Par Khaled Asmar (avec Elaph.com)
Visite de Nicolas Sarkozy en Arabie saoudite : les raisons d’un nouvel échec français
Paris à Riyad : "nous sommes prêts à vous vendre du nucléaire". Les Saoudiens : "Merci beaucoup, mais pas maintenant"
jeudi 19 novembre 2009 - 23h30, par Khaled Asmar - Beyrouth

Le site « Elaph.com » revient sur ce qu’il appelle « l’échec de la 3ème visite du président français Nicolas Sarkozy en Arabie depuis son élection, effectuée le 17 novembre ». Riyad ne tolère pas l’acrobatie diplomatique de la France et la lui fait payer.
La visite de Nicolas Sarkozy en Arabie saoudite s’est achevée sur un goût amer et une déception, souligne le site « Elaph.com », en raison de l’échec du président français à obtenir des Saoudiens le moindre contrat. A part les quelques formules de politesse, et la promesse d’étudier les propositions de Paris, Riyad refuse toujours - depuis 2008 - de conclure des marchés avec les Français.
« Elaph.com » cite une source saoudienne pour affirmer que « le Président Sarkozy a encouragé les Saoudiens à développer un programme nucléaire civil avec l’aide de la France, pour un montant pharaonique ». Mais ses interlocuteurs ont décliné l’offre, proposée auparavant aux Emirats Arabes Unis sans succès. Selon la même source, Sarkozy a dit au roi Abdallah que « la France était prête à vendre un programme nucléaire civil à l’Arabie ». La réponse du Souverain était sans détour : « Merci beaucoup. Mais pas maintenant ».
Selon plusieurs sources saoudiennes, « le pouvoir en Arabie chercherait, à travers le boycott économique de la France - qui ne dit pas son nom - à sanctionner la politique étrangère de l’Hexagone, marquée par une drôle d’acrobatie ». Riyad n’apprécie pas le rapprochement entre la France et la Syrie, ainsi que ses excellentes relations avec le Qatar, où se trouvait Carla Bruni Sarkozy, pendant que son époux négociait en Arabie. Au point que le site « Elaph.com » désigne Sarkozy par « Nicolas Al-Thani », du nom de l’émir du Qatar. L’Arabie est particulièrement irritée, depuis le début du mandat présidentiel, par l’ouverture accélérée de Sarkozy sur Damas et Doha, deux alliés de l’Iran dans la région, et qui nourrissent l’hostilité à l’égard de Riyad, et soutiennent les mouvements terroristes comme le Hezbollah et le Hamas. Ainsi, « les Saoudiens refusent de récompenser la France en lui attribuant des contrats pour des milliards de dollars, alors qu’elle s’allie avec leurs adversaires ».
Autrement dit, l’Arabie suggère à Paris, indirectement, mais avec beaucoup d’ironie, d’aller récolter les fruits de sa politique en quémandant des contrats en Syrie, un pays au bord de l’asphyxie financière depuis l’arrêt du pillage du Liban à la faveur du retrait de l’armée syrienne du pays du Cèdre. D’autant plus que la Syrie vient d’attribuer, début novembre, un contrat de construction d’une ligne de chemin de fer de plus de 270 km, reliant Palmyre à Deir Ez-Zor, aux entreprises allemandes, trois jours seulement après la visite du secrétaire d’Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, à Damas où il a affirmé que « les entreprises françaises sont prêtes à assister la Syrie dans le développement de ses transports urbains et à répondre à tous les appels d’offres ». Les Allemands ont remporté le marché une semaine à peine après l’inauguration médiatisée du bureau de l’Agence Française de Développement (AFD) dans la capitale syrienne. C’est dire comment les Syriens se moquent de Paris une nouvelle fois, en « mangeant l’appât et en pissant sur l’hameçon ».
Cliquez ici pour lire ou relire notre point de vue du 14 janvier 2008
Traduction et synthèse de Khaled Asmar
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