Editorial de Khaled Asmar – Beyrouth

Il leur manque le courage d’identifier le mal et de l’abattre

mardi 22 septembre 2009 - 11h04, par Khaled Asmar - Beyrouth

Le général américain McChrystal demande l’envoi de renforts en Afghanistan pour limiter les dégâts et inverser la tendance sur le terrain. Et ce, au moment où le mollah Omar, chef des Taliban et ancien émir de l’Etat islamique d’Afghanistan, qui avait fait de Kandahar sa capitale, promet une défaite des Occidentaux. Cette défaite signifie de facto une victoire des islamistes, d’Al-Qaïda et de Ben Laden.

Cette victoire se répercutera sans nul doute sur tous les pays où cette mouvance a pignon sur rue. Il en va de l’Irak, de l’Arabie saoudite, du Yémen et de l’ensemble des monarchies du Golfe, mais aussi de la Corne de l’Afrique, de l’Afrique du Nord et du Sahel où Al-Qaïda, bien qu’affaiblie, trouvera un nouveau souffle grâce à la victoire promise en Afghanistan.

Or, selon les experts, les Taliban et Al-Qaïda, pulvérisés lors de la campagne américaine en Afghanistan, consécutive aux attentats du 11 septembre, ont trouvé refuge en Iran, où se trouvent des dizaines de cadres de la mouvance de Ben Laden, dont son fils Saad, et probablement son N°2 Ayman Zawahiri. Dès la chute de Kandahar et l’invasion américaine en Irak, la République islamique et son allié syrien ont réagi en organisant la contre-offensive. Ils ont transformé leur territoire en un couloir logistique où transitaient les islamistes, venus du monde entier pour combattre les Américains. Les quantités d’armes et de munitions de fabrication iranienne saisies en Afghanistan et en Irak, et le nombre de kamikazes passant par la Syrie (vers la Mésopotamie, mais aussi au Liban), attestent du bellicisme iranien et syrien. Ces deux pays « bandits » ont élargi leur champ d’action pour déstabiliser les monarchies du Golfe et le Yémen (avec la rébellion Al-Houthi) ainsi que l’Egypte grâce à leur bras extérieur, le Hezbollah. A travers Al-Qaïda, l’Iran cherche également à déstabiliser la Somalie et la Corne de l’Afrique pour contrôler la porte sud de la Mer Rouge. En signant un accord stratégique et militaire avec Khartoum, Téhéran cherche à encercler l’Egypte (par Gaza et le Soudan). D’ailleurs, un général russe vient d’admettre, selon « Al Arabiya », que « l’implication de l’Iran dans la prolifération du terrorisme était beaucoup plus dangereuse que ses missiles ».

Cette évolution doit alerter l’Occident, qui refuse de voir la réalité en face et s’entête à négocier avec les terroristes et avec leurs manipulateurs pour éviter de les confronter. Si les Etats-Unis, l’Otan et l’Occident plus généralement souhaitent réellement gagner la guerre en Afghanistan, et éviter la déstabilisation de la région allant de l’Atlantique jusqu’à l’Oural, et leur éviction définitive de cette zone, ils n’ont qu’à identifier le siège du mal et l’abattre. L’Iran et la Syrie sont des cibles toutes désignées. Bien que les Occidentaux soient intelligents, il leur manque le courage d’achever la mission qu’ils se sont attribuée. Pourtant, ils ont le courage d’accepter l’humiliation d’une défaite en Afghanistan. Ils ont le courage de précipiter leur perte partout ailleurs. Quand auront-ils le courage de prendre le taureau par les cornes, de sauver leur mise et le monde libre ?

Khaled Asmar

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