Par Jacques Bendelac à Jérusalem
Rubrique: Bourse
Publié le 7 avril 2010

Après un long week-end pascal, les investisseurs sont revenus en force à la Bourse de Tel Aviv. Hier, l’indice Tel Aviv-25 a atteint le seuil des 1.241 points, soit son plus haut niveau historique. Le précédent record avait été atteint en octobre 2007 à 1.237 points. Depuis le creux de la crise en novembre 2008, la bourse de Tel Aviv a fait un bond de 110%, ce qui la place au troisième rang mondial pour son dynamisme. Cette euphorie doit-elle surprendre? Faut-il s’en inquiéter? IsraelValley répond.

Pourquoi la Bourse de Tel Aviv bat-elle des records ?

Après les fortes baisses de l’an passé, les investisseurs estiment aujourd’hui qu’il est temps de se remettre à acheter massivement des actions. Selon les analystes, les bénéfices publiés ces jours-ci par les entreprises israéliennes seraient un des facteurs de la hausse. Le moral des chefs d’entreprise s’améliore et les spéculateurs se remettent à anticiper sur les profits futurs des sociétés.

En outre, l’environnement économique général s’améliore rapidement. La croissance du PIB israélien attendue en 2010 sera relativement forte, de l’ordre de 3,5%. Le shekel reste une monnaie recherchée par les investisseurs étrangers. Même le relèvement des taux d’intérêt par la Banque centrale ne parvient pas à freiner la surévaluation du shekel: l’afflux de capitaux spéculatifs va se poursuivre et une partie non négligeable de ces fonds va s’investir à la bourse de Tel Aviv.

L’envolée des cours est-elle exceptionnelle ?

Si le phénomène est historique, il n’a rien d’exceptionnel. La bourse de Tel Aviv est réputée pour ses brusques retournements de tendance. Après des mois de bourrasque financière liée à la crise mondiale, les cours ont donc repris leur hausse.

Aujourd’hui, toutes les bourses du monde connaissent le même scénario. En Europe, les indices boursiers sont en pleine forme: les grandes places boursières clôturent à la hausse, et cela malgré la crise financière qui couve en Grèce et au Portugal. La même tendance est enregistrée en Asie, notamment sur les marchés de Hong-Kong et de Taiwan qui poursuivent leur redressement.

Faut-il s’inquiéter de l’euphorie boursière ?

Les épargnants ne doivent pas perdre de vue que l’euphorie boursière peut être brutalement freinée par une crise économique localisée. Ils doivent donc se méfier des excès ayant conduit à la crise financière de l’année dernière. Il ne faut pas oublier que la hausse des cours de la bourse est le résultat d’anticipations sur la santé de l’économie, et donc de paris sur l’avenir.

En 2010, les dangers de l’illusion boursière sont toujours d’actualité. Pour beaucoup d’Israéliens, la spéculation en bourse n’est qu’un « jeu » qui entretient l’illusion de l’argent facile; et en feignant parfois d’ignorer que la chute des cours peut être aussi rapide que leur envolée…—

Jacques Bendelac (Jérusalem)