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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 13:17

 

 editorialàGad

 

 

L’Iran perçoit la révolution en Egypte comme le grand tournant de l’encerclement d’Israël et dépêche le Hezbollah contre les opposants en Syrie.

 

 

Par Marc Brzustowski

 

 

Pour © 2010 lessakele 

 

Les opposants iraniens, comme Amir Jahanchahi (ICI ), familier des stratagèmes des Pasdaran, ainsi que les experts de ce régime, comme le Lieutenant-Colonel israélien Michaël Segall (ICI) ne partagent rien de l’optimisme naïf de la plupart des observateurs occidentaux, quant aux conséquences de la quasi-guerre civile en Egypte.

 

Jusque-là, les conflits de pouvoir entre le Parlement à Téhéran et la Présidence Ahmadinedjad étaient au plus vif, menaçant même le vainqueur des élections truquées de juin 2009 de destitution. Désormais, l’unanimisme triomphant est de rigueur : Ali Larijani, porte-parole du Majliss, condamne « les efforts sionistes et américains cherchant à briser l’esprit de la Révolution. Si les Américains soutenaient vraiment la démocratie, ils en laisseraient la décision aux Egyptiens. Ils découvraient alors toute l’ampleur de la haine du peuple contre l’Amérique ».

 

Selon le Commandant en chef des milices bassijies, « l’encerclement d’Israël par l’Egypte et la Jordanie permettra enfin de venger 60 ans de « crimes israéliens en Palestine ». L’Egypte y est considérée comme le pays-traître, pour avoir signé le traité de paix entre Sadate et Begin en 1978, soit un an avant la Révolution islamique, et ensuite, avoir offert l’asile politique au Shah en fuite.

 

Comme au diapason du pouvoir iranien, la chaîne qatarie diffusait, dans tout le monde arabe, jusqu’en Algérie, des rumeurs d’envoi d’armement israélien aux nervis de Moubarak.

 

Sur le terrain, l’état de chaos, qui règne depuis mercredi, ne peut conduire que les groupes les mieux organisés à sortir vainqueurs de la mêlée. Les milices pro-Moubarak ont, vraisemblablement, été recrutées par les proches de son fils Gamal, qui voit ses chances fondre au soleil. Peut-être avec le consentement du père, mais que tous considèrent comme "politiquement mort". Sans le savoir - ou, au contraire, parce qu’ils le redoutent, ils ont, peut-être ouvert la voie au scenario du pire. De leur côté, les Frères Musulmans montrent qu’ils n’ont aucun intérêt à un processus long de transition et de réforme, mais qu’il leur faut, à tout prix, empêcher l’émergence de groupes pluralistes, ouverts à la négociation. C'est pourquoi ils refusent toute discussion qui apaiserait la situation.

 

L’un et l’autre clan, du verrouillage nationaliste et du va-tout islamiste, étouffent, conjointement, les revendications d’ordre social et politique favorables au choix du chemin le plus long pour rétablir un semblant de paix sociale.

 

De leur côté, les régimes syrien et iranien mettent à profit le malaise grandissant dans l’ensemble du camp arabe réputé autoritaire-modéré, pour resserrer les rangs et maximiser leur chance de s'afficher grands vainqueurs sur l’échiquier régional.

 

Ainsi, profitant que l’armée et la police étaient mobilisées pour assurer un semblant de cordon sécuritaire autour des manifestations dans les grandes villes du Caire, Alexandrie et Suez, des commandos du Hamas et du Hezbollah ont dynamité la prison de Wadi Natrun. Jeudi 3 février, Mahmoud Qmati a fièrement annoncé, devant le Parlement libanais, que 22 membres d’un réseau emprisonné pour espionnage contre les intérêts égyptiens avaient réussi à prendre la fuite. Hassan Nasrallah avait admis l’envoi de Sami Shehab pour constituer ce réseau, en vue de détruire des objectifs sur le Canal de Suez, de s’en prendre aux touristes israéliens et de fomenter la sédition au Caire. Les autres bénéficiaires de ce coup de force sont, bien évidemment, des membres de la confrérie musulmane, chargés d’aller immédiatement renforcer les rangs des manifestations anti-Moubarak.

 

D’après les renseignements, ce sont 25 hommes entraînés du Hezbollah et du Hamas gazaouïte qui ont mis à profit la baisse de vigilance des garde-frontières égyptiens pour s’enfoncer par les tunnels. En route, ils ont récupéré des explosifs stockés à El Arish, en s’abritant derrière les troubles déclenchés par des groupes bédouins et palestiniens, actifs le long de la frontière. Ils auraient été rejoints par des Frères Musulmans, à Ismailia, via des bateaux de contrebande stationnés le long du Canal de Suez, puis acheminés vers l’une des plus vastes prisons, à Wadi Natrun. Là, les attendaient des observateurs postés leur exposant les consignes suivies dans les tours de garde, la localisation des prisonniers issus du Hezbollah, Hamas et Frères Musulmans.

 

L’assaut à coups d’explosifs et de missiles lance-grenade a fait au moins 30 morts parmi les agents de la sécurité égyptienne de la prison. Des engins explosifs plus légers ont permis de faire sauter les portes des cellules. De grands cratères et tunnels creusés par les explosions ont favorisé la fuite des autres prisonniers. Des camions et bus réquisitionnés par les Frères Musulmans pour dispatcher ses militants dans les manifestations, attendaient les principaux évadés à l’extérieur. Malgré une traque intensive, l’armée égyptienne ne mentionne la capture que de deux membres du Hamas.

 

Comme l’a amplement démontré l’emploi de membres du Hezbollah libanais et des réservistes appartenant aux escouades de la mort des Gardiens de la Révolution dans l’assassinat et la répression des opposants à Ahmadinedjad en Iran (lCl ), Bachar al-Assad et son complice de Téhéran  disposent de contingents pouvant suppléer à tout débordement sur leur propre territoire. C’est ainsi qu’au moins un millier de membres du Hezbollah auraient été mobilisés et intégrés sous uniforme syrien, selon le journal koweitien Al Seyassah, en vue de la « journée de la colère » à Damas. Ce jour doit propager l’élan de révolte démocratique dans cet autre bastion tyrannique. Ce mouvement est, d’ores et déjà "décapité", puisque la Moukhabarat syrienne a arrêté l’intellectuel Ghassan Najjar, initiateur de l’appel au soulèvement, à 3h, ce matin, dans sa résidence d’Alep.

 

Ainsi, les dispositions préventives ont-elles été prises à Téhéran, Beyrouth, par le coup d’état constitutionnel du 12 janvier, et, aujourd’hui, à Damas, alors que les services égyptiens ou israéliens n'ont rien vu venir au Caire. Il s'agit de donner le sentiment que, quoi qu’il advienne, la révolution islamique conserve l'initiative et est en mesure de faire toucher les épaules de l’Administration Obama à terre. Simultanément, ce déclenchement chez les alliés de l'Amérique laisse du temps pour rassembler ses forces et réprimer la "contamination" par la démocratie rampante.

 

Le dernier havre des idéaux démocratiques, l’Etat d’Israël, se retrouverait ainsi aux avant-postes, toutes les options étant, dès lors, ouvertes.

Le scénario du pire n'est jamais certain, ce n'est pas une raison suffisante pour l'évacuer d'un revers de manche...

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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