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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 10:48

 

 


 


La situation difficile du  Hezbollah à la lumière du déclin de la Syrie.

 

 

Shimon Shapira

Adapté par Marc Brzustowski

Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info

 

 link

- Cinq ans après la seconde guerre du Liban, une guerre que le dirigeant du Hezbollah a considéré ses conséquences comme une « divine victoire », le Hezbollah a atteint l’un de ses points les plus bas, du fait de la survie périlleuse du Régime Assad en Syrie, autant que du fait du Tribunal International, qui exige l’extradition de quatre membres du Hezbollah, suspectés d’avoir assassiné l’ancien Premier Ministre libanais Rafik Hariri.

 

- Damas opère comme le pont essentiel entre l’Iran et le Hezbollah, en ce qui concerne l’accès à des moyens militaires ou toute autre assistance parvenant de Téhéran. Cela vient s’ajouter au transfert direct d’armement en roquettes et missiles, depuis les dépôts d’armes de l’armée syrienne jusqu’aux unités combattantes du Hezbollah.

 

- Le Hezbollah a adopté une position claire de soutien à Bachar al Assad, et, par conséquent, on brûle les drapeaux du Hezbollah dans les rues de Syrie, en même temps que le portrait de Nasrallah. Sans le soutien syrien, le Hezbollah aura bien du mal à continuer de dicter les orientations politiques du Liban.

- Les signes récents de l’affaiblissement du Hezbollah incluent la révélation publique d’un réseau d’espionnage mené par la CIA, comprenant des personnalités à des positions importantes au sein du mouvement ; la vente ouverte de breuvages alcoolisés à Nabatiyeh, la capitale du Hezbollah au Sud-Liban, et la tentative du gouvernement libanais de nommer un chef de la sécurité à l’Aéroport international de Beyrouth provenant de la communauté maronite, contrairement aux souhaits du Hezbollah.

 

- A la lumière de tout cela, Nasrallah cherche un nouveau prétexte pour s’affronter à Israël, se focalisant, cette fois, sur les champs gaziers qu’Israël est en train de développer à l’intérieur de sa zone économique maritime. Nasrallah espère que ses menaces distrairont l’attention, à propo du déclin du statut du Hezbollah et les accusations internationales auxquelles il est actuellement confronté.

 

Hassan Nasrallah a prononcé un discours le 26 juillet 2011, pour commémorer le cinquième anniversaire de la seconde guerre du Liban. Il a narré les accomplissements de cette guerre, de son point de vue, dont la puissance militaire croissante du Hezbollah et sa capacité de dissuasion à l’encontre d’Israël, qui est contraint de manœuvrer frénétiquement afin de protéger ses civils à l’arrière. La conséquence est qu’Israël a fait en sorte de préserver strictement le calme au Sud-Liban. Nasrallah a fait clairement entendre que les avertissements d’Israël, concernant les « surprises » qu’il réservait au Hezbollah, en cas de nouvelle confrontation militaire, était, purement et simplement, de la guerre psychologique, destinée à échouer. En réponse aux exigences du Tribunal International de la Haye (TSL) de faire extrader les membres du Hezbollah accusés d’avoir assassiné l’ancien Premier Ministre Rafik Hariri, Nasrallah a fait observer que les accusés étaient des « exemples de résistance honorable » et qu’ils ne seraient pas extradés1.

 

Nasrallah a profité de l’occasion pour faire savoir qu’en plus d’agir en tant que défenseur de la sécurité libanaise, dorénavant, il protégerait aussi les ressources naturelles de l’Etat libanais. « Le Liban a, aujourd’hui, une véritable chance de devenir un Etat prospère, puisque des trésors de gaz naturel et de pétrole reposent en face de ses côtes ». « Ces trésors n’appartiennent à aucune secte ou parti, mais constituent les trésors nationaux de l’Etat libanais et sont évalués à des milliards de dollars. Cela représente une opportunité d’améliorer les conditions de vie au Liban et de rembourser les dettes de l’Etat libanais. C’est une occasion en or et nous devons nous comporter de façon responsable ». « Israël prétend à 850 km environ des eaux territoriales qui contiennent le gaz et le pétrole libanais et Israël n’a aucun droit sur ce gaz et ce pétrole ! » a déclaré Nasrallah.

Nasrallah a exigé que l Gouvernement libanais agisse de façon expéditive pour déterminer les limites maritimes du Liban et commence la production au moment approprié. Le dirigeant du Hezbollah a clarifié que ce devait être la priorité essentielle du Gouvernement libanais. Nasrallah a fait suivre cette mise au point par des menaces : « Je peux dire avec confiance que le Liban est capable de défendre ses installations pétrolières et gazières. Nous vengerons toute attaque contre ces installations. Nous prévenons Israël contre la tentation de prendre quelque mesure que ce soit qui viserait à voler ces trésors naturels depuis les profondeurs de nos eaux territoriales ».

Cinq ans après la Seconde Guerre du Liban, une guerre dont Nasrallah prétend pouvoir considérer, à la fois, comme « un véritable miracle » et une « d.ivine victoire » que D.ieu a conféré à son parti, le Hezbollah atteint, actuellement, un de ses points les plus bas. Nasrallah est confronté à une crise authentique qui pose un défi significatif au statut du Hezbollah au Liban.

 

Deux raisons essentielles sont à prendre en compte dans ce renversement stratégique :

- La survie sous caution du Régime Assad en Syrie.

- Le Tribunal International de la Haye a exigé l’extradition de quatre membres du Hezbollah, soupçonnés d’avoir assassiné le Premier Ministre Hariri. A la tête de ce groupe, se trouve Mustafa Bard-al-Din, qui a remplacé Imad Mughniyeh à la direction de l’aile militaire et sécuritaire et qui fait partie du premier cercle dirigeant du Hezbollah.

La menace qui pèse sur la survie du régime Assad doit nécessairement avoir un impact direct sur la position stratégique du Hezbollah, aussi bien en ce qui concerne l’arène intérieure libanaise que vis-à-vis d’Israël. Il est vrai que c’est l’Iran qui a donné naissance au Hezbollah, en tant que petite milice, durant l’ère d’Hafez al Assad, mais c’est durant le règne de Bachar al Assad qu’il a mûri et atteint les dimensions d’un Etat, en matière sociale, économique et militaire, à tel point qu’il menace l’existence même de l’Etat libanais. La Syrie représente l’utérus dans lequel est né le Hezbollah et elle a servi de mère adoptive de la milice qui l’a allaitée et nourrie, avec l’Iran, depuis son apparition.

 

Damas opère comme le pont essentiel entre l’Iran et le Hezbollah, dans les domaines aussi bien militaires que de toute autre assistance provenant de Téhéran. Cela vient s’ajouter au transfert direct de l’armement en roquettes et missiles depuis les dépôts de l’armée syrienne vers les unités combattantes du Hezbollah. Le Hezbollah a adopté une position claire de soutien à Bachar al Assad, et, par conséquent, on brûle les drapeaux du Hezbollah ainsi que les portraits de Nasrallah. Les tableaux de Saladin et de Gamal Abd el Nasser auparavant exposés ensemble avec ceux de Nasrallah, ont été remplacés par des slogans de dénigrement à l’encontre du dirigent chi’ite qui offre son soutien au dirigeant alaouite dans le massacre de masse en Syrie. Il est, désormais, évident, pour le Hezbollah que sans l’appui de la Syrie, il lui sera difficile de continuer à dicter les orientations politiques au Liban. Le déplacement des missiles du Hezbollah depuis l’intérieur de la Syrie et leur récent transfert dans la plaine de la Bekaa fournit le signe le plus tangible que le Hezbollah est angoissé par l’avenir du régime d’Assad.

Au même moment, le Hezbollah se voit contraint de répliquer aux exigences du Tribunal international à la Haye (TSL) d’extrader les meurtriers du Premier Ministre Hariri, une exigence qui bénéficie de l’appui de la communauté internationale. Le refus flagrant de Nasrallah d’extrader les « Moudjahidin patriotes, ni dans 30 jours, ni dans 30 ans », charrie avec lui le potentiel de déclencher une conflagration intérieure libanaise. Des partis puissants au Liban sont juste démangés à l’idée d’un affaiblissement du Hezbollah, comme première conséquence de la chute du régime d’Assad en Syrie et d’une intensification des pressions internationales contre Nasrallah, pour éroder la posture politique du Hezbollah et, subséquemment, d’autant la puissance militaire du Hezbollah.

 

Les premiers signes d’affaiblissement de la position du Hezbollah sont récemment apparues :

 

- Durant des réunions internes que Nasrallah a tenues avec les militants du Hezbollah, il a parlé franchement des circonstances difficiles dans lesquelles se trouve le Hezbollah : la situation la plus sérieuse que le mouvement ait eu à expérimenter depuis les années 1990. Ses problèmes principaux comprennent la révélation publique d’un réseau d’espionnage, dirigé par la CIA, de personnalités à des positions importantes au sein du mouvement, dont Mohammed al-Haj (« Abu Turab »), l’homme responsable de l’entraînement des forces militaires ud Hezbollah, et Mohammed Atwe, responsable de la supervision et de l’inspection des forces armées. De même, une personnalité supplémentaire, dont on n’a publié que les initiales : A.B, s’est avérée n’être personne de moins qu’Ahmed Badr-al-Din, qui ne détient pas de position officielle dans le Hezbollah, mais qui est apparenté à Mustafa Badr al-Din et avait un rôle dans le blanchiment d’argent en faveur du Hezbollah3.

 

- A Nabatiyeh, la capitale du Hezbollah au Sud-Liban, la prohibition totale, imposée par le Hezbollah, sur la vente de breuvages alcoolisés, est transgressée et on peut trouver ces boissons alcoolisées à vendre. Précédemment, le Hezbollah se précipitait pour fermer de forcer toute échoppe qui transgressait cette prohibition, mais, désormais, il semble hésiter à agir. Le Hezbollah a ventilé son humiliation et sa colère contre le village de Houla, au Sud Liban, lorsque des hommes de main du Hezbollah avaient attaqué un magasin vendant de l’alcool. Cependant, pour la première fois, ils ont été confrontés à une vive opposition de la part d’éléments de gauche et des membres du parti communiste, qui ont défendu le droit de vente des alcools –un incident qui est d’une extrême rareté, au cours des dernières décennies et même si on remonte au tout début des années 19804.

(voir la vidéo : http://www.memri.org/clip/en/0/0/0/0/0/0/3059.htm )

 

 

- Un évènement supplémentaire qui pourrait obscurcir les perspectives du Hezbollah, correspond à la tentative du gouvernement libanais de nommer un chef de la sécurité détenant le rang de Général de Brigade, à l’aéroport international de Beyrouth, qui soit issu de la communauté chrétienne maronite, contrairement aux souhaits du Hezbollah. On doit rappeler ici qu’en 2008, le Hezbollah avait mis Beyrouth à feu et à sang et avait pris d’assaut certaines régions qu’il ne contrôlait pas précédemment, en représailles à la tentative visant à congédier du même poste, un officier chi’ite, partisan du Hezbollah5.

 

A la lumière de tout ceci, il semblerait que Nasrallah cherche un nouveau prétexte pour se confronter à Israël, dans le seul but de rendre tangible que le Jihad – la raison d’être [NDT : en français dans le texte] du mouvement – est bien vivant et que le Hezbollah constitue le fer de lance du combat contre Israël. Ce prétexte, cette fois, est fourni par les champs gaziers qu’Israël a découverts et qu’il développe dans le cadre de sa zone économique maritime. Nasrallah menace de renouveler la conflagration et pense que ses menaces détourneront l’attention du déclin du statut du Hezbollah, ainsi que des accusations internationales auxquelles il est actuellement confronté. Nasrallah a, déjà dû expliquer, par le passé, que s’il avait prévu la réplique d’Israël, il se serait abstenu de kidnapper les soldats israéliens en 2006, l’incident qui a déclenché la Seconde Guerre du Liban. On peut simplement espérer que, cinq ans après cette guerre, Nasrallah se souvient encore de la gravité de son erreur…

 

*     *     *

 

Notes

1. Moqawama.org, July 26, 2011.

2. Ibid.

3. Majalat Aleman, July 16, 2011; al-Shiraa, July 15, 2011.

4. Hanin Ghaddar, "Hizbollah Is Bleeding Alone," Now Lebanon, July 25, 2011.

5. Naharnet.com, July 25, 2011.

*     *     *

Le Général de Brigade. (ret.) Dr. Shimon Shapira est un chercheur associé essentiel du Centre sur les affaires publiques à Jérusalem [Jerusalem Center for Public Affairs].

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commentaires

J
nasrallah est devenu un grand chef arabe malheureusement pour israel qui a perdu la derniere guerre de 2006 contre une poignee de soldats de nasrallah j'ai peur pour l'existance d'israel
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