d'un blogueur Libanais
Dans la série des crimes de la Turquie.....
Erdogan au Liban - Pas un mot, pas une gerbe pour les 200.000 victimes libanaises des Ottomans
Les Libanais n'ont pas de mémoire
Je suis fier que le Liban héberge de dignes représentants de la communauté arménienne, voir Les crimes de la Turquie - Le Génocide arménien - Vidéo commis par les Ottomans et on ne peut pas malheureusement en dire autant des Libanais de souche.
1916: Le Liban ou plutôt la montagne libanaise subit la famine à la suite d’un blocus alimentaire décide par les autorités ottomanes en réaction à la peur que les chrétiens soutiennent les alliés franco-britanniques. 200 000 morts dont mon arrière grand-père et mon arrière grand-mère qui ont laissé derrière eux, mon grand père, à peine âgé de 5 ans, se sacrifiant pour qu’il puisse continuer à vivre.
A la mémoire des 200 000 victimes, aucun monument n’a été érigé au Liban, comme pour les 150 000 morts de la guerre civile de 1975 à 1990, par œcuménisme politique, on pouvait alors accuser une autre communauté libanaise, la communauté musulmane et plus spécifiquement sunnite, disposée à l’époque dans les villes côtières d’avoir participé par complicité au blocus de la montagne en n’aidant pas les chrétiens. On ne célèbrera que 40 martyrs à la fin quelconque face aux 200 000 morts, en érigeant une statue, place des canons à Beyrouth. Les portraits du premier ministre turc, pays qui a toujours refusé une quelconque responsabilité dans la lourde histoire ottomane, place des martyrs justement, constituent un nouvel assassinat de leurs mémoires. Un geste fort du premier ministre turc aurait pu être le dépôt d’une gerbe de fleur à la mémoire des victimes de ces 40 martyrs œcuméniques ou le rappel du rôle des ottomans par le premier ministre libanais, il n’en a rien été et on ne peut que le regretter.
Les arméniens ont donc raison de manifester, les chrétiens sont amnésiques, pour ne pas parler du reste.
Au delà de l’aspect polémiste que pourrait prendre cet article, Erdogan au Liban illustre une nouvelle fois les nouveaux équilibres géopolitiques régionaux, avec tout d’abord la place-pivot qu’occupe le pays des cèdres dans les stratégies d’équilibres et de déséquilibres locaux et la nouvelle politique de rapprochement de la Turquie dans le monde arabo-musulman.
On peut très bien dénoncer l’aspect historique de la Turquie et son refus d’assumer l’Histoire Ottomane, tout en n’étant pas opposé – dans l’intérêt du Liban – à la nouvelle politique turque.
Certains auraient voulu voir dans la visite d’Erdogan au Liban, une réponse à la visite du président iranien Ahmadinejad, une réponse communautaire d’ailleurs, vue qu’Erdogan rendait visite aux sunnites, Ahmadinejad au Chiites. Chose bizarre cependant dans l’aspect analytique de la chose, si on réfléchi d’un point de vue confessionnel, cela voudrait dire qu’on passe d’une influence saoudienne à une influence turque pour la rue sunnite. Personnellement, je n’y crois pas trop, puisque le Roi d’Arabie Saoudite est avant tout indisponible pour des raisons médicales qui ont motivé une hospitalisation aux USA.
Alors que peut-on penser à partir de là?
Si on pense d’un point de vue stratégique, la Turquie s’était dernièrement illustrée dans la lutte « contre le sionisme » avec sa flotte humanitaire à destination de Gaza, dont la saisie avait fait quelques morts, tués par l’armée israélienne lors d’un assaut dont on se souvient tous.Au Liban, on a des tensions évidentes entre chiites et sunnites dans l’attente des actes d’accusations du TSL. La Turquie, pays sunnite, qui s’illustre du moins verbalement contre Israël pourrait alors jouer un rôle de médiation entre les 2 communautés pour éviter au Pays des Cèdres, une nouvelle guerre civile.
Si on réfléchi à plus grande échelle, le rapprochement turco-syro-iranien qui a actuellement lieu, outre le fait qu’il renforce également l’idée derrière le premier point, pourrait reconstituer un pôle d’influence « à l’Ottoman » dans la région, la Turquie étant le premier partenaire majeur de cette nouvelle alliance, Ankara ne cachant par ailleurs pas sa déception dans la non concrétisation de son rêve européen. Ce pôle n’est d’ailleurs qu’une remise au gout du jour du Pacte de Bagdad, sans l’accord ni le patronage américain et sans la menace soviétique. Elle rentre cependant dans le concept de la mise en place de convergences économiques, politiques et sécuritaires, face à des blocs homogènes que sont les USA, l’Europe, la Chine etc… mais également dans le cadre des conflits de civilisations entre civilisation « judéo-chrétienne » même si personnellement j’utiliserais le terme « chrétien » seulement, face à la Oumma islamiya et face aux civilisations asiatiques. Et dans ce bloc, le Liban ne peut que s’intégrer,