Revue de la presse israélienne du service de Presse de l’ambassade de France en Israël
mardi 18 janvier 2011
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Certes, la scission est un phénomène problématique par définition. La Knesset n’aime pas les scissions, et avait adopté au fil des années beaucoup de lois pour réduire leur nombre. Au-delà de cela, la démarche de Barak pourrait avoir des incidences et des complications que l’on ne peut pas prévoir à l’heure actuelle. Mais, politiquement parlant, elle est brillante.
En effet, Netanyahu et Barak, comme à leur époque dans les commandos, ont fait une manœuvre pour neutraliser tous leurs adversaires. D’abord, les rebelles travaillistes, qui n’avaient jamais intégré le fait que leur parti participait à la coalition. Ensuite, les ministres travaillistes qui, depuis deux ans, étaient membres du gouvernement tout en prenant leurs distances avec lui. Et enfin, l’opposition. E. Barak parvient systématiquement à mettre Kadima dans l’embarras et à contredire toutes leurs estimations quant à la stabilité du gouvernement. Ainsi, au moment de la création du gouvernement, Kadima était convaincu que ce gouvernement droitiste, soutenu par 65 députés seulement, tomberait en un an. L’adhésion de Barak au gouvernement les avait stupéfaits.
De la même manière, les propos tenus par les ministres travaillistes ces dernières semaines sur la nécessité de quitter le gouvernement, et leurs menaces d’organiser des primaires, ont à nouveau fait croire aux dirigeants de Kadima que le parti travailliste imposerait à Barak un départ anticipé. En effet, le parti travailliste a fini par partir. Mais E. Barak reste.
Par ailleurs, il y a beaucoup d’hypocrisie dans les allégations de Kadima quant à la moralité de cette manœuvre. Car la pierre angulaire de ce parti repose sur une manœuvre identique. Certes, il existe des inconvénients. La nouvelle situation renforce Liberman et les ultra-orthodoxes. Dans une petite coalition comme celle-ci, surtout quand les élections s’approcheront, ce problème s’aggravera. La situation juridique de Liberman et ses répercussions restent également incertaines.
Mais, tous compte fait, nous demeurons avec une même conclusion : les 66 députés restants constituent la base la plus solide qu’un gouvernement israélien ait eu depuis longtemps. Ce sont 66 députés engagés à 100 % en faveur du gouvernement. Fini les dissidents, les partants, et autres protestataires.