Le Docteur Yéhouda David est l’exemple type du Olé qui a décidé de se donner pour son peuple et son État. Son amour inconditionnel pour Israël, sa terre et son peuple, n’est plus à prouver. Chirurgien orthopédique de renommée, il a aussi été décoré du »Tsalash », la plus haute distinction dans Tsahal pour son action pendant la deuxième guerre du Liban. Sa profession l’a amené à opérer un certain Jamal Al-Dura en 1994, le père du tristement célèbre Mohamed Al-Dura. Lorsque Philippe Karsenty s’est lancé dans son combat pour faire éclater la vérité dans la fameuse »Affaire Al-Dura », le Dr Yéhouda David est venu appuyer ses dires. Il affirma que les cicatrices de Jamal Al-Dura n’étaient pas dues à des tirs israéliens comme il l’affirmait. Elles dataient de l’opération qu’il avait lui-même pratiquée.
Attaqué en diffamation pour avoir soutenu cette thèse, le Dr Yéhouda David a finalement été relaxé par la Cour de Cassation. Aujourd’hui il envisage de se présenter à la prochaine Knesset sous l’étiquette »Habayit Hayehoudi », sur la liste de Naftali Benett. C’est donc un homme de vérité et d’action que nous vous présentons dans cette interview.
Le P’tit Hebdo : Dr. David, pourquoi avez-vous décidé de vous engager en politique ?
Dr Yéhouda David : J’ai 58 ans, bientôt 59, je vis en Israël depuis 1977 mais je connais le pays depuis 1973. Je me suis engagé dans la société israélienne de toutes mes forces, tant dans mon travail à l’hôpital qu’à l’armée et dans de nombreuses activités sociales. Je pense qu’il n’existe qu’un seul moyen pour faire entendre ma voix et réaliser des changements cruciaux pour le bien de mon peuple : la force. Cette force se situe au niveau du parlement et du gouvernement. C’est la conclusion à laquelle je suis parvenu après 35 ans d’observation de tous les évènements « en terre sainte ».
Lph : Pourquoi avoir choisi le parti Habayit Hayeoudi ?
Dr Y.D. : À l’époque où j’étais en procès contre Jamal Al-Dura, j’ai trouvé un formidable soutien de la part des personnes qui ont créé le mouvement »Israel Sheli ». Ils m’ont beaucoup aidé alors qu’ils n’avaient pourtant pas été sollicités. Leur soutien était évidemment moral mais aussi actif puisqu’ils agissaient face au gouvernement. Après ma victoire, je leur ai fait une proposition : nous associer pour créer un parti composé de véritables sionistes qui ont dans le sang l’amour d’Israël, du peuple et de la terre. Ces personnes, vous les aurez reconnues, il s’agit d’Ayelet Shaked et de Naphtali Benett qui ont un important et glorieux passé (malgré leur jeune âge) de luttes et de victoires, toutes au profit de notre peuple et de notre État. Je suis peut-être un idéologue, mais au fond de moi je pense que l’idéologie sioniste pure, et pas seulement la politique sioniste, est indispensable pour vaincre.
Lph : Quelles sont vos ambitions au sein de cette formation politique ?
Dr Y.D. : Si je me présente sur la liste de Naftali Benett, c’est bien sûr, pour servir au mieux les intérêts des électeurs que je représenterai. Pour ce faire, il me semble que je dois briguer des responsabilités importantes, et pourquoi pas celle de ministre.
Lph : Vous êtes francophone. Pensez-vous que l’électorat francophone représente une part assez importante de la population pour que les politiques s’y intéressent ? Quels sont d’après vous les principales préoccupations et revendications de cet électorat ?
Dr Y.D. : L’électorat francophone représente près de 350,000 personnes dont seulement 80,000 sont répertoriées dans les Consulats français. Ce chiffre est extrêmement important et mérite une attention particulière. La population francophone est, en général, très traditionaliste donc plutôt de droite et aimant le pays. MAIS… le grand défaut de cette population que j’aime – j’en fais partie – est son manque d’activisme sur le plan politique. Les Français d’Israël n’ont pas compris que sans représentation, comme les Russes par exemple qui l’ont admirablement intégré, ils ne valent rien sur l’échiquier de l’emploi, de la vie économique et politique. Je suis scandalisé depuis longtemps par son caractère amorphe. C’est tellement dommage de ne pas faire entendre sa voix culturelle ou professionnelle et tout cela parce qu’il n’existe aucune force politique. C’est tellement dommage de gaspiller des voix dans des partis qui ne s’occupent de vous que pendant 30 secondes sur 4 ans.
L’électorat français a besoin d’assurer son avenir et celui de ses enfants. Il est vrai et cela est positif, que l’on doit tendre à s’insérer le plus possible au sein de la société israélienne sans trop émerger le museau, mais je peux vous assurer que pour la même place à compétence équivalente, disons qu’un Russe sera préféré à un Français. Or que manque-t-il à un diplômé d’HEC ou de Polytechnique, ou à un médecin formé dans les Universités françaises ? Nous nous coupons nous-mêmes de notre sève la plus florissante en ne pouvant aider les jeunes qui voudraient accéder à Israël.
Lph : Habayit Hayehoudi est déjà au gouvernement, quel bilan tirez-vous de l’action du parti pendant cette mandature ?
Dr Y.D. : Oui Habayit Hayehoudi est déjà au gouvernement, et pour moi son bilan est nul ou presque, car il s’agit de la vieille garde. Ces personnes portent la responsabilité d’un grand échec électoral en passant de 12 mandats à 3. Ils ont une vision et donc une manière d’agir complètement erronée, selon nous, de ce qu’est le »sionisme religieux « . Néanmoins, je peux vous assurer que conformément à mon maître Manitou (z »l), j’ai une « sainte » horreur du mot religieux !
Lph : Pourquoi les sionistes religieux sont-ils aussi faiblement représentés à la Knesset, alors qu’ils représentent une proportion importante de la population israélienne ?
Dr Y.D. : En raison d’erreurs grossières, telles que la ségrégation entre séfarades et ashkénazes religieux, au fait que le Mafdal n’ait jamais tenu d’élections anticipées et à son rejet systématique des « non religieux « . Il s’agit d’absurdités que, si Dieu veut (et je pense qu’Il le veut), nous allons corriger. Cela passe d’abord et avant tout par une réunification des différents groupes, et surtout par l’ouverture du Parti aux sionistes sans distinctions.
Lph : Vous êtes un héros de Tsahal. Que vous inspire tout le débat autour de la conscription ?
Dr Y.D. : Effectivement j’ai été désigné comme tel. Ce qui me motivait n’était pas de me dire : « après tout je veux rentrer à la maison be shalom ». Non, j’étais prêt comme je le suis chaque seconde à tout donner pour que chaque soldat rejoigne indemne ses parents. Mes prières internes décuplaient mes forces. Les déserteurs me désolent : non seulement ils ne servent pas leur pays mais ils ne se servent pas eux-mêmes, car Tsahal est la meilleure école au monde pour redevenir hébreu.
Le débat autour de la conscription est mené par des hommes politiques trop politisés. Ils ont un peu oublié qu’ils sont les envoyés du peuple. Or le peuple ne peut plus supporter cette injustice flagrante. Croyez-moi, je n’ai jamais perdu de bataille, alors si j’arrive à la Knesset celle-là, je la gagnerai aussi !
Lph : Le sionisme vous parait-il être une valeur en désuétude pour la jeunesse israélienne, ou au contraire une flamme toujours très vive, de génération en génération ?
Dr Y.D. : Une flamme et quelle flamme ! Pour comprendre l’intensité de ce feu, il faut assister par exemple, comme je l’ai fait avec mon épouse Nathalie il y a quelques semaines, à la remise de galons qu’un général décerna à 400 nouveaux officiers (dont mon fils), à l’issue du cours d’officiers à Mitspé Ramon. Le souvenir de ce jour m’émeut chaque fois aux larmes : cette jeunesse et ces familles sont le fer de lance de l’humanité, et Moshé Rabbénou peut en être fier. Son peuple a réalisé le tikoun des explorateurs, il faut maintenant construire le Temple pour une paix véritable dans le monde.
Lph : Quel est votre message aux Francophones d’Israël ? Aux touristes français venus si nombreux ?
Dr Y.D. : Aux Francophones d’Israël, je dirais : vous avez une occasion inespérée de me choisir pour défendre vos intérêts à la Knesset, et je combattrai également pour vos enfants qui sont aussi les miens.
Quant aux touristes français le message que je leur adresse est clair : après 2000 ans d’exil dans les nations, si vous vous sentez encore chez vous à l’étranger, alors peut-être que les « étrangers » ont raison de se sentir chez eux ici chez nous (dixit mon maître Manitou). Vous voyez donc ce qu’il vous reste à faire, si vous voulez évitez une autre guerre aux enfants d’Israël, car la Shekhina (la Présence divine) ne revient qu’au prorata du nombre de Juifs qui reviennent (dixit Manitou). À bon entendeur s… halom !