L’Ambassadeur russe à l’ONU, Vitaly Churkin
Dans les bureaux de l’Onu, à New York, les délégués israélien et russe ont, lundi 4 mars, chacun pour soi, averti de l’évolution dangereuse de la situation, dans la zone de séparation du Golan, conquise par Israël, au cours de la guerre de 1967. Il a été interdit aux troupes syriennes de pénétrer dans cette zone, sous le coup d’un cessez-le-feu formalisé en 1974, entre la Syrie et Israël.
L’Ambassadeur israélien à l’ONU, Ron Prosor, a porté plainte devant le Conseil de Sécurité, à cause de la chute de cinq obus, tirés de cette zone très proche, qui ont atterri en Israël samedi 2 mars. « On ne peut pas attendre d’Israël qu’il reste les bras ballants, alors que la vie de ses citoyens est délibérément mise en danger, par les actions irréfléchies du Gouvernement syrien », a écrit Prosor dans une note adressée au Conseil. « Israël a fait preuve de la retenue maximale jusqu’à présent ».
L’Ambassadeur russe à l’ONU, Vitaly Churkin a, ensuite, parlé « d’un phénomène totalement nouveau et très dangereux », de groupes armés opérant dans la zone de séparation du Golan. « Il s’agit de quelque chose qui peut, potentiellement, saper complètement les conditions de maintien de la sécurité entre la Syrie et Israël », a déclaré Churkin, qui occupe la présidence tournante, durant le mois de mars. Il a bien souligné que la force de maintien de la paix de l’ONU est désarmée et incapable de faire face à cette situation inédite. Israël et la Syrien sont techniquement en état de guerre.
Les sources du renseignement militaire de Debkafile soulignent que l’échange de mises en garde entre Israël et la Russie a touché deux nerfs sensibles :
Il est intervenu juste à la veille de l’ouverture de pourparlers déterminants à Moscou, entre le gouvernement syrien et l’opposition. Les Russes redoutent qu’Israël ne se lance dans une action militaire, en représailles au cycle de tirs d’obus depuis le Golan syrien, samedi et contraigne ainsi les parties prenantes à un report des discussions. La dernière fois que cela s’est produit, en janvier dernier, Israël a réagi par une attaque transfrontalière sur les installations militaires syriennes.
2. Samedi, également, Debkafile a rappelé la situation d’abandon du no man’s land qui s’étend, le long des bandes frontalières de la Syrie avec la Jordanie et Israël, à la suite du retrait de cette région du noyau dur des forces syriennes. Moscou craint, en outre, que les forces armées d’Israël ne s’emparent de points stratégiques sur ce territoire abandonné, afin d’éradiquer les bandes armées du Jabhat al Nusra pro- Al Qaeda, qu’on pense être responsables du dernier cycle de tirs d’obus sur le Golan israélien.
3. L’avertissement de Churkin a fait référence aux « groupes armés », comme étant les faiseurs de troubles potentiels, mais il mettait aussi en garde Israël pour qu’il s’abstienne de répliquer aux tirs, afin de ne pas susciter d’embarras, au cours de l’initiative diplomatique de Moscou, visant à résoudre la guerre civile syrienne.
DEBKAfile Reportage Spécial 5 Mars 2013, 5:05 AM (GMT+02:00)
http://debka.com/article/22803/Russia-and-Israel-each-warn-trouble-building-up-on-Golan-border
Adaptation : Marc Brzustowski.