Fait sans précédent et signe de la profonde crise qui secoue le royaume au plan interne, le Parlement de Bahreïn a approuvé mardi une proposition urgente taxant le Hezbollah d’« organisation terroriste ».
Le Parlement a appelé le gouvernement bahreïni à demander au ministère des Affaires étrangères de mettre cette mesure en vigueur au plus tôt et a invité les pays membres du Conseil de coopération du Golfe à lui emboîter le pas en plaçant eux aussi le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.
« J’appelle le ministère des Affaires étrangères à bouger sérieusement, en coordination avec les pays du CCG, afin d’écraser le Hezbollah », a affirmé le parlementaire salafiste Jassim al-Saïdi, auteur de la motion, au cours de la séance.
Le député Khaled Abdel Aal a pour sa part indiqué à CNN que la proposition Saïdi est fondée sur des « bases sectaires ». Selon lui, le Hezbollah est pris pour cible « parce qu’il est chiite, et malgré le fait qu’il représente la résistance à Israël et qu’il est légitimé par tous les courants de la résistance à Beyrouth ». « Sa proposition est inutile et peut être assimilée à une demande d’expulsion de l’ambassadeur américain pour ingérence dans les affaires de la nation, a-t-il ajouté, or seul le roi a le pouvoir d’adopter de telles mesures. »
Pour l’ancien député Jassem Murad, il s’agit d’« une mauvaise décision » à laquelle le cabinet ne donnera pas suite. « Le royaume n’a pas besoin de se plonger dans ces questions », a-t-il précisé, soulignant qu’une telle décision pourrait avoir des conséquences négatives sur Bahreïn et ses habitants, qui pourraient « devenir la cible d’attaques ».
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