De nouvelles élections auront lieu dans les 30 jours. Les précédentes ont surtout eu lieu pour assurer la continuité du régime, alors que Chavez se savait fragilisé. Henrique Capriles Radonski conserve toutes ses chances pour renverser cette tendance à l'alignement sur les intérêts iraniens et du Hezbollah, en Amérique du Sud. Les héritiers du chef suprême ne lui feront aucun cadeau.
Avec notre correspondant à Caracas,Pierre-Philippe Berson
L’annonce fait l’effet d’un coup de massue sur tout le pays. La stupeur a été immédiate. Beaucoup d’habitants de Caracas ont pleuré lorsqu’ils ont appris la nouvelle. Spontanément, des milliers de sympathisants du Comandante convergent vers la Plaza Bolivar, dans le centre historique de la capitale. Entre drapeaux et chants révolutionnaires, des partisans se recueillent. D’autres scandent des slogans de soutien à Hugo Chavez. Ailleurs dans la ville, les réactions sont plus radicales.
Dans le quartier du 23 janvier, un bastion historique du chavisme, des milices en armes ont fermé le quartier. Elles affirment redouter les attaques de l’opposition. Néanmoins, le chef de file de l'opposition vénézuélienne, Henrique Capriles Radonski, a appelé mardi les Vénézuéliens à « l'unité », et transmis sa « solidarité » à la famille du président sur son compte Twitter.
Au-delà de l’émotion gigantesque qui envahit tout le pays, une peur se diffuse dans la population. La mort de Chavez ouvre une période d’incertitude et d’instabilité.
L’armée se déploie actuellement au quatre coins du pays, pour maintenir le calme et éviter tout débordement. Elle va veiller au respect de la Constitution. L’état-major rappelle, lui, sa loyauté vis-à-vis du pouvoir en place.
La télévision publique, elle, passe en boucle un seul message : «Chavez vivra et la lutte continue ». Les autorités annoncent des funérailles nationales pour vendredi et sept jours de deuil dans le pays.