Entre privations, frustration et statut supérieur de l’homme reconnu par l’islam
Les viols et les suicides se multiplient. La chute de Moubarak a accéléré le phénomène dans un terrain fertile
vendredi 8 juillet 2011 - 13h46, par

Une étude réalisée récemment en Egypte par des ONG spécialisées révèle une hausse inquiétante de la criminalité depuis la chute de Hosni Moubarak, le 12 février dernier. Pourtant, la chute du régime ne peut justifier, à elle seule, l’ampleur de ce fléau. De fait, la société, dominée par un islam rigoureux et agressif, accordant à l’homme un statut supérieur et faisant de la femme un objet sexuel, ne peut éviter ces agressions.


Depuis le déclenchement de la « Révolution du 25 janvier » en Egypte, la violence a littéralement explosé dans le pays du Nil, prenant essentiellement les femmes pour cible. Pourtant, les Egyptiennes ont joué un rôle important dans la mobilisation populaire et ont contribué au renversement du régime, pour se retrouver, au lendemain de leur succès, plus marginalisées que jamais. D’autant que les femmes ne bénéficient d’aucune couverture politique, ni de protection, alors que le chaos s’est répandu à la faveur de la révolution.
Ces derniers mois, les ONG ont recensé une centaine d’agressions violentes commises sur des femmes. Il s’agit de 51 tuées – des meurtres souvent motivés par des ruptures ou par le rejet des avances amoureuses – d’au moins onze femmes blessées dans les mêmes conditions, et de quinze autres violées. La frustration et la privation, ajoutées à la supériorité du statut des hommes par rapport aux femmes, considérées comme mineures par la Charia, conduisent les jeunes à commettre ces écarts. Les ONG recensent également douze femmes enlevées. Elles seraient essentiellement des coptes, dont les ravisseurs cherchent à convertir à l’islam pour les épouser. A ces chiffres sinistres s’ajoutent cinq femmes qui se sont données la mort, après avoir été violées, ou pour échapper à des mariages forcés. Le rapport fait également état d’une hausse des violences familiales de près de 60% durant le premier semestre de l’année, une violence relevant notamment des crimes d’honneur.
Pour comprendre les raisons de cette violence contre les femmes, nous vous invitons à lire ou relire notamment :
La démographie galopante en Egypte : une prise de conscience tardive (10 juin 2008)
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