Ce mardi, les prix du pétrole ont terminé en hausse à New York, notamment en raison de l’incertitude géopolitique, accrue ces derniers jours par l’escalade diplomatique autour du programme nucléaire iranien. Le baril a terminé à plus de 100 dollars sur le « New York Mercantile Exchange ». Selon plusieurs observateurs, la tension entre l’Iran, qui affirme avoir abattu un drone américain, et les Occidentaux, croît dangereusement, et le pétrole pourrait devenir un réel enjeu. L’Iran a prévenu, lundi, que le prix du baril pourrait atteindre 250 dollars.
Après les menaces des forces armées iraniennes de mener des opérations contre tout appareil agresseur au-delà même de l’espace aérien iranien, les observateurs considèrent que le ton est encore monté d’un cran aujourd’hui. D’une part, le drone abattu en Iran risque de dévoiler des secrets technologiques américains, ce qui pousserait les Etats-Unis à mener des opérations pour empêcher les Iraniens d’exploiter l’appareil ; d’autre part, la presse britannique affirme que « l’Iran a placé ses forces armées en état d’alerte ». Selon les mêmes sources, « le commandant des Gardiens de la révolution, le général Ali Jaafari, aurait ordonné le déploiement de missiles de longue portée pour faire face aux pressions internationales et prévenir contre toute éventuelle attaque ». Pourtant, au moment où le site « Elaph.com » croit savoir que « les Israéliens et les Américains pensent pouvoir neutraliser le programme nucléaire iranien sans recourir à la force armée, mais uniquement à travers le sabotage technologique et aux opérations des services secrets », d’autres sources citées par la presse du Golfe insistent sur « le risque de frappes américaines intenses en Iran, dans les toutes prochaines semaines ».
La tension dans le Golfe s’accroît également après l’appel de l’ancien chef des services de renseignement saoudiens, Turki Al-Fayçal, selon lequel « l’Arabie saoudite doit investir dans le nucléaire et posséder son arme atomique pour parvenir à l’équilibre stratégique face à l’Iran et à Israël, les deux puissances régionales détenant l’arme nucléaire ». La région retient son souffle et attend l’étincelle qui mettra le feu à la poudrière. Cette étincelle pourrait avoir plusieurs origines. Mais les regards se tournent notamment vers l’Iran et son programme nucléaire ; vers la Syrie et la fuite en avant de Bachar Al-Assad ; et vers le Liban et le risque d’une nouvelle provocation du Hezbollah en direction d’Israël.
Stefano B.C. (Rome).