Le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu
Les sources de Debkafile dévoilent en exclusivité que, contrairement à ce qui a été mentionné dans les récents rapports publiés à Washington, Jérusalem –et y compris sur ce site- c’est le Premier Ministre Binyamin Netanyahou, pas l’Administration Obama, qui a décidé d’annuler le plus grand exercice conjoint américano-israélien jamais mis sur pied, Austere Challenge 12, prévu pour avril 2012.
Cette décision a décontenancé Washington. On l’a perçue comme la marque de la désapprobation d’Israël quant à l’apparente hésitation de l’Administration à se lancer vers les seules sanctions fermes qui aient la moindre chance de marcher, contre le programme d’armement nucléaire de l’Iran : pénaliser sa Banque Centrale et bloquer les paiements de ses exportations pétrolières.
C’était la première fois, depuis toujours, qu’Israël ajourne des manœuvres militaires conjointes ; cela a généré un véritable séisme dans les relations entre les Etats-Unis et Israël, dans une période où l’Iran n’a jamais été aussi proche de produire une arme nucléaire.
Cette semaine, Netanyahou a, de plus, orchestré une série de déclarations faites par ses principaux ministres plus critiques qu'à l’accoutumée : l’adjoint au Premier ministre, Moshe Ya’alon a décrit l’Administration Obama comme « hésitante » (15 janvier), après quoi le ministre des Affaires étrangères a exhorté les Américains à « passer des paroles aux actes » (16 janvier).
Le message sous-jacent laisse entendre que le gouvernement israélien se sent libre d’attaquer de lui-même les sites nucléaires de l’Iran, si nécessaire et au moment de son choix.
Les sources de Debkafile rapportent que Netanyahou a décidé d'adopter cette voie extrême, après avoir minutieuses considéré la façon d’évaluer la résolution de l’Administration Obama d’empêcher un Iran nucléaire de pavoiser, comme l'indique quatre types d'omissions :
1. Washington n’a entrepris aucune action contre la capture par l’Iran du drone furtif RQ-170, le 4 décembre, plus d’un mois après l’évènement, et même pas cherché à appuyer l’exigence du Président Obama, le 12 décembre que le drone soit renvoyé sur-le-champ.
Téhéran, pour sa part, continue de faire son miel de cette histoire : cette semaine, rapportent nos sources iraniennes, la République Islamique a mis en circulation un nouveau jeu informatique appelé : “Abattez le RQ-170”. Les joueurs assemblent le drone à partir des composants montrés sur leurs écrans et ensuite le lancent dans des attaques contre l’Amérique.
2. Le silence de Washington a aussi accueilli le commencement de l’enrichissement d’uranium à 20%, dans l’installation souterraine de Fordo, près de Qom, lorsqu’il a été annoncé, le 9 janvier. En novembre dernier, le ministre de la Défense Ehud Barak avait averti, lors de deux interviews télévisées aux Etats-Unis (les 17 et 22 novembre) que, dès que l’installation de Fordo se mettrait en marche, l’Iran pourrait commencer à donner un coup de fouet au reste de ses installations nucléaires dans des bunkers souterrains, hors d’atteinte et d’observation par la surveillance américaine et israélienne.
Barak avait exposé clairement, à l’époque, qu’Israël ne pourrait pas vivre avec une telle évolution ; par conséquent, le Gouvernement Netanyahou pense que la crédibilité d’Israël est, à présent, en jeu.
3. Il y a exactement trois semaines, le 3 janvier, le Lieutenant-Général Atoallah Salehi, le chef de l’armée iranienne, a annoncé que le porte-avions USS Steinnis et d’autres “navires ennemis” seraient dorénavant interdits d’entrer dans le Golfe Persique, en passant par le Détroit d’Hormuz. Mais depuis lors, aucun porte-avions américain n’a mis à l’épreuve cette menace, en tentant la traversée. On a préféré laisser Téhéran pavoiser.
4. Même après avoir approuvé les sanctions contre la Banque Centrale Iranienne et l’industrie de l’énergie, la Maison Blanche a annoncé qu’elles seraient introduites par séquences dans le cours de cette année. Selon le calcul israélien, une nouvelle période de six mois, sans la contrainte de sanctions sévères, offre un répit à l'Iran pour faire parvenir son programme d’armement nucléaire à un niveau aussi dangereux qu'irréversible.
DEBKAfile Reportage exclusif 17 janvier 2012, 12:36 PM (GMT+02:00)
http://www.debka.com/article/21656/
Adaptation : Marc Brzustowski