Le président français, Nicolas Sarkozy, en visite en Russie pour la signature d’accords économiques, a déclaré samedi à son homologue Dmitri Medvedev, que son pays était prêt à entamer des négociations avec l’Iran au sujet de son programme nucléaire. Les contacts seront fondés sur un accord de remplacement signé entre l’Iran, le Brésil et la Turquie. Cet accord, d’après les autorités du régime islamiste, consiste à essayer de faire accepter aux grandes puissances le principe d’un échange d’uranium qui serait effectué en Turquie.
L’Iran remettrait ainsi 1200 kg d’uranium faiblement enrichi, à 3.5%, et recevrait en échange 120kg d’uranium enrichi à 20%, officiellement pour son réacteur de recherche médicale basé à Téhéran. Le président français fait appel aux sociétés représentées au Conseil de sécurité de l’Onu pour qu’elles s’associent aux négociations.
Cette déclaration suit de trois jours à peine la décision prise par l’Union Européenne, France comprise, d’intensifier les sanctions économiques contre l’Iran, et d’interdire la coopération et le soutien économique aux sociétés industrielles et pétrolières iraniennes. Or, pour Sarkozy, les sanctions ont été décidées dans un objectif bien précis: «Ces sanctions ont été prises non pas pour punir l’Iran mais pour convaincre ses dirigeants de reprendre le chemin des négociations.» Pour Sarkozy, les discussions pourraient commencer «sans délai» à Vienne, au siège de l’AIEA.
Sarkozy a tenu le raisonnement suivant: «Maintenant que nous avons les sanctions, il nous manque le dialogue. Il ne nous faut pas trancher entre les sanctions et le dialogue. Bien au contraire, c’est grâce aux sanctions que nous pourrons arriver au dialogue».
Fort de cette devise, le président français a l’intention d’associer à sa démarche l’ensemble du forum des Six, en entraînant, en plus de la France qu’il représente, les États-Unis, l’Angleterre, le Russie, la Chine et l’Allemagne, pour traiter avec l’Iran de l’ensemble de son dossier nucléaire.