Suite de: François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon Ier représenteront désormais la portion congrue des nouveaux programmes de l’Education nationale ! (1ère Partie)
François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon Ier représenteront désormais la portion congrue des nouveaux programmes de l’Education nationale !
Les nouveaux programmes scolaires (indigènes de la République?), vus par Bonapartine
2 ème Partie
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A titre d’exemple, prenons ici celui de Napoléon Bonaparte.
Dans ce que j’ai coutume d’appeler la part d’Ombre ou de Lumière de Napoléon Bonaparte, le moins que l’on puisse affirmer, c’est que le rétablissement de l’esclavage restera comme une souillure dans l’œuvre de Napoléon Bonaparte et je n’aurais pas sur ce point l’outrecuidance de prétendre comme le fit en son temps Max Gallo sur Canal + : « Oui, Napoléon a rétabli l’esclavage aboli par la Convention en 1794 …. mais pour le sens de l’histoire cela n’était pas important. ».
Est-ce toutefois une raison pour ne faire porter la responsabilité du rétablissement de l’esclavage que sur le Premier Consul alors que tout historien objectif s’accorde volontiers à reconnaître que ses ministres et pas des moindres, notamment l’amiral Décrès et Talleyrand, l’intendant aux colonies Guillemin de Vaivre mais également Joséphine de Beauharnais qui n’a été dans cette affaire motivée que par les intérêts personnels de sa famille en Martinique, ont pesé de tout leur poids pour anéantir la décision d’abolir l’esclavage dans les colonies précédemment prise par la Convention le 04 février 1794 ? Qui se préoccupera d’expliquer désormais à nos élèves que jusqu’en 1789 au moins, Bonaparte n’était en rien un esclavagiste dans l’âme comme en témoignait son vif engouement pour les ouvrages de l’Abbé Raynal, là où l’écrivain guadeloupéen Claude Ribbe s’acharnera à l’inverse en 2005 à intenter à la mémoire de Napoléon Bonaparte un procès exclusivement à charge en le comparant à Hitler ? Appréciez l’ensemble du parcours personnel de Napoléon Bonaparte et d’Hitler et chacun constatera qu’ils n’ont fort heureusement rien en commun !
Enfin, à partir de là, que dira-t-on dorénavant d’un Jules Ferry qui, dans le cadre d’un débat sur la politique coloniale à la Chambre des députés le 28.07.1885, déclarait sans aucun complexe : « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures … » Aussi choquants qu’aient été ses propos, apprendra-t-on désormais à nos élèves qu’il faut jeter aux chiens Jules Ferry, lui le père de l’école obligatoire, laïque et républicaine sans qui nombre de ceux qui aujourd’hui crachent sans aucune vergogne sur la France n’auraient même pas encore la chance d’accéder à ce qui reste un des joyaux de l’identité française et ce en dépit de toutes les graves difficultés que rencontre actuellement notre système scolaire en état de décomposition certes bien avancé ? Doit-on en conséquence comparer Jules Ferry à Hitler ? Evidemment non ! Alors pourquoi le faire pour Napoléon Bonaparte ? Napoléon Bonaparte qui aura décidément concentré sur sa seule personne les passions les plus extrêmes …
Autre point : que signifie exactement de laisser le libre arbitre aux professeurs de s’abstenir éventuellement d’aborder à l’avenir les périodes du Consulat et de l’Empire ? Serait-ce une manière habile pour le Ministère de l’Education nationale de se dédouaner de la responsabilité d’occulter l’étude de chapitres fondamentaux de l’Histoire de France ? Car au fond, à y bien réfléchir, ne plus aborder les périodes du Consulat et de l’Empire reviendrait à dispenser nos élèves de découvrir que c’est là que le Premier Consul de France avait dans la part de Lumière de l’héritage qu’il nous a légué à tous, institué les préfets, fait rédiger le Code civil, crée le franc germinal, instauré la Légion d’Honneur, mis en place les lycées d’Etat et l’Ecole militaire Saint-Cyr, réconcilié la France avec l’Eglise pour ne mieux que s’emparer ensuite des Etats de l’Eglise et faire emprisonner le pape sous l’Empire. C’est aussi sciemment ignorer que sous l’Empire, Napoléon commande alors l’Arc de triomphe de l’Etoile, crée le premier Conseil des prud’hommes à Lyon, la Cour des comptes, le Baccalauréat, remet à l’honneur l’Université abolie par la Révolution française, fait promulguer le Code pénal. Et que dire de la réunion du Grand Sanhédrin initiée par Napoléon Ier le 09 février 1807 et qui, chacun le sait, permettra l’assimilation des Juifs de France ? Que dire encore lorsque je constate que l’épisode de la réunion du Grand Sanhédrin n’est pas même évoquée dans le livre scolaire d’histoire publié en 2009 aux éditions Hatier (le plus fréquemment utilisé au collège) où l’on écrit à la volée "… les relations entre les catholiques et Napoléon se détériorent à partir de 1807, quand celui-ci s’empare des Etats de l’Eglise puis fait emprisonner le pape" (page 96), sans jamais à aucun moment expliquer que la réunion du Grand Sanhédrin et l’œuvre d’assimilation des Juifs de France entreprises par Napoléon Ier avaient en vérité considérablement contribué à envenimer les relations de Napoléon avec une Eglise catholique romaine alors profondément antisémite ? Les Juifs de France devraient-ils en conclure que dans la France de 2010, l’histoire de l’assimilation des Juifs de France n’aurait strictement aucun intérêt au regard de celle de la traite négrière ? Dans le même ordre logique, les protestants de France devraient-ils se convaincre qu’en faisant d’Henri IV l’une des portions congrues de l’Histoire de France, les nouveaux programmes de L’Education nationale considèreraient qu’à compter d’aujourd’hui la promulgation de l’Edit de Nantes en 1598 ne serait plus tout à fait digne d’être étudiée en qualité d’édit de tolérance qui a reconnu la liberté de culte aux protestants en France ?
Je crains hélas que le Ministère de l’Education nationale française, non content d’avoir en réalité pénalisé davantage encore les élèves issus des milieux les plus pauvres pour lesquels l’école et l’accès à la culture demeurent le seul véritable ascenseur social dans un monde devenu profondément injuste et empreint de suffisance, n’ait en fin de compte cédé au chantage permanent des leaders du M.R.A.P, de S.O.S Racisme, des Indigènes de la République qui ne cessent de pourfendre une France qu’ils s’ingénient à qualifier de "raciste", de "colonialiste" quand elle n’est pas carrément "sioniste" étant bien entendu que dans l’esprit de ces organisations les présumés sionistes français seraient de fait "d’horribles colonialistes puisque, affirment-ils, Israël massacre le peuple palestinien".
C’est oublier que c’est avec ce genre de discours que les leaders du M.R.A.P, de S.O.S Racisme, des Indigènes de la République et à bien des égards de la L.I.C.R.A encouragent chaque jour un peu plus les Français vers la tentation du vote au profit des extrêmes, qu’ils soient de gauche ou de droite. Je les invite à bien réfléchir à tout ceci plutôt que de concentrer leurs énergies à vilipender un Apéro saucisson pinard sur lequel on peut-être certes en désaccord concernant la présence du Bloc Identitaire mais qui, en toutes circonstances, n’aura jamais rendu autant service et à peu de frais à l’extrême droite française que le refus observé par exemple par la Parti Socialiste– à quelques rares exceptions près – de participer au vote sur la loi interdisant en France le port du niqab, posture que les mêmes applaudissent par ailleurs des deux mains sans se préoccuper un seul instant du devenir des jeunes filles de nos cités dites sensibles qui, sans le vote de la droite républicaine française, auraient demain encore été obligées de le porter !
Bonapartine.