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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 23:29

"Echanges de terres" et lignes de 1967 – Dore  GOLD

 Adaprré par Aschkel

 © 2011 www.aschkel.info

http://www.jcpa.org/JCPA/Templates/ShowPage.asp?DBID=1&LNGID=1&TMID=111&FID=573&PID=2094&IID=7648

 

Lorsque Barack Obama a d'abord fait sa conférence controversée le 19 mai 2011 sur les "lignes de 1967" qui seraient à la base des futures négociations israélo-palestiniennes, il a introduit le bémol  principal – l'idée qu'il y aurait un commun accord entre les deux parties, il a ajouté que les deux parties étaient en droit de "frontières sure et reconnues", mais la référence à l'échange de terres  a également soulevé de nombreuses questions.

 

Plusieurs mois après la guerre des six jours et après qu'Israël ait reconquis la Judée-Samarie et Gaza, le Conseil de sécurité a défini les termes  d'un règlement territorial pour une paix future dans la résolution 242 qui au fil du temps est devenue la pierre angulaire de toute diplomatie israélo-arabe. A l'époque les soviétiques ont tenté de faire passer Israël pour l'agresseur et exigeait de lui un retrait complet, mais la résolution 242 énonçait clairement qu'Israël ne devait pas se retirer de tous les territoires qui sont entrés en possession, ce qui signifie qu'Israël n'était pas dans l'obligation de se retirer de 100 % des territoires de Judée-Samarie.

 

En Octobre 1995, Yitzhak Rabin alors premier ministre, dans son dernier discours à la Knesset a précisé qu'Israël ne se retirerait jamais des lignes de 1967, soulignant qu'Israël aurait à garder le contrôle de la Vallée du Jourdain, barrière géographique qui a  assuré la sécurité pendant des décennies depuis la guerre des six jours, ne disant aucun mot sur des échanges de terre.

 

Ni la résolution 242, ni aucun autre accord signé ultérieurement ne stipule qu'Israël aurait à payer pour toute la terre de Judée-Samarie qu'il conserverait en remettant des terres souveraines propres en échange.

 

Alors d'où vient l'idée de l'échange de terres ?

 

Au milieu des 1990, il y eut des efforts non officiels multiples pour voir si il était possible de parvenir à un accord final entre Israël et les Palestiniens. Les palestiniens ont fait valoir que lorsqu'Israël a signé la paix avec l'Egypte, Israël avait décidé de se retirer des 100 % de la péninsule du Sinaï, ils se sont donc demandé comment Yasser Arafat Président de l'OLP pouvait recevoir moins que ce que Sadate avait reçu.

 

En conséquence les universitaires israéliens impliqués dans ces pourparlers non officiels ont accepté à ce que les palestiniens obtiennent 100 % des territoires tout comme les égyptiens malgré les termes de la résolution 242, cette idée est apparue dans le document Beilin/Abou Mazen qui n'a ni été signé, ni été adopté ni par l'Armée Israélienne ni par les dirigeants palestiniens.

En effet, Abou Mazen (M.Abbas) a même en 1999 refusé que tout accord de ce type existe.

 

Il y a une différence énorme entre l'Egypte et les palestiniens. L'Egypte a été le premier Etat arabe à faire la paix, et en reconnaissance de ce fait, le premier ministre Begin a rendu tout le Sinaï à Sadate. Par ailleurs, la frontière israélo-égyptienne était une frontière internationalement reconnue depuis l'époque de l'Empire Ottoman, les lignes de 1967 avec la Judée-Samarie ne sont pas une frontière, elles sont seulement une ligne d'armistice de démarcation où les armées arabes avaient été arrêtées lorsqu'elles ont envahi l'Etat naissant d'Israël en 1948.

 

En juillet 2000, au sommet de Camp David, l'administration Clinton a soulevé l'idée d'échange de terres qui avaient été proposé par les universitaires israéliens, mais ni Camp David, ni les efforts ultérieurs des négociations à Taba n'ont réussi. Le Ministre des affaires extérieures de l'époque Shlomo Ben-Ami admis lors d'une interview à Haaretz le 14 septembre 2001 – "Je ne suis pas sur que l'idée d'un échange de terres soit réalisable".

En bref, lorsque l'idée a été réellement testée dans les grands enjeux de négociations, l'idée d'un échange de terres s'est avérée beaucoup plus difficile à mettre en œuvre comme base d'un accord final.

 

Après l'effondrement des pourparlers de Camp David, le Président Clinton a essayé de résumer les positions israélienne et palestinienne et présenté une proposition américaine – l'échange de terres- Mais également Clinton a stipulé "Ce sont mes idées, si elles ne sont pas acceptées, elles sont sur la table, elles viendront avec moi lorsque je quitterai ce bureau". L'équipe de Clinton a informé celle de l'administration entrante Bush sur ce point. (Notamment que les échanges de terres ne faisaient pas partie de la feuille de route de 2003 ou dans la lettre du Président Bush à Ariel Sharon le 14 Avril 2004).

 

C'est Ehud Olmert qui dans le cadre d'un nouveau projet de concessions israéliennes en 2008 a ressuscité cette idée d'échange de terres et qui est allé beaucoup plus loin sur les positions qu'Israël avait prises à Camps David ou Taba.

 

Mah'moud Abbas était seulement disposé à parler d'un échange de terre basé sur 1.9 % du territoire, lié à la taille des zones de peuplement juif, mais qui ne touchent même pas les besoins de sécurité d'Israël, donc l'idée d'échanges de territoires s'est encore avéré inutilisable.

 

Le professeur Gidéon Biger, du département de géographie de l'Université de Tel-Aviv a averti

qu'Israël ne peut convenir d'un échange de terres supérieur à 2.5 % puisqu'Israël n'a pas de vastes zones de terrains vides qui peuvent être transférées. Tout échange de territoires de plus grande taille implique des domaines vitaux d'infrastructures civiles et militaires israéliens. Ecrivait-il dans Haaretz le 29 avril 2011.

En outre dans les résumés des négociations passées avec le premier ministre Olmert, les palestiniens ont fait remarquer qu'ils seraient exigeants lors d'échanges de terre de "valeur comparable" – ce qui signifie qu'ils n'accepteraient pas quelques dunes de sables distantes  en échange de terres de plus hautes qualités près du centre d'Israël, en bref étant donné les limitations sur la quantité et la qualité du territoire qu'Israël pourrait offrir, l'idée d'échange de terre est impraticable.

 

Dans Jérusalem, la ligne d'armistice de pré-1967 place le mur occidental (des lamentations), le Mont des Oliviers et la vieille ville sur le coté arabe de la ligne. De 1948 à 1967, les juifs se sont vu refusé l'accès à leurs lieux saints – quelques 55 synagogues et salles d'études (yéchivot) ont été systématiquement détruites, tandis que la vieille ville a été ethniquement nettoyée de tous ses habitants juifs.

Si des échanges de terres doivent être conclu d'un "commun accord", cela donne t-il aux palestiniens un droit de véto sur les revendications israéliennes au-delà de la ligne de 1967 dans la Vieille ville, comme sur le mur occidental ?

 

Les questions territoriales restent un profond dilemme des relations israélo-américaines. Quelles sont les idées de négociations qui ont échoué dans le passé et qui apparaissent dans le bilan diplomatique ? Barack Obama a déclaré à l'AIPAC le 22 mai 2011 que les lignes de 1967 avec des échanges de terres ont longtemps été la base de discussions entre les parties, y compris des précédentes administrations américaines. Tout simplement parce que l'idée a été discutée de manière non officielle par le passé, cette idée doit elle faire partie de l'agenda à venir alors qu'aucun accord n'a été signé ?

 

Heureusement il existe d'autres points sur les récentes remarques d'Obama à propos des négociations israélo-palestiniennes qui peuvent apaiser le coté israélien. A l'AIPAC, Obama a parlé de "nouvelles réalités démographiques sur le terrain" qui semble prendre en compte les grands blocs d'implantations, qu'Israël finira par intégrer. En utilisant le langage de la résolution 242, Obama parle de "frontières sures et reconnues" et surtout il a ajouté 'Israël doit être capable de se défendre lui-même contre toute menace".

Toutefois, pour les israéliens, en mentionnant les lignes de 1967, cela ramène des souvenirs d'un Israël qui avait 8 miles de large (13/15kms), un moment où sa vulnérabilité était la cible constante des pouvoirs hégémoniques du Moyen-Orient qui ont pour principal but la destruction d'Israël.

 

Bien sur, Israël a gagné la guerre des six jours en1967, mais il a du recourir à une frappe préventive sur quatre armées qui convergeaient sur ses frontières. Aucun israélien ne voudrait revivre ou vivre sous une telle menace à nouveau aujourd'hui.

L'alternative aux lignes de 1967 sont des frontières défendables qui doivent émerger si une paix viable et atteinte.

 

Dore Gold, ancien ambassadeur israélien aux Nations-Unies est président du JCPA(Jewish Center of Publics affairs)

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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