L’agence de presse syrienne Sana, ainsi que la télévision d’Etat syrienne, ont diffusé les démentis officiels et, pour convaincre l’opinion publique qu’il s’agit de purs mensonges inventés de toutes pièces, la télévision a diffusé deux enregistrements montrant le ministre de l’Intérieur Mohamed Al-Chaar et le vice-président adjoint chargé des affaires militaires, Hassan Turkmani. Or, durant près de 4 minutes, Turkmani a dénoncé la propagande menée par les télévisions étrangères Al-Arabiya et Al-Jazeera dans l’objectif d’affaiblir le sentiment national des Syriens. Dans ses déclarations, dont la date ne peut être vérifiée, Turkmani a démenti les informations relayées par l’étranger, sans se donner la peine de préciser la nature de ces informations. Selon un observateurs de la scène syrienne, et qui a décortiqué l’enregistrement, « rien ne prouve que ce dernier date de ce dimanche, ni que le démenti concerne la mort présumé de Turkmani. La même analyse est faite du démenti apporté par le ministre de l’Intérieur ».
Car, selon la même source, « rien n’a filtré quant au sort des autres membres de la Cellule de crise, qui auraient été empoisonnés et hospitalisés à l’hôpital Al-Shami à Damas, dans une zone hermétiquement bouclée par les forces du régime ». Notre source s’interroge : pourquoi le régime a diffusé uniquement des enregistrements de Turkmani et de Chaar ? Qu’en est-il de Assef Chawkate, de Ali Mamlouk, de Mohamed Saïd Bakhtiane, de Hisham Bakhtiar ou de Daoud Rajha ? Pourquoi ces hauts responsables qui seraient du moins hospitalisés sinon tués ne sont pas intervenus à la télévision pour démentir leur mort ? Ces interrogations sont d’autant plus légitimes que, selon notre source, la télévision syrienne dispose de vieilles déclarations de Turkmani et de Chaar, les deux piliers du régime les plus en vue et les plus médiatisés - les autres relevant davantage des services secrets, donc plus discrets - et peut de ce fait retrouver des propos similaires dans les archives. Les critiques formulées à l’encontre des médias étrangers ne datent pas d’hier. Il suffit que la date de ce 20 mai soit incrustée lors du montage.
Bien évidemment, autant les informations de l’opposition concernant l’attentat de la nuit dernière et la mort des responsables de la Cellule de crise, que les démentis officiels, restent invérifiables pour le moment. Il convient donc d’observer la plus grande prudence dans cette affaire.
Mediarabe.info