Par Barry Rubin
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
http://rubinreports.blogspot.com/2011/05/us-middle-east-policy-becomes.html
Les derniers énoncés de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton sont tout simplement totalement effrayants. Prenez en compte ce qu’elle a dit au cours de cette interview :
Concernant l’Egypte :
"QUESTION : Devrions-nous redouter les Frères Musulmans?
SECRETAIRE CLINTON : Bien, je pense que nous n’en savons pas encore assez, pour comprendre exactement comment ils vont se transformer. Et je suis – je veux dire, en ce qui me concerne, ce n’est pas encore décidé. Il y a quelques éléments islamistes qui reviennent à la surface en Egypte, dont je pense qu’ils sont juste la façade –
QUESTION : Oui, enfin, ils sortent surtout de prison, en fait
SECRETAIRE CLINTON: Ils sortent de prison, ils sortent de l’ombre, qui sont hostiles à la démocratie, au genre de liberté d’expression, de liberté de rassemblement, de liberté de conscience, qui étaient les aspirations du Square Tahrir. »
...." “Nous n’en savons pas assez…”
Vraiment? Lisez n’importe quell discours ou interview d’un dirigeant et lieutenant des Frères Musulmans, c’est bourré de rhétorique jihadiste, de rage géoncidaire contre les Juifs, d’insistance sur le devoir de faire de l’Egypte un Etat Islamiste, de répugnance et de rejet pour l’Amérique. De quelle métamorphose parlez-vous ?
(-Je dis que)… c’est gens sortent juste de prison. »
Ils tiennent ouvertement des réunions conjointes et des manifestations avec les Frères Musulmans. Je le sais, pourquoi, elle, ne le sait pas ?
“Ce n’est pas encore décisif ».
Quand est-ce que le gouvernement américain percevra le danger des Frères Musulmans ? Quand ils prendront le pouvoir et commenceront à prendre le sentier de la guerre contre Israël et feront preuve d’hostilité ouverte envers les Etats-Unis ?
L’avis peut être aussi clair, concernant les Frères Musulmans qu’il ne l’est au sujet de Ben Laden.
2. Syrie
Et, voici tout aussi effrayant : interview :
"Q : A ce point, la Syrie est un pays où on a tué la plupart des gens dans les rues.
"CLINTON : Bien, je ne dispose pas d’éléments de comparaison, mais ce que je sais réellement, c’est qu’il leur reste une occasion à saisir pour reprendre un agenda de réformes. Personne ne pensait que [le dirigeant libyen Mouammar] Kadhafi le ferait. Le gens croent encore qu’il subsiste une voie possible pour cela en Syrie ».
Ainsi, le Gouvernement des Etats-Unis espère encore que le Président Bashar al Assad deviendra un réformateur ? Je ne voudrais pas, une fois encore, lister toutes les preuves du contraire, aussi bien en ce qui concerne ses démonstrations passées que sa propre compréhension de ce que sont ses intérêts.
Mais voilà quelque chose de tout-à-fait remarquable. Clinton mentionne Kadhafi. Kadhafi avait, lui-même, effectivement « réformé » sa politique étrangère, après avoir eu peur, à la suite de l’invason américaine de l’Irak, qu’il pourrit bien être le prochain sur la liste. C’est ainsi que la pression a montré qu’elle entraînait des résultats favorables en Libye, alors que la politique d’apaisement de l’Administration Obama en Syrie a totalement échoué – et continuera d’échouer totalement.
3. Hamas
Mais, apparemment, il n’y a rien de “decisif”, non plus, à propos du Hamas. Comment cela, nous n’aurions pas suffisamment d’information pour évaluer ce mouvement ? Peut-être, alors, est-il, lui aussi, en train de “muer”? L’Administration Obama a vertement critiqué Israël d’avoir suspend le transfert des revenus des taxes à l’Autorité Palestinienne. Evidemment, puisque cet argent n’est dû qu’il est verse, en conformité avec les accords d’Oslo, que l’AP n’observe plus depuis longtemps.
Les responsables américains disent que l’Administration “attend de voir à quoi ressemble cet accord de réconciliation sur le plan pratique, avant que nous ne prenions la moindre décision en ce qui concerne une assistance à l’avenir”.
Rappel élémentaire à l’Administration Obama : un pays ne fait pas qu’observer et attendre, lorsque d’autres jettent ses propres intérêts à la poubelle. Cela fait quelque chose. Quand l’un de vos clients, que vous n’avez de cesse d’aider et auquel vous donnez de copieuses sommes d’argent, réunit ses forces avec une organisation ouvertement terroriste, alliée à vos pires ennemis, combien de temps vous reste t-il pour attendre les bras ballants et regarder ce qui est en train de se produire ?
De la première interview de Clinton
:
“Nous sommes en train de perdre la guerre des idées, parce que nous ne sommes pas dans l’arène, de la même façon que nous l’étions Durant la guerre froide”.
Bien, si vous ne pouvez pas définir les Frères Musulmans et la Syrie comme hostiles, vous n’êtes sûrement pas « dans l’arène ». Imaginez que la Guerre Froide se soit déroulée en ces termes ! Combien de temps l’Amérique aurait-elle pu dire qu’il « n’y avait rien de décisif » à propos de la nature de l’Union Soviétique ?
Mais Clinton n’est pas aussi stupide qu’elle en a l’air. Elle bégaie autant parce qu’elle doit suivre la ligne politique du Président, et c’est cela qui est vraiment stupide. Et bien plus que cela, c’est tout simplement dangereux.
Barry Rubin est directeur du Centre pour la Recherche Globale en affaires internationales (GLORIA) et éditeur du journal : la revue des Affaires Internationales et du Moyen-Orient (MERIA). Ses derniers ouvrages sont « le lecteur israélo-arabe (7è édition), La longue guerre pour la liberté : la lutte arabe pour la démocratie au Moyen-Orient (Wiley), ainsi que La vérité sur la Syrie (Palgrave-McMillan). Le site internet du Centre GLORIA est à l’adresse : http://www.gloria-center.org et celle de son blog, Rubin Reports, à :http://www.rubinreports.blogspot.com.