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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 19:37

« FALASTINE » OU « LA FAILLITE DE LA TERRE INFERTILE »

 

logojusticebertrand

 

Par Maître Bertrand Ramas-Mulhbach

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

Le 28 mars 2011, le Premier Ministre Benjamin Netanyahou a, devant les députés de la Knesset, appelé le Chef de l’Autorité Palestinienne à choisir entre deux options : la paix avec Israël ou le dialogue avec le Hamas. Il a de même, qualifié l’Autorité palestinienne de « facteur de provocation contre Israël ». Cette fermeté israélienne est consécutive à la rencontre du 26 mars 2011, entre Mahmud Abbas et des responsables du Hamas à Ramallah visant à trouver les contours d’une réconciliation nationale pour former un gouvernement d’union nationale et organiser des élections dans les territoires palestiniens dans un délai de 6 mois. Pour le Président palestinien, la division entre les palestiniens est un obstacle à la paix : « Il est impossible de réaliser l'aspiration de notre peuple de faire la paix sans mettre un terme à la division entre les Palestiniens ». Pour Jérusalem, en revanche, la réconciliation du Fatah et du Hamas enterrera le processus de paix.

La réponse palestinienne ne s’est pas faite attendre. Le 31 mars 2011, Mahmud Abbas a rejeté l’appel du Premier Ministre israélien estimant même que la proposition était empreinte de contradiction : « d’un côté l’Etat hébreu reproche l’absence de partenaire en raison de la division du Fatah et du Hamas, de l’autre, il dénonce les tentatives de réconciliation inter palestinienne ». Pour le porte-parole de Mahmud Abbas, Nabil Abu Rudaineh, Israël se livre d’ailleurs à une ingérence dans les affaires palestiniennes.

En réalité, le dirigeant du Fatah est plongé dans une contradiction quasi inextricable dont il ne parvient pas à se sortir. Tout d’abord, il aspire à la création d’un Etat alors que les palestiniens sont divisés territorialement et idéologiquement. Par ailleurs, le message politique historique lancé à la population palestinienne n’a jamais été celui de faire la paix avec Israël, alors que la création de l’Etat palestinien fait de cette paix une condition indispensable. Enfin, le temps ne joue pas en sa faveur et s’il ne trouve pas rapidement les conditions d’un consensus national, il transformera ce qui est couramment appelé  « cause palestinienne » en « vaste comédie ». Aussi, et pour apporter quelque crédit à sa démarche, Mahmud Abbas doit essayer d’apporter des garanties de sérieux à la communauté internationale et faire preuve d’une certaine fermeté alors que son problème tient à la cohérence de la démarche : les palestiniens sont imbriqués collectivement et définitivement dans le principe d’éviction des juifs de Palestine alors que la communauté internationale leur fait obligation de faire la paix avec leurs ennemis de toujours. Bien qu’il soit Président du « Fatah » (parti dont le nom en arabe n’est autre que « organisation de libération de la Palestine »), Mahmud Abbas doit se réconcilier avec les dirigeants du parti « Hamas » (qui signifie « mouvement de résistance islamique »), tout en certifiant s’engager sur les voies de la paix avec Israël alors que le nom des partis palestiniens exprime exactement le contraire. Pour le Hamas, qui lui est certes plus cohérent, la réconciliation des entités palestiniennes ne peut intervenir qu’en cas d’adoption de la plateforme commune qui est celle d’une reprise des combats contre Israël. Fâcheux dilemme.

Cette situation contemporaine des palestiniens n’est en réalité pas véritablement surprenante puisqu’elle trouve son explication dans le mot même de « Palestine ». En langue arabe, le mot Palestine se prononce « Falastine ». Or ce mot est la combinaison de mots arabes tout à fait évocateurs. Le mot « falas » signifie faillite qui est encore l’échec d’une entreprise, alors que le mot « tine » est la « terre argileuse » dans le sens de « terre infertile », mots reliés entre eux avec un « s » qui est encore une conjonction de coordination (dans la langue arabe). Autrement dit, lorsque les palestiniens prononcent le mot « falastine » ils entendent « faillite de la terre infertile », c'est-à-dire encore « l’échec d’une terre dont il ne sortira rien ».

Consciemment ou pas, les responsables palestiniens dont Mahmud Abbas, finissent par intégrer le fait que l’ensemble des personnes arabes repris par la doctrine palestinienne sous le vocable de « peuple palestinien » n’est autre que cette terre infertile de laquelle il ne peut rien pousser. A titre de comparaison, c’est un peu comme si Israël portait, en hébreu le nom « hayeoudim einam ityachvou ba haaretz » ou encore « les juifs ne s’établiront jamais en terre d’Israël ». Les juifs se poseraient immanquablement quelques questions si le pays qu’ils doivent rejoindre portait un nom aussi peu hospitalier.

Mahmoud Abbas se bat donc avec un non sens. Il peut donc toujours menacer de proclamer l’indépendance de la Palestine sur les frontières (jordaniennes) de 1967 pour tenter de forcer le processus. Cette déclaration ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau pour ce qu’il en est de la tentative de reprise de la vieille ville de Jérusalem et notamment l’esplanade des mosquées (réclamée également par le Hamas). Non seulement Israël n’est pas disposé à abandonner sa capitale historique, mais en outre, l’Etat juif en profiterait pour annexer immédiatement tous les blocs d’implantations juives situés en Cisjordanie qui font corps avec Israël, et ce, pour consolider son implantation géographique (en fait le principe de cette annexion serait accéléré puisqu’elle se produira de toute façon tôt au tard). En outre, et encore plus gênant pour les palestiniens, ils réaliseraient qu’ils ne dépendent pas uniquement de l’aide internationale mais également d’Israël car cette déclaration unilatérale les priverait des soins en Israël, de la fourniture énergétique comme l’électricité, des échanges commerciaux mais aussi des droits de douane et de la TVA prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens qui transitent par Israël. Enfin, les palestiniens seraient définitivement confrontés à leur réalité, et à notamment l’absence de toute possibilité de communiquer de façon terrestre ou aérienne entre les territoires de la bande de Gaza et la Cisjordanie (ce qui est déjà le cas et qui devrait le rester).

« L’échec de la terre infertile » est, en fin de compte, la réalité  programmée des palestiniens. D’ailleurs, lorsqu’ils l’auront définitivement intégrée et auront compris que l’espoir de chasser les juifs est vain, il se produira un exode palestinien massif dans les pays où il fait mieux vivre. Les palestiniens n’auront en effet plus aucune raison de se maintenir sur un territoire dont l’assiette ne sera jamais modifiée. Ils marqueront dans le même temps leur dégoût d’avoir été abusés aussi longtemps par l’idéologie de leurs dirigeants. Leur départ (qui a déjà commencé) sera en fin de compte un juste retour des choses puisque le mot « palestinien » est tiré du mot « philistins » lui-même dérivé du mot  « pelesets », concernant les peuples de la mer qui ont déferlé sur les côtes cananéennes en 1200 av ec, après avoir été repoussés par le Pharaon à la suite de leur attaque manquée de l’Egypte.

Pour autant, il convient de ne pas se leurrer. La configuration géographique future ne sera pas celle d’une terre exclusivement juive entre le Sinaï et le Jourdain. Subsisteront sur la bande de Gaza et en Cisjordanie, des entités non juives peuplées de palestiniens qui ne sont pas animées de dispositions hostiles particulières à l’endroit des juifs, et avec lesquelles la coexistence sera tout à fait harmonieuse. L’explication en est simple et trouve son parallèle dans le Talmud « Si le juste n’est pas exclusivement gratifié par les bonnes choses, c’est qu’il n’est pas complètement juste et si le méchant n’est pas définitivement frappé par le mal, c’est qu’il n’est pas complètement méchant » (Ber 7a).

 

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R
<br /> Un élément de réponse ?<br /> <br /> http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4050815,00.html<br /> <br /> Intéressant...<br /> <br /> <br />
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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