'extermination – désignant les organisations terroristes appelant ouvertement à l'extermination d'Israël et au génocide des Juifs, les sentences religieuses des religieux musulmans extrémistes appelant à l'extermination d'Israël et des Juifs comme un devoir religieux, l'Iran appelant à gommer Israël de la carte et qui déclare son intention de faire usage de l'arme nucléaire pour effectuer un génocide.
b. L'antisémitisme politique – désignant la négation du droit du peuple juif a une autodéfinition, la négation de la légitimation et de l'existence de l'Etat d'Israël et la démonisation d'Israël, décrit comme le symbole de la violation des droits de l'homme.
c. L'antisémitisme idéologique – qui s'exprime par la décision des Nations-Unies - officiellement annulée mais dont l'impact est encore ressenti – selon laquelle "le sionisme est équivalant au racisme", la critique d'Israël comme un "pays d'Apartheid" et la diffamation d'Israël comme un "pays nazi".
d. L'antisémitisme théologique – désignant l'antisémitisme islamique qui voit dans les Juifs et dans le judaïsme l'ennemi de l'Islam, et fait du meurtre des Juifs un précepte religieux et l'antisémitisme théologique chrétien, qui voit en l'Eglise l'héritière du statut du judaïsme devant Dieu et par conséquent, considère que la terre d'Israël appartient à l'Eglise et non au peuple juif et que l'Etat d'Israël a été créé illégalement.
e. L'antisémitisme culturel – désignant la nouvelle tendance des cercles universitaires et intellectuels de donner à l'antisémitisme une légitimation par la négation de la légitimité de l'état d'Israël.
f. L'antisémitisme européen – désignant la nouvelle et récente éruption d'antisémitisme en Europe, qui s'exprime par l'attaque de synagogues, d'écoles, d'institutions juives, de personnes identifiées comme Juifs et de propagande d'horreur contre Israël et les Juifs, tout en démonisant Israël et niant le droit de se défendre contre le terrorisme. L'activité antisémite est commune à la droite et à la gauche, qui organisent des manifestations où on appelle ouvertement à la "Mort aux juifs".
g. L'anti-judaisme sur la scène internationale: la négation de l'égalité devant la loi d'Israël. Israël est devenue une sorte de "juif collectif" (NDLR : des Nations) et est traité comme est traité le juif individuel par la communauté non-juive. La relation discriminatoire envers Israël s'exprime par la Convention de Durban contre le racisme mais elle présente un phénomène régulier parmi les différentes organisations de l'ONU et principalement par la délégation de l'ONU pour les Droits de l'Homme.
h. L'anti-judaisme administratif: la prévention de la participation d'Israël et d'organisations juives et extra-gouvernementales dans des associations régionales.
i. L'antisémitisme qui a été "formé" par la loi – après la décision de l'ONU selon laquelle le sionisme a été révélé comme une couverture de l'antisémitisme, la méthode a changé et a présent, la diffamation contre Israël se réfère au sujet des droits de l'homme. L'ONU est particulièrement actif à ce sujet.
j. L'antisémitisme économique, désignant le boycott arabe. Dans le passé, l'antisémitisme économique s'exprimait par la discrimination des juifs pour le logement, l'éducation et l'emploi mais le boycott arabe exige des compagnies désirant avoir des relations commerciales avec des pays arabes de signer un contrat exigeant d'elles qu'elles boycottent Israël, de ne pas employer de Juifs et de ne pas accorder d'avancement à ceux qui sont déjà employés.
k. La négation de l'Holocauste – Les juifs sont accusés d'avoir inventé l'Holocauste, d'avoir extorqué des indemnisations de l'Allemagne et d'avoir créé Israël "illégalement" sur la terre palestinienne. La signification de ce dernier argument est la négation du passé des Juifs – les Palestiniens sont les réels propriétaires de la terre – et la négation de leur futur, c'est-à-dire de leur droit à un pays.
l. Le terrorisme raciste contre des Juifs – désignant les tentatives de facteurs terroristes internationaux d'effectuer des actes de terrorisme contre des Juifs et contre Israël, comme par exemple, les attentats du Hezbollah et d'Al Qaeda contre des institutions juives et la tentative d'attentat contre les tours Azrieli.
m. L'antisémitisme comme approbation gouvernementale – désignant l'encouragement d'une "culture de la haine" contre les juifs et contre Israël par des pays, cela par le biais de l'incitation dans des mosquées, des écoles et des medias ; par exemple, l'utilisation des "protocoles des Sages de Sion", des diffamations accusant les Juifs de crimes rituels, particulièrement sur des enfants, de symboles et de sujets classiques d'antisémitisme (NDLR : empoisonnement, manipulation occulte, culte de l'argent, etc.).
En conclusion, Le Professeur Kotler met l'accent sur le fait qu'il ne s'attend pas à une attitude de discrimination (positive) en faveur d'Israël mais se contenterait d'une discrimination de type politique, c'est-a-dire de la création de différents critères envers Israël en comparaison d'autres pays (et sur la même base de références).