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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 12:30

 

 

 

 

 

 


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Par Maître Bertrand Ramas-Mulhbach

 

Pour © 2011 lessakele

 

 



Le Président de la République syrienne Bachar El Assad a maille à partir avec les insurgés syriens qui ne cessent de le harceler avec l’ouverture de multiples fronts dans le pays. Ainsi, chaque jour, des milliers de personnes défient le pouvoir politique qu’ils considèrent comme étant despotique, en réclamant des libertés, plus de démocratie, le respect des droits de l’homme, voire encore le bénéfice de droits attachés à la citoyenneté. Ces terroristes qui qualifient le pouvoir de « corrompu » et de régime sanguinaire, descendent ainsi dans les rues pour provoquer le chaos en appelant (quel culot) la communauté internationale à prendre des mesures contre le pouvoir en place et des sanctions contre les dirigeants. Ces insolents sont d’ailleurs d’une ingratitude particulière alors que Bachar El Assad ne fait que prendre des mesures comparables à celles qui le seraient dans les grandes démocraties qui, si elles étaient confrontées à quelque remous intérieurs du même ordre, seraient amenées à décréter l’Etat d’urgence en concentrant provisoirement les pleins pouvoirs entre les mains du dirigeant.

Il était donc naturel pour Bachar Al Assad, qu’il refuse la proposition formulée par la Ligue Arabe, le 12 février 2012, visant à l’envoi de soldats de l’Onu qui agiraient comme force d’interposition, d’autant que la Ligue se prête au jeu des forces subversives du pays en leur offrant refuge et soutien dans la campagne médiatique anti syrienne. Le Président syrien a donc raison de maintenir son cap voire, est certainement dans le vrai puisque la nébuleuse terroriste d’Al Qaïda soutient la contestation en Syrie et encourage la rébellion locale.

Pour sa part, la communauté internationale fait preuve de bien peu d’indulgence à l’égard du Président syrien que la vie n’a pas épargné. Alors qu’il est titulaire de son Doctorat en médecine avec une spécialisation obtenue en ophtalmologie à Londres, Bachar al assad a été contraint de renoncer à sa carrière professionnelle pour devenir Président de la République syrienne le 25 juin 2000, soit, 10 jours après le décès de son père Hafez El Assad qui occupait le poste depuis le 22 février 1971. Or, ce tournant dans sa vie est lui-même la conséquence d'un (autre) drame familial, en l'occurrence le décès accidentel de son frère aîné, Bassel El Assad, survenu en 1994, alors qu’il était le successeur désigné par son père pour occuper la fonction.

En outre, Bachar Al Assad a été trompé par une vision idéale de la fonction qui ne lui a pas permis d'appréhender les difficultés dans la gestion des plus hautes responsabilités étatiques. En effet, sur le plan institutionnel, c'est le parlement de Syrie qui a proposé sa candidature en qualité de Président de la République le 25 juin 2000, nomination confirmée par référendum le 10 juillet 2000. De même, au moment de sa réélection, le Conseil supérieur syrien a une nouvelle fois proposé sa candidature pour sa reconduction au Poste de Président de la République, proposition qui a encore été confirmée par référendum dans des conditions tout à fait exceptionnelles : le 27 mai 2007, Bachar Al Assad a obtenu 97.62 % de oui alors qu’il ne lui suffisait que 51 %. Un tel succès populaire ne pouvait jamais lui permettre d’imaginer qu’il serait si mal mené par sa population 5 ans plus tard.

Certes, des promesses présidentielles de 2007 concernant des réformes à entreprendre pour libéraliser le pays n’ont pas été tenues, mais il n’en est nullement responsable : l’impossibilité d’avancer dans les changements d’orientation politique tient exclusivement au manque de souplesse des membres les plus radicaux de l'administration de son père, toujours en fonction. En tout état de cause, ce petit contre temps dans la restructuration étatique ne saurait justifier la conspiration d’éléments subversifs terroristes qui se présentent comme étant une force d’opposition pour fomenter la rébellion.

Notons, et à décharge du président syrien, la difficulté d’avoir à gérer une population syrienne aussi disparate. Bachar el-Assad est de confession alaouite, branche du chiisme largement minoritaire au sein de la république (11% de la population) alors que les sunnites représentent 75 % de la population (la proportion des chrétiens est de 10 % et celle des druzes de 4%). Les insurgés sunnites, ingrats et lâches, profitent donc de ce déséquilibre pour déserter l’armée. De même, la Ligue Arabe, d’obédience sunnite, ne se prive pas de lancer continuellement des flèches en direction du régime chiite.

Il est vrai qu’il existe un sérieux différend entre chiites et sunnites, auquel Bachar Al Assad est encore une fois, parfaitement étranger. Les chiites (« ceux qui vénèrent les imams » ou encore les guides descendant du prophète ») ne partagent pas les mêmes convictions religieuses que les sunnites (qui sont encore « les fidèles aux pratiques du prophète »), voire leur vouent une haine ancestrale. La raison en est simple : le Calife Ali qui était le cousin et le gendre de Mahomet a été détrôné par le gouverneur de Syrie Mo'awiya qui est devenu Calife à sa place, à la suite d’un arbitrage on ne peut plus contestable. Or les chiites avaient, à l’époque, soutenu Ali qui a été assassiné en 661 tout comme son fils Hussein qui a même été décapité en 680 lors de la bataille de kerbala (en Irak). Depuis, les chiites cherchent à se venger ou plutôt à rétablir l’honneur perdu, avec l’exaltation du martyre et des attentats suicides contre les sunnites (essentiellement en Irak), tels des hérétiques qui méritent la mort.

Toutefois, et en responsable rassembleur, Bachar Al Assad n’a pas jamais exploité ces divisions religieuses en Syrie mais tenté de cimenter l’unité du pays autour du combat contre les juifs (en aidant le notamment le Hamas) qui lui, est véritablement fédérateur. Il s’est trouvé une communauté d’intérêts avec les palestiniens en reprochant à Israël l’annexion du Golan et aux juifs de violer les principes d’égalité, de se considérer comme un peuple supérieur aux autres, de violer les lieux saints de l’Islam, d’avoir tuer jésus, et d’avoir essayé de trahir et de tuer Mahomet. Par chance, il n’est pas seul dans ce combat. Grâce à l’Iran dont le pouvoir est également d’obédience chiite, il peut bénéficier d’un soutien logistique, stratégique et idéologique avec toutefois une seule contrepartie, aider tous ceux qui croient dans la victoire du chiisme contre le sunnisme, comme le Hezbollah libanais. De même, et grâce à la Russie et à la Chine qui entendent représenter un contre poids en soutenant l’Iran, face à la puissance américaine, Bachar Al Assad dispose d’un contrôle dans les décisions désagréables qui pourraient être prises contre son régime au sein de l’Organisation des Nations Unies.

En fin de compte, ce dont Bachar Al Assad est surtout victime, c’est le choix du régime donné à la Syrie. Alors que la Syrie a toujours été gérée de manière autoritaire comme l’ensemble des pays arabes, il a été choisi, pour le pays, le régime politique de la République. Or, l’origine étymologique de ce mot est latine, et résulte plus particulièrement de la réunion de deux mots : Res (la chose) publica (publique). Ainsi, la république, ses richesses, et son devenir n’appartiennent pas au dirigeant mais au peuple, mais personne n’en a du en parler à Bachar Al assad. C’est donc un peu facile de lui lancer des procès à jet continu, alors qu’il mériterait soutien, compréhension, chaleur, humanité, empathie ou tout simplement, que la communauté internationale fasse preuve, à son égard, de plus de psychologie.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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