Les Palestiniens ont visiblement fait du « bon travail » puisque la France semble, à son tour, être sensible à leur discours. C’est ce qui ressort des dernières déclarations du nouveau chef de la diplomatie française, Alain Juppé, qui a déclaré ce mardi que la reconnaissance de « l’Etat palestinien » par l’Union européenne, « en l’absence d’accord de paix avec Israël », était « une hypothèse qu’il fallait avoir en tête ». Alain Juppé a tenu ces propos lors d’une intervention devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Ces prises de position de la France ne sont pas nouvelles. Bernard Kouchner, qui occupait le poste l’an dernier, avait émis la même opinion en janvier 2010 sans que Nicolas Sarkozy n’appuie toutefois ses déclarations. Les Palestiniens ont déjà réussi à « convaincre » un certain nombre de pays, notamment en Amérique Latine.
Le dernier en date est l’Uruguay : prenant exemple sur ses voisins, le président uruguayen José Mujica a annoncé à son tour, ce mardi, qu’il « reconnaissait la Palestine comme Etat indépendant et souverain ». Il a fait cette déclaration auprès du représentant de l’AP dans son pays, Salid Muaggat, et lui a même remis une lettre dans laquelle il lui fait part officiellement de sa décision et du désir de l’Uruguay de « renforcer ses liens avec les Palestiniens ».
Les Palestiniens bénéficient du soutien de la Communauté internationale qui souhaite la signature d’un accord permanent permettant au nouvel « Etat » d’adhérer à l’Onu. L’AP jouit de ces appuis en raison de l’interruption des négociations dont Israël est, bien entendu, jugé responsable puisqu’il a mis fin au « gel de la colonisation en Cisjordanie », selon les termes de la presse française.
Le Danemark a lui aussi resserré tout récemment ses liens avec les Palestiniens. Lors de la visite, mercredi dernier, du chef de l’AP Mahmoud Abbas à Copenhague, la ministre danoise des Affaires étrangères Lene Espersen a annoncé que son pays ouvrirait une représentation diplomatique auprès de l’Autorité palestinienne. Elle a toutefois précisé qu’il n’était pas question pour son gouvernement de reconnaître un Etat palestinien délimité par les lignes de 1967.