Le chef des opérations de l’Armée Syrienne Libre, le général Hussam Al-Awak, affirme dans une interview publiée dans un journal égyptien, que « des unités des Gardiens de la Révolution iranienne dirigent la répression en Syrie, sous le commandement du général Hassan Mhidawi, installé dans un camp d’entraînement situé à la frontière syro-libanaise à Deïr Al-Achaër. Le coordinateur entre ces unités iraniennes et les brigades 101, 102 et 103 du Hezbollah s’effectue grâce au général Mohammed Redha Zahedi et Wafik Safa, Talal Hamiyeh et Mustapha Badreddine, les trois principaux responsables militaires et sécuritaires du Hezbollah ».
Le général Hussam Al-Awak ajoute que « des éléments de l’Armée du Mahdi (Irak) et du PKK sont également associés à la répression. Ils fournissent l’essentiel des snipers, particulièrement meurtriers ». Notons à cet égard qu’un combattant du Hezbollah a été enterré ce vendredi au Sud-Liban. Hussein Abbas al-Maalouf (36 ans) a été tué dans les combats en Syrie. Plusieurs dizaines d’éléments du Parti de Dieu ont déjà été tués en Syrie (plus de 120 selon l’opposition syrienne), mais le parti de Hassan Nasrallah dément, et achète le silence des familles en leur versant d’importantes indemnités.
Alors que le général Al-Awak affirme que « des experts iraniens aident le régime syrien à développer des missiles à tête chimique », il souligne que « Bachar Al-Assad change souvent de lieu de résidence, craignant l’assassinat ou le bombardement de son palais, pourtant doté d’un tunnel le reliant à un héliport où deux appareils de type Gazelle sont toujours prêts pour faciliter sa fuite ».
Généralement, la peur ne quitte pas le dictateur, quel qu’il soit. Elle lui colle à la peau, comme son ombre. Dans le cas de Bachar Al-Assad, la peur est d’autant plus justifiée que la contestation a franchi le cap de sa première année, et ne donne aucun signe d’essoufflement malgré la puissance de feu utilisée. Cette peur est naturellement amplifiée par les pleurs des orphelins, les larmes des veuves, les cris de douleur des torturés, le sang des mutilés et des civils massacrés, et par le désir incompressible de vengeance, scandé depuis 365 jours à travers le pays.
La peur du dictateur est également justifiée par la poursuite des défections. Deux nouvelles désertions ont été annoncées ce vendredi. A Al-Raqqah, des éléments de la Sûreté de l’Etat se sont retournés contre le régime, pour protester contre l’usage excessif de la force contre les civils. Dès le ralliement de ces éléments à la révolution, des explosions ont été entendues à l’intérieur du siège central de la Sûreté de l’Etat de la province.
A Ar-Rastan, ce sont deux hauts officiers issus de l’Ecole militaire et de l’Armée de l’air qui ont annoncé leur ralliement à l’Armée Syrienne Libre, avec une dizaine de soldats. Ils ont formé une brigade dont les éléments sont essentiellement issus des tribus de la région. Ce qui devrait entraîner un retournement de situation, avec le basculement des tribus.
La peur a désormais changé de camp. Le peuple a surmonté cet obstacle, dressé depuis 1963. Les Syriens sont aidés en cela par les révélations particulièrement embarrassantes pour le régime à travers la publication des échanges de courriers électroniques de Bachar et Asma Al-Assad. Certaines de ces révélations confirment d’une part l’irresponsabilité du couple présidentiel - qui dépense sans compter - et accentuent d’autre part la haine du citoyen - appauvri, meurtri et pillé - à l’encontre du pouvoir. Certaines correspondances piratées, relatives aux commandes sur internet de plusieurs dizaines de milliers d’euros, livrées via les Emirats arabes unis ou la Jordanie, affectent davantage le peuple que les tirs à balles réelles, avoue une source libanaise, jadis proche du régime. Notre source tend, depuis plusieurs mois, à prendre ses distances de Damas pour éviter que Bachar ne l’entraîne dans sa chute, se distinguant ainsi d’autres (ir)responsables libanais !
Un opposant syrien ironise à cet égard, affirmant d’une part que « la fin d’Assad est scellée », et que d’autre part, « plus le couple expose son irresponsabilité et sa richesse, plus sa chute sera douloureuse ».
Dario S.