Etonnante déclaration de Hafid Ouardiri qui affirme que les Frères musulmans ont intégré «des valeurs telles que la démocratie et les Droits de l'Homme»…
Etonnante déclaration de Hafid Ouardiri, ancien porte-parole de la mosquée de Genève et directeur de la Fondation de l’Entre-connaissance, qui affirme que les Frères musulmans ont intégré «des valeurs telles que la démocratie et les Droits de l'Homme»…
Pour rappel, les Frères musulmans sont une organisation islamiste radicale, créée en 1928 par Abd el-Rahman el-Banna, un instituteur égyptien. Dès 1935, les Frères Musulmans entretiennent des contacts avec Hadj Amine Al-Husseini, Mufti de Jérusalem, et participent aux émeutes palestiniennes de 1936. En 1945, une branche palestinienne du mouvement est créée à Jérusalem, par Saïd Ramadan. Le mouvement connaît un succès rapide et de nombreux de ses membres participeront à la guerre de 1948.
L'objectif des Frères Musulmans est la consolidation de la présence islamique dans les pays musulmans. Ainsi, ils s'affrontent souvent violemment avec les gouvernements des pays où ils opèrent, comme la Libye, la Syrie, la Tunisie jugés «trop laïcs» .
En Egypte, dès le début des années 80, les Frères Musulmans se dotent d'un bras armé clandestin: le Djihad qui infiltre progressivement toutes les institutions égyptiennes. L'officier Abboud el-Zommor, qui a préparé l'attentat contre Sadate faisait partie du Djihad. Le Djihad a également des contacts étroits avec le Gama'a al-Islamiya (Groupe Islamique), responsable d'attentats contre des touristes occidentaux en 1992-93.
En Israël, la Branche Palestinienne des Frères Musulmans a engendre l'Al-Moujamma al-Islami qui donnera naissance au Hamas. Bien qu'adhérant à l'objectif final de « libérer la Palestine de l'occupation israélienne », la Société des Frères Musulmans s'attache en priorité à la consolidation de l'islam. Elle se consacre aux œuvres sociales et à la construction de mosquées, dont le nombre double en Cisjordanie et triple dans la bande de Gaza entre 1967 et 1987. Ses sources de financement proviennent en grande partie de l'Arabie Saoudite.
Propos de Hafid Ouardiri, ancien porte-parole de la mosquée de Genève et directeur de la Fondation de l’Entre-connaissance:
Les pillages font peur…
Des Egyptiens m’ont dit au téléphone que les pillages semblaient trop bien organisés pour être des actes spontanés. Ils pensent tous qu’une bonne partie des pilleurs sont des proches du pouvoir. Le but serait de faire régner la terreur afin d’accréditer l’idée que sans une intervention du gouvernement, c’est le chaos. Naturellement, cette situation est intenable pour les touristes. Mais leurs évacuations servent les dessins du dictateur puisqu’elles donnent une dimension internationale au message de Moubarak, qui a déclaré: «La sécurité, c’est moi.»
Les islamistes pourraient-ils prendre le pouvoir?
Les Frères musulmans ont une influence importante sur les couches les plus défavorisées, mais ils ne doivent pas être pris pour des épouvantails. Je pense qu’ils ont intégré des valeurs telles que la démocratie et les droits de l’homme. En fait, leur mouvement n’est aujourd’hui pas plus extrémiste que le parti islamiste au pouvoir en Turquie et nettement moins redoutable pour la démocratie que ne le sont les partis d’extrême droite d’Europe.
De son côté, le président du CRIF, Richard Prasquier, a déclaré sur Europe 1, vendredi 28 janvier 2011, que Les Frères Musulmans, première force d'opposition en Egypte où ils sont officiellement interdits, constituent au contraire «un danger pour la civilisation».
«Je n'aimerais pas que l'Egypte tombe entre les mains des Frères Musulmans. Ce serait une catastrophe pour la paix et pour l'Egypte elle-même», s'est-il inquiété. Il faisait référence à l'annonce faite par les Frères Musulmans de leur intention de participer aux manifestations contre le régime de Hosni Moubarak. Après avoir noté que «les islamistes sont tapis derrière les manifestants», Richard Prasquier a estimé que «les structures de la démocratie peuvent être utilisées et dévoyées par des organisations qui vont imposer leurs codes politiques et moraux». Il faisait ainsi allusion à un risque de prise de pouvoir par les islamistes en cas de participation à des élections comme cela a été le cas pour le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.
Sources : Laszlo Molnar, Le Matin, Le Crif – Lundi 31 janvier 2011, Terrorwatch.ch