
Capture d'écran d'une vidéo diffusée par l'armée israélienne qui montrerait le drone au moment de son explosion, le 6 octobre dernier. Photo Reuters
L'Iran est en possession d'images prises par un drone du Hezbollah au dessus d'Israël, a déclaré lundi Esmaïl Kossari, président de la commission de défense du Parlement iranien à la télévision Al-Alam. "Ce drone a envoyé en direct les images prises et nous sommes en possession des images des zones interdites" d'Israël, a déclaré M. Kossari à la télévision en langue arabe.
"Nous avons aussi la capacité de produire des drones d'attaque", a-t-il ajouté. "C'est pourquoi nous disons que si Israël veut mener la moindre action contre nous, nous y répondrons sur le territoire de ce régime", a-t-il ajouté.
Des affirmations rejetées par un haut responsable de l'armée israélienne. "Je ne pense pas qu'il y ait eu d'appareil photo", a déclaré cet officier du commandement Nord de l'armée israélienne, sous couvert d'anonymat, tout en reconnaissant qu'une "enquête est toujours en cours".
Le 6 octobre, un drone iranien, appelé Ayoub ou Job, a été envoyé par le Hezbollah au dessus d'Israël en survolant la Méditerranée avant d'entrer dans le ciel israélien dans un secteur proche de la bande de Gaza. Il a été détruit par un chasseur israélien alors qu'il se trouvait dans le nord du désert du Néguev où se trouvent les installations nucléaires israéliennes.
La radio militaire israélienne avait précisé que le drone, qui ne transportait pas d'explosifs, avait survolé le territoire israélien pendant une demi-heure et qu'une première tentative pour l'abattre au moyen d'un chasseur F-16 avait échoué. Ce n'est qu'à la deuxième tentative qu'il avait explosé.
L'officier israélien a indiqué qu'à sa connaissance, "il n'y avait pas d'arme à bord du drone" abattu.
Même s'il n'a pas permis de collecter d'information, le survol du territoire israélien par ce drone "est une démonstration de savoir-faire", a-t-il déclaré, car cela prouve que l'engin peut "voler au-dessus d'Israël pour une longue durée, et pourrait à terme être en capacité de filmer".
Il a également évoqué des craintes sur le développement de "drones suicidaires", qui pourraient transporter des explosifs et être envoyés s'écraser sur des cibles israéliennes.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait déclaré, de son côté, que le drone iranien, "assemblé et monté au Liban", avait traversé des centaines de kilomètres au-dessus de la mer avant de franchir les lignes ennemies et d'entrer en Palestine occupée (...) et avait survolé des installations sensibles et importantes sur des dizaines de kilomètres jusqu'à ce que l'ennemi le repère près (du site nucléaire) de Dimona".
(Pour mémoire : Nasrallah : Le drone abattu en Israël appartient au Hezbollah, et ne sera ni le premier ni le dernier...)
M. Kossari a déclaré que le Hezbollah possède des drones "encore plus développés".
Dimanche, le ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, avait indiqué que "la République islamique d'Iran possédait actuellement des drones bien plus développés que le drone envoyé par les forces du Hezbollah au-dessus du territoire du régime sioniste". "Le survol de ce territoire par ce drone a été (...) un coup dur pour ce régime sioniste", avait-il également affirmé. "Ce régime avait fait beaucoup de propagande sur les capacités de son système de défense anti-aérien et de son dôme d'acier (système de protection anti-missile d'Israël), mais ce drone les a humiliés", avait-il encore dit.
Pour mémoire
L’ONU dénonce les atteintes syriennes à la souveraineté libanaise et rappelle le Hezbollah à l’ordre