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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 15:00

 

 

 

Les textes de Y.SULTAN

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Entre pitié et cruauté, la distance ne tient qu'à un fil

 par Yéochoua SULTAN  

 Pour aschkel.info  et lessakele .

 

 

 

 

Texte précédent :L'insécurité grandissante dans les quartiers arabes de Jérusalem

 

 

Tout indulgent envers les inhumains finira inhumain envers les indulgents

Certes, la pitié est une valeur, et non pas un moyen ; du moins en principe.

Alors, comment une valeur, immuable, absolue, peut-elle être relativisée?

A moins qu'elle ne soit sélective, c'est-à-dire pas suffisamment riche pour être prodiguée largement et indistinctement?

Pourtant, nos sages nous prodiguent en une courte phrase une leçon de sagesse qui peut prendre des années à être apprise par l'expérience de la vie et pour laquelle un refus par a priori de la justesse pourrait entraîner bien des désillusions et des déboires.

Certains vont jusqu'à s'offusquer de cette affirmation et la contredisent, affirmant qu'ils pourront faire preuve de compassion envers tout être vivant, sans aucune distinction, et sans que personne n'ait à en souffrir, bien au contraire.

De là proviennent les fameuses vérités fumeuses édictées par certains courants de pensée, comme

«C'est avec ses ennemis qu'il faut faire la paix»,

ou

«S'ils n'étaient pas aussi pauvres, ils cesseraient de semer la guerre et la désolation».

Ces affirmations sont démenties pourtant par l'épreuve de la réalité, quand un certain pays a tenté de mettre en pratique la première, mettant en péril quasi existentiel sa propre survie, et quand un autre, qui est loin d'être dans la misère, avec le pétrole qui n'en finit pas d'être demandé, demeure pourtant le plus grand fournisseur d'idéologie et de ressortissants destructeurs.

Pourtant, dans des domaines de l'activité économique que ceux qui font fonctionner passent pour très simples, comme l'agriculture ou la pisciculture, le principe de la compassion sélective est appliqué à la lettre que l'on soit torturé par des questions d'ordre moral ou métaphysique. Toute plante indésirable qui prend racine dans un champ de blé ou dans un verger est impitoyablement arrachée. De même, des requins ne seraient pas introduits dans des élevages de dorades, ni des piranhas dans un aquarium de scalaires.

Au niveau du domaine privé aussi, ce qui est évident ne l'est plus dès que le cercle s'élargit. Une famille protège sa maison, place des verrous sur sa porte, une société privée installe des systèmes de surveillance, mais un pays laisse pénétrer sur son territoire des ressortissants de pays aux critères de vie en contradiction avec les siennes, livrant ses propres citoyens à des étrangers qui n'auront plus besoin de le vaincre pour les agresser.

Mais là encore, la pensée n'est pas libre, et pour ne pas choquer les bien-pensants, mieux vaut ne pas citer d'exemple, à moins de supposer qu'un groupe venu de Kopavogur ou d'Akureyri menace la population de Kabuga ou de Rugalika de devenir minoritaire dans sa propre localité, tout en s'attaquant au biens et aux personnes.

Bien entendu, le problème qui préoccupe les civilisations à l'heure actuelle se pose différemment, dans le sens inverse, puisqu'il est plus probant de voir des groupes d'Afrique s'imposer en Europe que le contraire, mais le signaler est considéré comme du racisme. Est-ce qu'en observant que l'émigration va toujours à sens unique, que le mouvement des Blancs vers les pays noirs n'atteint pas le millième du mouvement des Noirs vers les pays blancs, on devient raciste?

Il le faudrait, en suivant une certaine logique. N'affirme-t-on pas, en relevant cette constatation, que les pays noirs ne représentent aucun intérêt, au point que même leurs ressortissants les quittent en masse, alors que les pays blancs non seulement sont suffisamment attractifs pour que leurs citoyens y restent, mais qu'en plus ils attirent comme un aimant des millions de citoyens de bien d'autres pays?

Il vaut mieux donc le taire, pour ne pas choquer les bien-pensants, et formuler le constat différemment: l'Europe est riche de par son sol et son climat, et, si les Blancs en profitent, il n'y a pas de raison que les Noirs n'en profitent pas aussi.

Bien entendu, ce qui vient d'être posé est à prendre au second degré, ce n'est pas la couleur qui crée l'incident, mais la culture. Ce n'est pas parce qu'un homme est noir qu'il va poser des problèmes dans un pays d'hommes blancs. Tout dépend de la culture dont il est imbibé et qu'il véhicule. En Israël, il y a des Juifs d'Ethiopie, dont la couleur ne pose aucun problème de voisinage ni de société ; par contre, il y a une invasion piétonne de pays comme le Soudan, dont la culture, le moins que l'on puisse dire, n'est pas philosémite et très peu respectueuse des droits de l'homme et, bien qu'encore peu nombreux, ils se montrent en proportions inquiétantes déjà menaçant envers les Israéliens.

De même, il y a des Juifs de Russie, qui ont également trouvé leur place sans aucun problème ; par contre, il y a aussi des antisémites cosaques, aussi blancs que les Juifs, mais qui peuvent massacrer froidement et totalement une famille juive pour des broutilles, n'épargnant pas même les nourrissons, respectueux de la vieille tradition de leurs ancêtres, qui massacrèrent sans aucune pitié des communautés entières, dans l'un des endroits les plus durs qu'Israël ait connu en exil.

Nous l'avons vu à Rishon Le Zion ; et ils peuvent sans aucun problème profaner sauvagement une synagogue. Nous l'avons une fois de plus la semaine dernière à Petah-Tikva. Certaines cultures sont ingrates, et dénuées de sentiments humains. Les ressortissant cosaques comme les soudanais ont voulu profiter de la bonne foi d'Israël, à un moment où ils étaient dans la misère. Mais qui remercie Israël de s'être montré tolérant et indulgent?    

Par ailleurs, un autre aspect de la dialectique de la capacité d'empathie est susceptible d'heurter la conscience, et c'est quand elle est relativisée et dosée, ces réserves pouvant signifier que l'on remette en question, partiellement il est vrai, le droit à la vie ; car, de fil en aiguille, si des gens jugés inhumains n'ont pas droit à l'indulgence, il se pourrait aussi qu'on leur refuse ce droit.

Or, les sociétés dans leurs codes juridiques, moraux et sociaux, reconnaissent toutes le droit à la vie et préconisent la poursuite de ceux qui le bafouent. Elles prévoient l'interdiction de vivre libres en ville ou en société, ou dans la nature, en appliquant l'emprisonnement, mais aussi la peine de mort.

Et ce qui peut paraître étonnamment paradoxal, c'est précisément cette relation étroite qui lie l'interdiction du meurtre à la peine de mort. Comment peut-on, sous un certain angle, faire subir à un tiers ce qu'on lui reproche d'avoir perpétré? «Vous voulez donc, s'interrogerait un condamné, vous permettre de me tuer alors que vous me reprochez de l'avoir fait?! ». Et pourtant, l'interdiction de tuer, tout comme la condamnation à mort, s'inscrivent dans les commandements universel dits de Noé, exprimés ainsi dans le verset: «Du verseur du sang de l'homme (interdiction du meurtre), le sang par l'homme sera versé… (peine devant être instituée par les tribunaux)» (Genèse, IX, 6). Le verset poursuit: «…car l'homme a été créé à l'image de D.» Par conséquent, il apparaît clairement que l'assassin perdrait en quelque sorte cette image. Caïn l'avait compris, quand, devenu assassin, il établit ce constat: «Le premier qui me trouvera me tuera» (idem IV, 14). Aussi reçut-il un signe distinctif qui interdit de le tuer à son tour, sa peine ayant été commuée en exil.

Ce développement ne signifie pas nécessairement qu'il faille soutenir la peine de mort. En effet, cette notion ne doit pas être appliquée à la légère, un tribunal procédant à plus d'une exécution tous les sept ans, ou tous les soixante-dix ans, selon le Talmud, étant considéré comme ayant des tendances criminelles. En outre, dans le droit exposé dans le Talmud, aucune condamnation ne peut être déduite d'observations ou d'implications logiques, comme chez Colombo ; le meurtrier doit avoir été vu par deux témoins dont les dépositions doivent s'avérer identiques après enquête, et après avoir mis en garde le prévenu que le geste qu'il s'apprêtait à accomplir est condamnable.

Certains pays, comme la France, ont préféré aller jusqu'à renoncer à la peine de mort, et ceux qui continuent à la pratiquer ne sont pas les moins touchés par le crime. Quoi qu'il en soit, les criminels ne doivent pas bénéficier de la compassion des indulgents.

Un des éléments les plus trompeurs consiste en l'attitude d'un criminel en déconfiture. Il inspire l'indulgence, la revendique. Le plus endurci des assassins, quand il implore la pitié, peut déconcerter, par sa faiblesse trompeuse et momentanée, le plus blasé des juges.

Il peut en situation de défaite faire maintes promesses, signer des accords, des engagements, qui seront bien vite démentis dès qu'il aura obtenu la clémence et se sera ressaisi de ses émotions, qu'il ne peut ressentir qu'envers lui-même.

Reprenons l'exemple précité: imaginons que deux clans rivaux d'une incomparable cruauté de la ville islandaise de Kopavogur se soient entretués et que le groupe qui a eu le dessous se présente dans la paisible ville de Rugalika du Rwanda. Il ne fait aucun doute que ces réfugiés susciteront l'empathie chez leurs hôtes qui auront bien vite fait taire les réticents parmi eux, en insistant: «Mais enfin, vous voyez bien qu'ils ne feraient pas de mal à une mouche!» Mais bien vite, le naturel chassé reviendra au galop, et les habitudes de pillage et de guérilla reprendront le dessus, au grand désarroi de ces gens si accueillants.

Or, pour une pitié mal placée, un roi, voici près de trois mille ans, a été déchu. Le prophète Samuel est venu annoncer au roi Saül que sa lignée ne prendrait pas le flambeau du pouvoir. Saül devait en finir avec Agag, le roi d'Amalek, mais il eut pitié de lui, sous ses dehors pitoyables d'inoffensif vaincu.

On peut affirmer sans craindre de se tromper que l'Etat d'Israël a répété la même erreur que son ancêtre, en se laissant berner par l'attitude pitoyable des citoyens d'un des pays les plus sanguinaires à son égard, qui a dynamité les lieux saints de Jérusalem, s'est à nouveau insurgé de la reconstruction et de la ré inauguration récente de l'un d'eux – la synagogue de la Hourva – et a massacré les civils qui s'étaient cachés dans une cave dans le Goush Etzion en 48.

Ces neveux de l'Arabie, auxquels les Anglais ont fait cadeau des quatre cinquièmes du Foyer national juif promis avec la Déclaration Balfour, si humbles et si penauds le lendemain de leur défaite en 67, ont occis par dizaines des enfants d'Israël dans des cafés, des restaurants et des bus.

Certains ont essayé de trouver toutes sortes de circonstances atténuantes pour les uns et exténuantes pour les autres, comme si l'ennemi, auquel l'indulgence et la volonté de paix d'Israël ont rendu son caractère d'ennemi sous sa face la plus abominable qui soit, n'avait pas été assez contenté par le vainqueur, qui doit s'excuser de ne pas s'être laissé anéantir.

On a cherché aussi à désigner toutes sortes des prétextes, et d'en faire la raison profonde de l'animosité anti-israélienne, comme telle ou telle «occupation territoriale», au Sud-Liban ou à Gaza, par exemple.

Toutes ces mauvaises pitiés se sont retournées contre de paisibles citoyens, comme ce docteur attablé à la terrasse du café Hillel en compagnie de sa fille qu'il devait marier le lendemain,  ou cette famille du village d'Itamar dont les enfants, traqués dans leur appartement, ont été tués par balles à bout portant…

Accepter avec humilité les adages de nos Anciens, poser des questions pertinentes et honnêtes pour mieux comprendre une vérité évidente, pesée par les Sages d'Israël, et ne pas s'emporter puérilement, pour faire plaisir à on ne sait qui, contre cette phrase simple, est la garantie de la préservation et du respect de la vie:     

Tout indulgent envers les inhumains finira inhumain envers les indulgents.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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