[PS : il faut remonter jusqu'à Beyrouth pour obtenir une info sérieuse sur l'état de guerre civile larvée et de Libanisation qui règne à Marseille et certains territoires perdus de la République... Toute ressemblance avec des situations existantes ou ayant existé...]
Une sénatrice socialiste de Marseille prône le recours à l'armée et le retour du service militaire pour enrayer les règlements de comptes sur fond de trafic de drogue qui ensanglantent la ville.
Deux nouvelles fusillades ont fait deux morts en moins d'une semaine dans la cité phocéenne, portant à 19 le nombre de règlements de comptes enregistrés depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône (voir )
"Les tueries qui se succèdent à Marseille deviennent une attraction médiatique nationale", déplore Samia Ghali, sénatrice PS et maire des 15 et 16e arrondissements, qui recouvrent des quartiers sensibles du nord de la ville.
"La vérité, c'est qu'aujourd'hui le premier employeur des jeunes dans certaines cités, c'est le trafic de stupéfiants. Si rien ne bouge, on se dirige tout droit vers un système à l'américaine avec des gangs qui se font la guerre sur des territoires où la loi n'a plus court", ajoute-t-elle dans un entretien que publie jeudi le quotidien régional La Provence.
Si elle estime que la création de zones de sécurité prioritaires est un "premier pas", elle juge aussi que seul un recours à l'armée peut ramener le calme dans les cités "gangrenées par la drogue".
"Aujourd'hui, face aux engins de guerre utilisés par les réseaux, il n'y a que l'armée qui puisse intervenir. Pour désarmer les dealers d'abord. Et puis pour bloquer l'accès des quartiers aux clients comme en temps de guerre, avec des barrages. Même si cela doit durer un an ou deux", dit-elle.
La sénatrice socialiste s'élève avec véhémence contre ceux qui, dans les rangs de la gauche, réclament la dépénalisation de la consommation de cannabis. "Je ne supporte pas ces pseudo-gauchos-intellos-bobos qui vous disent que fumer un chichon ce n'est pas grave. Moi, j'ai grandi dans une cité, je sais ce que c'est que les dégâts de la drogue", dit-elle.
Pour sortir les plus jeunes des cités durement touchées par la crise économique, Samia Ghali demande le rétablissement du service militaire. "Je propose de rétablir une forme de service militaire qui permettrait à des jeunes déscolarisés, sans emploi, sans formation de sortir de leur quartier, et même de quitter Marseille pour huit mois, un an", précise-t-elle.
La sénatrice PS dit enfin travailler sur un texte législatif qui "permettrait d'accorder un crédit d'impôts aux foyers qui s'équipent de caméras de surveillance".