L'Épanouissement de l'Islam face au recul du Catholicisme et du Judaïsme
1ère Partie
Par
Thérèse ZRIHEN-DVIR
Une étude même sommaire nous apprend que de tous temps les religions et leurs représentants ont dominé les peuples. Elles ont continuellement été derrière toutes les décisions, les guerres, les haines et les conspirations les plus infâmes. Elles ont fomenté des guerres saintes, soulevé des nations et créé des haines viscérales entre les différentes factions qui les composaient. Il a fallu plus d'un millénaire pour que les peuples de l'Occident se révoltent et rejettent le joug sacerdotal et monarchique afin d'adhérer à la démocratie.
En conséquence, les religions à travers les âges ont, dans leur grande majorité, subi des réformes, notamment le catholicisme qui connut des schismes très importants déjà au début de 1054 avec la séparation de l'église catholique de l'église orthodoxe. Le schisme le plus considérable en Europe occidentale et centrale fut à partir de 1517, celui de la scission à la fois doctrinale et politique, initiée par le saxon Martin Luther, père du protestantisme et réformateur de l'église, dont les idées exercèrent une grande influence sur la réforme protestante et changèrent le cours de la civilisation occidentale. Il défia l'autorité papale en tenant la Bible pour unique source légitime d'autorité religieuse. Selon Luther, le salut de l'âme est un libre don de D.ieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus Christ comme le messie, sans intercession possible de l'église. Il fut suivit par le français Jean Calvin, l'un des principaux artisans de la réforme protestante, et le suisse Ulrich Zwingli.
La religion en ces temps-là était absolue, autoritaire et sa hiérarchie planait inexorablement sur les monarchies et leurs régimes. Les rois d'Europe d'antan dépendaient des décisions de Rome auxquelles ils se pliaient et n'osaient contester, sous peine d'excommunication.
Due à une controverse juridique et théologique relative à la validité de son mariage et surtout à celle interminable de son annulation, Henry VIII, le roi d'Angleterre, passa outre l'autorisation papale en faisant voter l'annulation par une cour ecclésiastique anglaise. Cet acte entraînera des conséquences religieuses, politiques et diplomatiques considérables. La question prit ultérieurement une ampleur européenne majeure à la fin des années 1520 et amena l'Angleterre à l'anglicanisme, à la rupture avec Rome et le catholicisme romain.
La poigne de fer de Rome se relâchait imperceptiblement. Les réformes étant amorcées, elles gagnaient en influence dans les croyances et sentiments des peuples. L'idéal d'une église totalement affranchie des responsabilités temporelles sera incarné par la branche pacifique des anabaptistes comme Michel Sattler, une église qui, en conséquence, ne prendrait pas la responsabilité de veiller sur les mœurs d'une cité ou qui ne travaillerait pas dans ce sens de liaison avec les souverains temporels.
Avec la chute de la monarchie française, suite à la révolution de 1789, les principes de la démocratie qui existaient déjà au VIème siècle avant JC dans la Grèce antique, (ou plus antérieurement dans la Bible où l'on trouve dans le Deutéronome, livre du Pentateuque, 30:19, "J'ai placé devant vous la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction: ainsi, il est à vous de choisir la vie que vous voulez vivre, vous et vos enfants.") furent adoptés en France, qui vota la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. C'est un moment fondamental dans l'histoire du pays, marquant la fin de l'ancien régime et le passage à une monarchie constitutionnelle puis à la première république. La déclaration des droits de l'homme proclamait l'égalité des citoyens devant la loi, les libertés fondamentales et la souveraineté de la nation, apte à s'autogouverner au travers des représentants élus.
Ce sont cependant les États-Unis d'Amérique qui sont considérés comme la première démocratie libérale. Il a été prouvé que la constitution américaine s'est inspirée de la constitution de la République de Corse de Pascal Paoli, lui-même soutenu par Jean-Jacques Rousseau (1755).
Avec la démocratie vint le laïcisme, la liberté d'expression, de culte, les droits de l'homme. On résume souvent ce corpus à la formule d'Abraham Lincoln :"Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple".
Le Judaïsme, qui avait pendant longtemps lutté pour conserver ses doctrines religieuses initiales intactes, fut immensément influencé par la démocratie, d'où l'éclosion d'un grand nombre de mouvements comme : Les ultra-orthodoxes, les orthodoxes, les conservateurs et les réformistes. Tous se basent cependant sur les mêmes concepts religieux, avec quelques transformations, ajustements plus ou moins frappants chez les conservateurs et réformistes qui essaient de cadrer avec les exigences des temps modernes, du progrès et de la démocratie. Le laïcisme, l'assimilation et la conversion au catholicisme toutefois en récoltèrent le plus grand nombre surtout dans l'Europe occidentale. Les juifs sont une minorité et ne comptent qu'une douzaine de millions disséminés sur la face du globe.
Voir : La Population juive dans le monde. 2nde Partie