La Corée du Nord a bombardé l’île sud-coréenne de Yeonpyeong
23 novembre 2010 – 14:50
http://www.opex360.com/2010/11/23/la-coree-du-nord-a-bombarde-une-lile-sud-coreenne-de-yeonpyeong/
Le secteur de l’île de Yeonpyeong, située juste à la limite de ligne de démarcation entre le nord et le sud de la péninsule coréenne, a été de nouveau le théâtre d’un grave affrontement entre Pyongyang et Séoul.
Après les deux accrochages navals meurtriers qui y ont eu lieu en 1999 et 2002 ainsi que le torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan (46 tués en mars dernier, près de l’île de Baengnyeong), la Corée du Nord a tiré une cinquantaine d’obus sur l’île de Yeonpyeong, ce 23 novembre, ce qui entraîné une riposte de la part de Séoul.
Ce bombardement a fait 2 tués et 18 blessés parmi les fusiliers marins du détachement militaire sud-coréen déployé sur cette île. En outre, une dizaine de maisons ont brûlés et cinq civils ont également été touchés.
Cette attaque, qui s’inscrit dans une stratégie de tension, notamment initiée depuis l’essai nucléaire nord-coréen de mai 2009, a eu lieu quelques jours après la révélation de l’existence d’une usine d’enrichissement d’uranium et au cours d’une phase de transition au plus haut niveau à Pyongyang, l’actuel chef du régime, Kim Jong-il, devant céder la place à son fils, Kim Jong-un.
Sur la base de témoignages recueillis auprès de transfuges, le quotidien sud-coréen Chosun Ilbo a indiqué que ce dernier aurait commencé une purge au sein du parti unique au pouvoir et des responsables militaires nord-coréens seraient visés par des enquêtes portant sur des actes de corruption. Il suit en cela l’exemple donné par son père, qui avait fait de même en 1995, ce qui s’était traduit par l’exécution d’une centaines de soldats.
A cela s’ajoute les difficultés économiques de ce pays le plus fermé du monde, avec un risque élevé d’une famine d’après un récent rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
Techniquement, les deux Corées sont toujours en guerre étant donné le conflit qui les a opposées il y a 60 ans a pris fin avec un simple accord de cessez-le-feu. Aussi, la préoccupation de Séoul est d’éviter que cet incident ne dégénère. Le président sud-coréen, Lee Myung-Bak, mis à l’abri à Séoul, aurait ainsi donné des directives afin de « gérer la situation au mieux pour éviter une escalade ». Cela étant, Séoul a placé son armée en état d’alerte maximale et a laisser planer la menace de « représailles » en cas d’une nouvelle attaque du Nord.
De son côté, étant donné que les forces aériennes et la marine sud-coréennes effectuaient alors des exercices dans le secteur, Pyongyang a assuré ne pas être à l’origine des premiers tirs. « En dépit de nos avertissements répétés, la Corée du Sud a tiré des dizaines d’obus à partir de 13 heures (…) et nous avons immédiatement pris une initiative militaire forte » a ainsi avancé l’agence officielle KCNA.
Reste que cet incident suscite l’inquiétude au sein de la communauté internationale. Alliée traditionnelle de la Corée du Nord, la Chine a fait part de sa « préoccupation » et appelé les frères ennemis à « agir davantage afin de contribuer à la paux et à la stabilité dans la péninsule coréenne ». La Russie a mis en garde quand un « danger colossal » piuvant « dégénérer » en conflit ouvert.
Le bombardement nord-coréen a été condamné « fermement » par l’Union européenne et les Etats-Unis, lesquels ont récemment mené plusieurs exercices militaires navals aux côtés de la Corée du Sud afin de dissuader Pyongyang de toute action belliqueuse après le naufrage de la corvette Cheonan. Au Japon, le Premier ministre Naoto Kan a ordonné à ses ministres « de faire des préparatifs » afin de permettre à son pays de « réagir fermement à toute éventualité ».
Mots clés : Attaque, Militaire, Conflit, CORÉE DU NORD, CORÉE DU SUD,Pyongyang, SÉOUL, Stephen Bosworth, Kim Jong, Lee Myung-Bak
23/11/2010 | Mise à jour : 09:29 Réactions (24)
Crédits photo : YONHAP/AP
La Corée du Nord a tiré mardi des obus sur une île de Corée du Sud, faisant des blessés et tuant au moins un soldat, ce qui a déclenché une riposte armée de la part de Séoul. Des dizaines d'habitations sont en feu.
Tension maximale entre les deux Corées. La Corée du Nord a tiré ce mardi des obus sur une île de son voisin du Sud, faisant des blessés et tuant au moins un soldat selon des médias, ce qui a déclenché une riposte armée de la part de Séoul, a indiqué le ministère sud-coréen de la Défense.
La chaîne de télévision sud-coréenne YTN a indiqué que des tirs d'obus - environ 200 - avaient fait des blessés et provoqué des dégâts sur des habitations. L'état-major sud-coréen a confirmé que des obus avaient atteint l'île, située à l'ouest de la péninsule coréenne, en mer Jaune. Cette zone, où se trouve un détachement de l'armée sud-coréenne, est une zone que se disputent les deux Corées depuis de nombreuses années. Plusieurs incidents, selon l'AFP, s'y sont déjà produits par le passé.
Selon l'armée, treize soldats sud-coréens ont été blessés : l'un d'entre eux a succombé à ses blessures et quatre autres se trouvent dans un état critique.
L'armée sud-coréenne a été placée en état d'alerte maximale. Une réunion extraordinaire du cabinet de sécurité a été convoquée et le président Lee Myung-bak a déclaré qu'il s'efforçait d'éviter une dérive vers un conflit de plus grande ampleur, a indiqué l'age,ce Yonhap. YTN ajoute que Séoul a menacé Pyongyang de représailles plus appuyées en cas de poursuite des provocations. Le ministère chinois des affaires étrangères a par ailleurs exprimé son inquiétude. La Russie a de son côté mis en garde contre une «escalade» de la situation entre les deux Corées.
Selon un habitant de l'île de Yeonpyeong, cité par YTN, une cinquantaine d'obus sont tombés sur l'île, causant des dommages aux habitations. «Au moins 10 maisons ont brûlé. On nous a donné l'ordre par haut parleur de quitter nos maisons», a confirmé à la chaîne un autre habitant de l'île. Des images de télévision ont montré des colonnes de fumée montant de l'île.
Ces tirs interviennent alors que l'émissaire américain pour la Corée du Nord Stephen Bosworth a quitté Tokyo pour Pékin. Il doit y rencontrer mardi des responsables chinois pour évoquer le dossier de la Corée du Nord, quelques jours après la révélation de l'existence d'un site d'enrichissement nucléaire dans ce pays.
Les relations entre les deux Corées, toujours techniquement en guerre puisqu'un simple cessez-le-feu a conclu le conflit qui les a opposées il y a 60 ans, se sont considérablement dégradées en mars dernier après le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan. Séoul accuse la marine nord-coréenne d'avoir torpillé son navire, tuant 46 marins.