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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 16:58

 

Dossier : LOGOOBAMA

 

De Camp David 1978 au retour à pas de loup de la Russie en Orient :

rapprochements et contrastes, d’hier à aujourd’hui.

 

Par Marc Brzustowski, 

 pour http://lessakele.over-blog et www.aschkel.info

 

Le mythe de Camp David est l’une des périodes où les rapprochements et contrastes avec la situation actuelle sont nombreux.

Ils pavent la voie pour le retour de la Russie au Proche-Orient, l’affirmation de son soutien politique et paramilitaire aux groupes extrémistes islamistes. Même si celle-ci combat les mêmes influences sur ses marches asiatiques et, parfois, jusqu'à Moscou. Cette avancée russe ne l’empêche pas de maintenir des liens cordiaux avec Israël et une diplomatie exploitant la perte de vigilance à Washington.

1)    Jimmy Carter, était opposé à la stratégie des « petits pas » de Kissinger. Il exigeait d’Israël un retour aux frontières de 67 et l’implication des Soviétiques pour une résolution globale. N’est-on pas en train de revenir à ce postulat?

 

Si cette politique avait été appliquée, la guerre froide se serait déplacée au Moyen-Orient, les deux grands se partageant des zones d’influence, comme ils l’ont fait, jadis, à Yalta.

2)    Begin voulait bien rencontrer des émissaires palestiniens, mais concevait la présence juive en Judée-Samarie comme un rempart. Son approche était tirée des expériences précédentes de 67 et 73, pointant l’absence de profondeur stratégique d’Israël.

 

3)   Sadate était favorable à l’approche de Kissinger. Il s’était retiré du giron de l’Union soviétique, à partir de 72, et surtout après octobre 73. Il était alors en conflit diplomatique avec la Syrie et ne croyait plus en l’influence américaine sur Israël. En se rendant à Jérusalem, il venait discuter une paix séparée, qui lui a coûté la vie.

 

4)   Après une suite d’échecs cuisants : l’arrivée des Sandinistes procubains au Nicaragua, l’impuissance face à la crise en Iran –comme aujourd’hui encore-, Carter a souhaité conserver le bénéfice d’un Camp David, en vue de sa réélection.

 

5)   Mais Begin et Sadate, et eux seuls, ont mis en œuvre la doctrine Kissinger, non les souhaits de Carter : Dans cette approche, la résolution du problème palestinien, la question de Jérusalem est le point ultime, l’aboutissement de toute une démarche concertée, dans l’ensemble du conflit, et non le centre de toute l’attention.

 

6)   Cela implique de tenir compte des rapports de force régionaux : c’est-à-dire, aujourd'hui, du poids déterminant de la Syrie, de l’Iran, du Hezbollah, et de la question de la reconnaissance d’Israël par les régimes sunnites.

 

Sans quoi, on obtient du cosmétique, quand ce n’est pas un blocage du processus. C’est le même scénario qui se joue, aux variantes près, actuellement. L’Administration marque Israël à la culotte, et les Russes reviennent à pas de loup au Moyen-Orient en renforçant leur coopération avec Assad, le Hamas et le Hezbollah.

Ceci nous permet d’aborder la question de la vassalité ou de l’alliance forte entre Israël et les Etats-Unis :

Obama a été élevé dans des milieux universitaires et politiques qui considèrent Israël comme un « fardeau ». Il est entouré par un Département d’Etat largement « arabiste » et des conseillers problématiques : Zbigniew Brzezinski, Brent Scowcroft, James Jones, jettent régulièrement de l’huile sur le feu, pour alimenter cette croyance.

Récemment, en avril, le Sénateur Chuck Schumer, 3è membre démocrate important du Sénat, sioniste convaincu de l’AIPAC, a protesté auprès de l’Administration contre la politique des pressions unilatérales. Le porte-parole d’Obama, Robert Gibbs l’a vertement renvoyé dans ses cordes.

Ce Sénateur a expliqué, à cette occasion, qu’une lutte interne se joue au sein de cette administration. L’une des variables déterminantes est que, globalement, le Pentagone considère Israël comme un atout majeur. Il a des éléments très probants pour appuyer cette thèse. Plus on s’informe de la qualité des échanges de renseignements et de technologie entre les deux pays et plus on en est convaincu. Lorsque 66% des Américains attendent d’Obama qu’il soit plus proche d’Israël, 75% des familles de militaires américains partagent cette attente. Obama a donc un sérieux caillou dans la chaussure.

L’un des derniers présidents des Etats-Unis à avoir partagé cette vision du fardeau, avant Carter, a été Lyndon Johnson en 1967.

Johnson était réticent à faire quoi que ce soit qui favorise la position d’Israël et offense le monde arabe.

En pariant sur le lâchage américain, Nasser avait raison. Comme Assad, Ahmadinedjad et Nasrallah peuvent reprendre le même calcul. Il n’a simplement pas tenu compte du facteur « matière grise » de l’Etat-major israélien. Israël l’a emporté de façon préventive et magistrale et l’équilibre des forces a totalement basculé en sa faveur. En 73, le scénario se répète, plus douloureusement pour Israël, mais on en revient au statuquo ante. On sait que Golda Méïr aurait usé de la menace nucléaire en cas de danger existentiel (Doctrine Samson). Les Etats-Unis ont, alors, engagé un pont aérien jusqu’à ce qu’Israël regagne âprement le terrain perdu. Il n’y aura plus, après cette seconde défaite, de camp arabe unifié pour le combattre. Mais la théorie du fardeau a pris de l’ampleur, du fait de cette aide US.

Bref, Israël a gagné des victoires stratégiques, alors que les Etats-Unis se sont contentés (après le Vietnam) de coups de force, plus ou moins heureux, à Grenade ou en Somalie. Surtout, ils se retirent du Liban, faisant place nette pour l'avènement du Hezbollah, donc de l'Iran Ils cultivent encore le doute sur leurs capacités d’intervention, jusqu’à ce jour, en Afghanistan et en Irak.

Israël est donc la puissance régionale centrale qui a promu, par une victoire-éclair, les intérêts américains au Proche-Orient. La pénétration soviétique, par états arabes interposés était laminée. Le point suivant résulte de la paix avec Sadate. La percée soviétique en Afghanistan s’est soldée par un grave revers.

On doit donc envisager un autre scénario que la vassalité d’Israël, qui résulte, d'abord, des grandes victoires israéliennes : c’est parce que le modèle réussit qu’il est crédité. L’inverse ne serait pas vrai.

Aujourd’hui, Ahmadinedjad joue le rôle de Nasser en Orient. Or, l’un des tournants stratégiques des nouvelles pressions américaines s’enkyste à partir des incertitudes sur la victoire israélienne dans la guerre du Liban en 2006. Un réarmement constant est à l’œuvre depuis, pour préparer un nouvel affrontement.

Bush espérait une défaite cinglante du Hezbollah, qui profiterait au mouvement du 14 mars libanais pro-occidental. Ce sentiment était partagé par bien des chancelleries arabes et européennes. Depuis les tripatouillages de Dan Halutz et du Gouvernement Olmert, le doute s’est installé. On étudie cet épisode dans toutes les écoles de guerre anti-terroriste. Il est aussi l’un des moteurs des tergiversations diplomatiques, avec la nécessité d’envisager une date-butoir pour les retraits américains d'Irak et d'Afghanistan.

Si Gates est si réticent à l’encontre d’une frappe contre l’Iran, c’est qu’il imagine tout ce qui s’en suivrait de négatif, là où les Américains sont implantés. Il dit aussi que le plus grand danger provient des états incapables de s’autogouverner et d’assurer la sécurité de leur propre territoire. C’est le cas du Liban, de l’Afghanistan, de l’Irak, du Yémen, de la Corne de l’Afrique.

 Toutes ces zones font l’objet de l’effraction iranienne par voie de guerre asymétrique, dans le flanc de l’Amérique et d’Israël.

Qui récoltera la mise de la bataille idéologique, engagée par Obama, pour « punir » le vilain petit canard israélien ?  

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commentaires

R
<br /> Sans la force d'Israël, le monde est foutu...<br /> Il ne faut jamais sous-estimer ce fait, qui est têtu.<br /> <br /> <br />
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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