DEBKAfile Reportage exclusif 17 février 2011, 11:05 AM (GMT+02:00)
Par Marc Brzustowski
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Un jeune manifestant iranien est mort de ses blessures par balles.
Les tanks se sont placés autour du square Pearl, à Manama, tôt ce jeudi 17 février, commandés personnellement par le roi Cheikh Bin Isa Al-Khalifa en tenue militaire complète, quelques heures après que sa police, même en tirant à balles réelles et à coups de gaz lacrymogène, n’ait pas réussi à évacuer le village de tentes dressé par les manifestants contre son régime. Au moins quatre manifestants ont été tués et des dizaines blessées.
Le monarque a divisé sa petite armée forte de 9.000 hommes en trois parties : l’une autour de Pearl Square, une seconde pour garder la raffinerie de la Bahrein Petroleum Co., qui produit 267 000 barils d’essence par jour et forme l’ossature de l’économie bahreïnie ; et une troisième a été postée autour du palais royal et des quartiers résidentiels de l’élite dirigeante.
Al-Khalifa a trois difficultés majeures à surmonter : pour la première fois, le plus grand parti chi’ite du roi, al-Wefaq, a rejoint la totalité des dix autres partis pour coordonner leurs actions de protestation. Le dirigeant du parti chi’ite, le Cheikh Ali Salman, déclare qu’il ne cherche pas à établir un régime islamique semblable à celui d’Iran à Manama. Les sources de Debkafile pensent qu’il en quête de pouvoir personnel et ses paroles sont à rapporter à l'ambition des Frères musulmans en Egypte d’obtenir un rôle important dans le gouvernement.
Mais le problème le plus pressant pour le dirigeant bahreïni, c’est qu‘alors que les médias arabes et mondiaux sont braqués sur le mouvement contestataire dans son royaume, comme s'agissant de la suite logique des soulèvements pro-démocratiques en Tunisie et en Egypte, la situation n’est pas la même, en cela qu’elle ne représente pas seulement un peuple autochtone en lutte authentique contre un régime autocratique en vue de réformes, mais que les troubles sont fomentés et téléguidés depuis Téhéran.
L’objectif de l’Iran est de détrôner le régime d’Al-Khalifa et de le remplacer par le premier gouvernement pro-iranien dans la région du Golfe arabique. Un régime chi’ite à Manama poussera les minorités chi’ites à se révolter contre d’autres états du Golfe riches en pétrole – et spécialement en Arabie Saoudite et au Koweit, où ils forment environ un cinquième de la population.
Pendant ce temps, à Téhéran justement, les sources iraniennes de Debkafile rapportent que le Président Mahmoud Ahmadinedjad s’est entretenu, tôt ce jeudi, avec les dirigeants des Gardiens de la Révolution sur les façons de briser les manifestations de l’opposition, après déjà deux jours de mesures très dures. Depuis lundi, 1400 manifestants ont été arrêtés et leur destin est inconnu. Au moins deux sont morts de leurs blessures par balles.
Les dirigeants du régime islamique iranien craignent que les plus jeunes dans les villes iraniennes, reprennent le flambeau des soulèvements dans les pays arabes et qu’ils aient réellement la volonté de les renverser. Première mesure-clé de dissuasion, une augmentation dans le nombre d’exécutions de dissidents a été décidée entre Ahmadinedjad, le plus important de ses aides de camp, le Procureur Général Mohseni-eEjehee, le commandant des forces de la sécurité intérieure, Mohammad Reza Radan Mohammad Reza Naghdi et l’Ayatollah ultra-radical Ahmad Jannati, président du Comité de la Constitution. Cette mesure a, un peu plus tard, obtenu les faveurs d’Ali Larijani, porte-parole du Majliss, qui a conduit, mercredi, 200 députés hurlant que les deux dirigeants du Mouvement Vert de l’opposition, Mir-Hossein Moussawi et Mehdi Karoubi devaient être mis à mort.
Les sources de Debkafile rapportent : dans les jours qui viennent, on montrera au monde des millions de jeunes iraniens envahissant les rues de Téhéran et d’autres villes en criant des slogans pro-gouvernementaux – au moment même de l’exécution de dizaines de jeunes iraniens à la recherche de la démocratie.
En les assassinant, le régime tentera de briser les reins du mouvement d’opposition de Mousavi-Karroubi. Si on en juge par les formes adoptées dans le passé, il n’en seront pas dissuadés par les condamnations internationales.