Ces dernières années, les Etats-Unis ont versé 500 millions de $ à Salam Fayyad, maître d’œuvre d’une « révolution » technocratique, dont la priorité consistait à réformer un système policier crypto-mafieux. Son objectif était de remplacer les milices d’Arafat, adeptes de la corruption et de l’intimidation systématique, par un corps de professionnels de la sécurité qui mériterait le respect (et non la crainte) de la population.
Sous Fayyad, la situation sécuritaire s’est manifestement améliorée. L’AP a tenu la plupart de ses engagements de coopération avec Israël, afin d’empêcher les infiltrations du Hamas de nuire par un regain d’attentats. Mieux entraînées, les forces de sécurité sont parvenues, un temps, à maîtriser la criminalité des rues.
Mais les anciens réseaux tribalistes se sont avérés plus forts que les technocrates.
Fayyad n’est jamais parvenu à étouffer ce nid de corruption, ni à l’empêcher d’inférer au sein même des agences de sécurité palestiniennes. Leurs luttes internes sont alimentées par l’appât du pouvoir, au sommet de l’administration et du parti d’Abbas, le Fatah, qui a fini par emporter la tête de Salam Fayyad et l’a déposée au Musée des « bonnes résolutions ».
Jénine, l’ancienne « capitale des Bombes Humaines », de l’aveu même de membres du Jihad Islamique, s’exprimant dans les journaux arabes, est devenue un modèle d’exposition, dans la vitrine de la politique de réforme, le « Fayyadisme ».
En 2008, les forces de sécurité, fraîches émoulues de leur conditionnement à l’américaine, ont ratissé la ville et démantelé les milices armées, qui s’adonnaient au racket, en pratiquant l’intimidation et en terrorisant la population locale.
Le calme rétabli, Israël s’est, alors, joint à un Plan International de Développement pour Jénine, en offrant une assistance économique et agricole et en assouplissant les mesures de restriction pour les commerçants locaux. Le « Fayyadisme était, alors, à son apogée.
Mais, en 2011, un Directeur de théâtre respecté est froidement éliminé. La violence des gangs est de retour.
Un certain soir de mai 2012, des hommes armés attaquent la maison du gouverneur réformiste et des batailles rangées se donnent libre cours, toute cette nuit-là.
Quand la poudre des balles a fini par sécher, il s’est avéré que les « forces de police », qu’on croyait réformées, se sont battues les unes contre les autres pour prendre le contrôle de Jénine et imposer la loi de tel ou tel clan.
Au moins deux des officiers supérieurs, arrêtés comme « ripoux » à la tête des factions rivales, venaient juste de suivre l’entraînement poussé en Jordanie (désignée comme : "opération Proteus"), aux frais du contribuable euro-américain, qu’il s’acquitte en euros ou en dollars US.
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