L’USS Stennis près du Détroit d’Hormuz
Dans une nouvelle escalade chauffée à blanc autour du Détroit stratégique d’Hormuz, l’Iran a menacé, mardi 3 janvier, de passer à l’action si le porte-avions américain qui “a fait mouvement vers la Mer d’Oman, à cause de notre exercice, revient dans le Golfe Persique”. Le Lieutenant-Général Ataolla Salehi, chef de l’Armée, a déclaré : « l’Iran n’aura pas à répéter cet avertissement ».
Il faisait référence à l’USS Stennis, comme étant « le porte-avions ennemi », auquel « Je recommande vivement de ne jamais revenir dans le Golfe Persique ». Il a évité de nommer précisément le vaisseau américain ou de détailler le type d’actions que l’Iran pourrait entreprendre, s’il revenait.
Les sources militaires de Debkafile révèlent que le Stennis a transité par le Détroit d’Hormuz mercredi 28 décembre et qu’il est entré sur la Mer d’Oman, où l’Iran réalisait un exercice naval. Washington faisait alors la démonstration de ce qu’est la liberté de navigation dans ce détroit international, par lequel 1/5ème du pétrole mondial exporté est transporté par bateau et il soulignait ainsi l’incapacité de l’Iran à le fermer à la navigation marchande et aux navires de guerre américains.
L’Iran avait déclaré que son aviation de surveillance et ses bateaux de guerre traquaient et filmaient les mouvements du porte-avions américain à l’intérieur du Détroit et dans ses parages, qu’il prétend contrôler entièrement.
Samedi 31 décembre, l’Iran a annoncé que le tir d’essai d’un missile longue portée se déroulerait au-dessus du détroit, en provoquant ainsi un arrêt de tout trafic maritime durant cinq heures. Plus tard, un général iranien a expliqué que le tir d’essai était reporté. Les sources militaires et iraniennes de Debkafile ont indiqué qu’il s’agissait d’une ruse permettant de prouver que l’Iran était bien capable de fermer le Détroit d’Hormuz, comme marque de défi envers les fortes mises en garde de Washington. Lundi 2 janvier, la marine iranienne a marqué le dernier jour de ses manœuvres d’Hormuz en procédant au test de missiles sol-mer Qader et Nour. Les Iraniens décrivent le Qader comme un missile de croisière capable de détruire de vastes porte-avions américains d’une seule frappe.
Mardi, cette prétention s’est avérée être le prologue, dévoilé par avance, à une fermeture virtuelle du Détroit d’Hormuz par l’Iran contre tout retour de l’USS Stennis dans le Golfe Persique et l’appropriation de son « droit » d’ouvrir et de fermer la voie d’eau comme bon lui semble.
Il est difficile d’imaginer l’Administration Obama céder à l’ultime défi de Téhéran contre la liberté de circuler sur cette voie d’eau internationale. Le Stennis ou tout autre navire de la marine américaine devrait bientôt être envoyé à travers le Détroit d’Ormuz, afin de tester les prétentions de l’Iran à le contrôler.
Le Général Salehi a déclaré : « Nous ne cherchons pas à agir de façon irrationnelle, mais sommes prêts à affronter toute menace que ce soit ». Un autre Commandant iranien a affirmé que les Gardiens de la Révolution iranienne préparent un nouvel exercice militaire dans le Golfe Persique. Il n’a pas évoqué de date.
Nos sources militaires ajoutent que deux navires de guerre américains supplémentaires, l’USS Bataan et l’USS Makin Island croisent dans la zone. Ils constituent un petit corps amphibie de la marine, transportant des avions de combat et des hélicoptères. L’énorme porte-avions, l’USS Carl Vinson, déployé dans le Pacifique, depuis la troisième semaine de décembre, est en réserve, prêt à foncer d’urgence vers les eaux faisant face à l’Iran.
http://www.debka.com/article/21615/
DEBKAfile Reportage spécial 3 janvier 2012, 12:49 PM (GMT+02:00)
Adaptation : Marc Brzustowski