DEBKAfile Reportage exclusif 7 février, 2011, 3:00 PM (GMT+02:00)
Par Marc Brzustowski
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Le Tribunal Spécial sur le Liban a franchi le cap, concernant le Hizballah
Le Juge Daniel Fransen, chargé de la procédure préalable au procès, pour le Tribunal Spécial sur le Liban, a demandé à la Cour de se prononcer sur les crimes de terrorisme, de conspiration et de meurtre prémédité, lorsque le Tribunal a tenu sa première audience, ce lundi 7 février. Une autre de ses 15 questions a été : Sous quelle Loi ces réquisitions doivent-elles être faites : Libanaise, internationale ou les deux à la fois ?
Les sources du renseignement de Debkafile rapportent que sous quelques jours, on prévoit que le Juge Fransen publiera les actes d’accusations fondées sur les découvertes et conclusions de l’enquête du Procureur Daniel Bellemare sur l’assassinat du Premier Ministre Rafik Hariri en 2005.
Cette planification accélérée de la Cour et la gravité de ses accusations ont pris par surprise les principaux suspects, les grands pontes du Hezbollah chi’ite libanais, alors qu’ils ne s’y attendaient pas. Ils sont confrontés au fait d’être incriminés en tant que criminels internationaux, pour des accusations de terrorisme, de conspiration et de meurtre prémédité. Il n’y a guère plus qu’ils puissent faire que de se moquer ouvertement des convocations à être extradés par la force des armes. Alors qu’il n’y a aucun terme en vue concernant la situation de blocage en Egypte, une épreuve de force supplémentaire au Liban, par conséquent, menace grandement d’éclater.
Les juges internationaux ont franchi le pas, non seulement concernant le Hezbollah, mais également concernant ses patrons à Damas et Téhéran et précisément à un moment où Washington, qui est pourtant supposé soutenir le travail de la Cour, avait espéré que les actes d’accusation ne soient pas prêts avant quelques mois. La dernière chose dont l’Administration Obama a besoin à ce moment précis est bien un second foyer d’incendie au Moyen-Orient.
Mais qu’elle l’apprécie ou non, le Tribunal Spécial s’est résolu à sa première audience à Leidshendam près de la Hague, le lundi 7 février. La première session a permis l’examen des noms des individus contenus dans les actes d’accusation tenus secrets du document Bellemare, transmis à Fransen le 17 janvier. Cette session et les suivantes se tiendront en public, aussi la liste complète des accusés n’est plus qu’à une semaine ou dix jours de sa publication officielle.
Ceci noie au fond du lac le plan minutieusement élaboré par l’Iran, la Syrie et le Hezbollah pour rendre certain que ce but ne serait jamais atteint : ils ont manœuvré pour se débarrasser du Premier Ministre Libanais Saad Hariri et l’ont remplacé par Najib Miqati, ami du Hezbollah et des dirigeants syriens, dont la première tâche était de disqualifier le TSL, de rendre nuls et non avenus ses actes d’accusation et de réduire les liens avec le Tribunal. Mais leur candidat tiré sur le volet pour être premier Ministre n’a pu s’arranger pour former un gouvernement pour trois raisons :
1.Le Président libanais Michel Suleiman insiste sur le fait qu’il ne soutiendra pas la formation d’une administration d’unité nationale, puisque cela nécessiterait la participation du bloc du 14 mars de Saad Hariri.
2. Suleiman souhaite que ce soit un candidat du bloc du 14 mars – et non un homme de Miqati – qui soit désigné en tant que Ministre de l’Intérieur pour diriger le département le plus important du Gouvernement qui détient les leviers de la sécurité intérieure et les services de renseignement, et qui soit autorisé à déclarer un état d’urgence nationale.
3 Miqati n’est pas non plus emballé par l'idée de former un gouvernement à base étroite, parce qu’il s’exposerait comme n’étant qu’un tampon entre la Syrie et le Hezbollah et se trouverait, de ce fait, ostracisé par les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux. L’alliance entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah a, par conséquent, perdu la course contre la montre pour coiffer au poteau le Tribunal International sur le dossier Hariri. La Cour n’a donc pas seulement phagocyté le Hezbollah, mais promet d’apporter des décisions qui feront date sur les problèmes les plus inflammatoires du moment, des définitions du terrorisme et des questions telles que les accusations cumulatives dans les dossiers de conspiration.
Le Hezbollah pourrait encore rechercher quelqu’un travaillant plus rapidement pour qu'il prenne la place de Miqati et forme précipitamment un nouveau gouvernement – ou, alternativement, déployer ses forces pour contrôler Beyrouth et les institutions gouvernementales et ainsi établir une administration alternative du « Liban Libre », afin de réduire les relations avec le TSL.
De telles options fraient avec la menace de violence et de guerre civile.