OLJ/Agences | 05/08/2011

De nombreuses manifestations ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi en Syrie, d'après les militants. Cette photo, tirée d'une vidéo Youtube postée par des militants, montre une manifestation à Idleb (nord).
En ce vendredi placé sous le slogan "Dieu est avec nous. Et vous?", par les militants anti-régime, la répression a commencé tôt. Ce matin, des dizaines de personnes ont été tuées à Hama, d’après al-Arabiya. Hier déjà, les tirs et les bombardements avaient fait au moins 109 morts à Hama et dans d’autres régions voisines, d’après l’ONG Avaaz.
Depuis ce matin, les forces de sécurité bombardent les quartiers au nord de la ville, d’après la page Facebook Sham news network (SNN). La page précise que des franc-tireurs et des chars sont postés dans tous les quartiers de Hama. Selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, plus de 1 500 familles auraient fui la ville, qui est privée depuis mercredi d’électricité et d’eau et où toutes les communications sont coupées.En début d'après-midi, Al-Jazeera rapportait que des rassemblements massifs avaient lieu à Homs et Derra. Un rassemblement aurait également lieu à Qamishli, et selon des militants,des véhicules de l'armée seraient entrés dans le quartier Qadam de Damas, et un couvre-feu de 11h à 16 h aurait été imposé dans la ville de Enkhel, dans la province du Houran.
Reuters a, par ailleurs rapporté pour sa part que quatre personnes ont été tuées cette nuit près de Damas et dans le sud du pays. D’après la page SNN, les forces de l’ordre se sont également déployées aujourd’hui dans le quartier Al-Qadam de Damas et à Deraa (sud). De plus, elles auraient imposées un siège de la ville d’Enkhel (sud).
Sur le plan diplomatique, la pression continue de s'accentuer sur le régime syrien. Aujourd'hui,le Koweït a appelé le régime syrien à cesser de réprimer les manifestants pour la démocratie. Dans un communiqué officiel, le Koweït a appelé « au dialogue et à une solution politique pour permettre la mise en place de véritables réformes qui coïncident avec les demandes légitimes du peuple syrien ». Des députés koweïtiens, notamment de la mouvance islamiste, ont également appelé au renvoi de l’ambassadeur syrien, Bassam Abdel Majid.
A Beyrouth, le poète syrien de renom Adonis a appelé le président al-Assad à démissionner. "Le président Assad devrait faire quelque chose. Si j'étais à sa place, je quitterais la présidence", a indiqué Adonis dans un entretien publié aujourd'hui par le journal koweïtien Al-Raï. "Le moins qu'il puisse faire est de démissionner de son poste", a indiqué l'intellectuel laïc basé à Beyrouth.
Hier soir, à Moscou, le président russe Dmitri Medvedev a appelé Bachar el-Assad à entreprendre des réformes. « Il (Assad) doit mener rapidement des réformes, se réconcilier avec l’opposition, rétablir la paix et mettre en place un État moderne », a déclaré Dmitri Medvedev à la radio Echo de Moscou et à la chaîne de télévision Russia Today. « S’il n’y parvient pas, il devra faire face à un triste sort », a ajouté le président.
À Washington, le porte-parole de Barack Obama, Jay Carney, a déclaré qu’ « il est devenu clair partout dans le monde que les actions d’Assad placent la Syrie et l’ensemble de la région dans une voie très dangereuse ». « Assad est sur la voie du départ (...), nous devons tous penser à l’après-Assad, comme le font déjà les 23 millions de Syriens », a-t-il insisté. Hillary Clinton a également déclaré hier que les États-Unis estiment que le gouvernement du président syrien Bachar el-Assad est responsable de plus de 2 000 morts dans la répression de manifestations pacifiques. Elle a réaffirmé que Bachar el-Assad avait perdu toute légitimité en Syrie aux yeux de Washington.
Dans le même temps, l’ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, actuellement à Washington, devait retourner hier en Syrie. Mark Toner, un porte-parole du département d’État, a annoncé qu’ « il est très important qu’il retourne sur le terrain pour y effectuer le travail essentiel de contact avec l’opposition syrienne et qu’il continue à exposer nos inquiétudes au gouvernement syrien ».