DEBKAfile Reportage spécial 24 mai2011, 10:59 AM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
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Il survit à une nouvelle tentative d’assassinat
Une vaste explosion a répandu le feu dans une unité d’une raffinerie de pétrole, à Abadan, la plus grande ville pétrolière d’Iran, au cours de la visite du Président iranien Mahmoud Ahmadinedjad, mardi 24 mai. Il venait inaugurer une unité d’expansion des capacités de production, qui tourne à environ 4, 2 millions de litres par jour. Deux personnes ont été tuées et 12 blessées. Les responsables ont attribué la conflagration à une fuite de gaz ou à une « faute technique », dans l’une des unités, sans spécifier s’il s’agissait de la même unité que celle qu’Ahmadinedjad avait prévu de visiter. Cependant, selon les sources iraniennes de Debkafile, l’explosion s’est déclenchée au moment même où il pressait sur le bouton pour l’activer, au cœur de cette même unité, qui devait avoir été testée et mise en route avant la cérémonie d’inauguration, afin d’éviter toute bavure technique.
Une conférence de presse a rapidement été mise en place, avec le concours de la Télévision d’état, de façon à le montrer répondant à des questions au sujet de la raffinerie d’Abadan – apparemment, dans le but de mettre fin aux rumeurs galopantes racontant qu’il avait été assassiné. Il n’a, bien sûr, pas fait mention de l’explosion.
Le dernier attentat connu contre la vie d’Ahmadinedjad s’est déroulé le 24 août 2010, lorsqu’une grenade a été lancée contre son convoi motorisé, dans la ville d’Hamadan, à l’Ouest de l’Iran. Les responsables avaient alors expliqué qu’il s’agissait seulement de l’explosion d’un pétard. Nos sources iraniennes mettent le doigt sur trois parties prenantes qui seraient susceptibles d’avoir combiné l’attentat :
1. Abadan, sur le Shatt al Arb, se situe près de la frontière avec l’Irak et de la route réputée pour être empruntée par les agents arabes venus d’Arabie Saoudite et du Golfe, entrant et sortant du Khuzestan, une province iranienne riche en pétrole, qui est aussi le foyer de la défection des arabes iraniens et de leurs mouvements de libération.
2. Les luttes intestines au sein des plus hauts échelons du Corps des Gardiens de la Révolution ou des cercles de l’élite du régime, où le prestige d’Ahmadinedjad a gravement chuté, au cours des joutes successives avec le Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, concernant la répartition des pouvoirs et de l’autorité.
La clique des Ayatollahs affirme que le Président a violé le premier commandement de la République islamique – certains disent même : les préceptes de la Foi – en désobéissant au guide suprême. Ahmadinedjad a bafoué son ordre de remettre à son poste le Ministre du renseignement qu’il avait congédié de son propre chef – décision qui avait été annulée par Khamenei.
Le Guide Suprême soupçonne qu’Ahmadinedjad complote secrètement pour se débarrassé de lui. Les deux camps sont actuellement en pleine confrontation ; épreuve de force au cours de laquelle le Président pourrait chercher à battre tambour pour regagner en popularité, en prétendant avoir été la cible d’une tentative d’assassinat. Et peut-être que c’est le cas, effectivement.
3. Une agence d’espionnage clandestine pourrait aussi être responsable, éventuellement la même main invisible qui, depuis deux ans, tourmente le programme nucléaire de l’Iran en liquidant ses scientifiques les plus en vue et qui aurait injecté le virus Stuxnet dans les systèmes de contrôle e ses ordinateurs.