Jerusalem Post April 16, 2010 / 2 Iyar 5770
Le scandale d’espionnage du Ha’aretz
Par Caroline B. Glick
Adaptation française de Sentinelle 5770 ©
Le journal ‘Ha’aretz’ affirme aux israéliens ses comportements anti-Israël.
Au cours des deux semaines écoulées, Israël a été secoué par un scandale d’espionnage majeur dans lequel le journal Ha’aretz joue un rôle central. Pour comprendre la signification de ce scandale, il est bon de commencer la discussion par un coup d’œil à un plus petit fait développé par Ha’aretz cette semaine.
Dimanche, Amira Hass du Ha’aretz a rapporté qu’en janvier, Tsahal a publié un nouvel ordre militaire qui ouvre la voie à une expulsion de masse d’étrangers illégaux de Judée et de Samarie. L’histoire comporte le titre troublant : « L’ordre de Tsahal permettra une expulsion de masse hors de la Rive Occidentale ».
Dans la suite lundi, Hass rapportait que dix organisations autoproclamées de droits de l’homme (toutes financées par le ‘New Israël Fund’), ont adressé une lettre conjointe au ministre de la défense Ehud Barak pour lui demander de résilier cet ordre. Elle notait que « les media internationaux ont aussi pris un grand intérêt à l’affaire ».
Et de fait mercredi, une recherche sur Google croisant « Tsahal, ordre d’expulsion, Rive Occidentale » suscita près de 20.000 citations.
De même lundi, Ha’aretz publia un éditorial basé sur les rapports de Hass. Titré « Tentative d’expulsion par Tsahal de Palestiniens de la Rive Occidentale : une mesure de trop », l’éditorial affirmait : « Exécuter ce nouvel ordre militaire n’est pas seulement susceptible de déclencher une nouvelle conflagration dans les territoires, il donnera au monde la preuve indéniable que l’objectif d’Israël est l’expulsion des Palestiniens de la Rive Occidentale ».
A savoir qu’Israël fomenterait une guerre, et mérite de la perdre puisqu’il est le vilain.
Mercredi, Ha’aretz rapporta que la Jordanie s’est jointe à la condamnation d’Israël.
Voilà une vraie performance pour un journal israélien détenant une part négligeable du marché domestique.
Le seul problème est que l’ordre rapporté par Hass remonte à 41 ans. Après avoir créé un scandale international, mercredi Ha’aretz a reconnu que le soi-disant nouvel ordre avait pris place en 1969. Ce qu a changé en janvier, c’est que Tsahal a décidé d’élargir les droits des étrangers illégaux en Judée et en Samarie avec des auditions pré – expulsion.
Ceci n’était pas un changement en pire dans le statut des résidents illégaux. C’était un changement pour le meilleur.
Et pourtant, du fait du faux reportage de Ha’aretz, des diplomates israéliens ont été appelés dans les chancelleries du monde entier et mis sur le gril au sujet du complot présumé du pays conduisant à une expulsion massive de Palestiniens.
Ha'aretz a réalisé deux choses avec cette histoire. Affaiblir Israël à l’étranger, ce qui sert clairement ses objectifs idéologiques. Et Démontrer son énorme pouvoir de nuisance sur l’image internationale d’Israël, ce qui met bien sûr le respect de la loi et les armes judiciaires sous surveillance alors qu’ils poursuivent et analysent le scandale d’espionnage d’Israël.
La manipulation par Ha'aretz de l’histoire d’expulsion comporte aussi une similitude frappante avec la façon de manipuler son propre scandale d’espionnage. Ce scandale était sous un embargo total émis par la Cour qui empêchait les media locaux de rapporter dessus jusqu’à jeudi dernier.
Cet embargo donna à Ha’aretz l’opportunité de manipuler l’histoire à son avantage avant que les autorités d’Etat aient la moindre chance d’expliquer de quoi il retournait. Ainsi, au début de la semaine passée, le rédacteur en chef du Ha’aretz Dov Halfon, approcha des journalistes étrangers crédules et leur débita un conte. Selon la narration d’Alfon, l’agence de sécurité draconienne d’Israël, le Shin Bet a fait « disparaître » une journaliste – Anat Kamm – et obligé un autre – Uri Blau – à fuir le pays.
Comme Judith Miller le formule dans sa critique de la version des évènements par Ha’aretz sur le site Internet « The Daily Beast », Blau a été propulsé à Londres, « pour éviter de répondre aux questions sur la façon et par qui il avait obtenu les documents confidentiels du département de la défense dont on dit qu’ils ont provoqué une série d’affaires alléguant une inconduite de personnels et de l’institution des Forces Israéliennes de Défense, Tsahal la vénérée, et de certains de ses officiels de haut rang ».
Pour Kamm, Miller a rapporté qu’elle était suspectée d’avoir volé un millier de documents de Tsahal pendant son service militaire et de les avoir donnés à Blau. Mais proclame Miller, elle a nié ces allegations.
Miller, comme d’autres journalistes qui ont parlé à Alfon, a comparé Israël à Cuba et à l’Iran. Alfon et le ‘Ha’aretz’ étaient décrits comme les courageux défenseurs de la liberté d’expression et les véritables chiens de garde de la démocratie israélienne, payant sans penser à eux les dépenses de leur journaliste persécuté se cachant à Londres.
Tout cela bien sûr, a été rapporté à l’étranger, avant que la vraie histoire ne soit publiée. Et comme l’histoire de l’ordre d’expulsion, tout cela n’était que foutaise.
Quand jeudi dernier l’interdiction de publication a été levée, les Israéliens – et tous les étrangers intéressés – ont appris que Anat Kamm, journaliste sur le portail Internet Walla détenu par le ‘Ha’aretz’, avait été placée en résidence surveillée à domicile depuis quatre mois. Elle est en jugement pour des actes d’espionnage avec l’intention de nuire à la sécurité nationale, actes commis non comme journaliste, mais pendant son service militaire. Non seulement elle n’a pas disparu, mais elle a continué de faire des rapports pour ‘Walla’, alors qu’elle était en arrêt domiciliaire jusqu’à la fin mars.
Le journaliste de la rédaction du Ha’aretz Uri Blau a fui le pays non pas pour protéger sa source, mais pour échapper à une punition pour détention illégale de documents militaires classifiés en violation non seulement de la loi mais d’un accord négocié d’amnistie avec le Shin Bet.
Kamm a fait son service dans Tsahal de 2005 à 2007 comme secrétaire au bureau du commandant du Commandement Centre. Dans les semaines avant sa libération du service, elle copia environ 2.000 documents hautement classifiés de Tsahal sur deux CD et les chargea sur son ordinateur à la maison. Après sa libération, elle fit le tour de divers journalistes militaires avec les documents et les donna finalement à Blau. Les documents qu’elle avait volés comprenaient des informations top secrètes sur des ordres de bataille de Tsahal, des unités, des armements, et des ordres opérationnels entre autres choses. De telles informations entre les mains d’ennemis d’Israël pourraient causer la mort de milliers de soldats et de civils israéliens.
Kamm refuse de restituer l’un des CD aux autorités en prétendant qu’elle l’a perdu. Et puisque depuis son arrestation son ordinateur personnel a été connecté à l’Internet, les documents qu’elle a téléchargés sur son disque dur étaient vulnérables à une intrusion par n’importe qui.
Le Shin Bet a lancé son enquête sur les documents volés à Tsahal qui l’ont conduit à Blau puis à Kamm, après que Blau ait publié des articles en novembre 2008 s’appuyant sur les documents qu’il a reçus de Kamm. A ce moment-là, le Shin Bet demanda que Blau restitue tous les documents classifiés en sa possession. En échange de son accord pour cela, le Shin Bet accorda de ne pas le poursuivre pour détention illégale de matériels classifiés. Blau rendit 50 de ces documents et affirma qu’il n’avait plus de documents en sa possession.
Mais c’est alors que le Shin Bet découvrit Kamm. Après avoir avoué le vol de 2.000 documents, elle leur dit qu’elle les avait tous donnés à Blau. Quand Blau découvrit que le Shin Bet savait qu’il mentait, et possédait encore illégalement des milliers de documents classifiés, il décida de ne pas retourner en Israël.
L’embargo sur la publication de ce dossier jusqu’à jeudi dernier a été décidée par la Cour à la demande du Shin Bet non parce qu’il souhaitait gêner la liberté d’expression mais parce que les autorités voulaient donner à Blau plus de temps pour accepter de rendre les documents toujours détenus illégalement. A savoir, la publication de l’histoire fut interdite de façon à donner à Blau une autre opportunité de rester ‘propre’ et libre.
Et c’est en sachant que leur journaliste avait menti au Shin Bet et avait fui le pays que le ‘Ha’aretz’ choisit de payer ses dépenses de vie à Londres et ses dépenses légales en Israël. C’est en sachant que Kamm avait commis une trahison que Ha’aretz l’engagea comme journaliste pour ‘Walla’ et la présenta à la presse internationale comme une journaliste persécutée.
Dans ses déclarations pendant l’enquête publiées dans les documents de la Cour, Kamm révéla qu’elle est une Gauchiste messianique. Elle est venue à l’armée non pas pour servir le pays, mais pour le transformer. Ce fut seulement quand elle réalisa qu’elle avait échoué à plier Tsahal à sa volonté qu’elle décida de révéler ses secrets.
Comme elle le dit : « Je n’ai pas réussi à changer suffisamment les choses qu’il était important à mes yeux de changer pendant mon service militaire et j’ai pensé que je ferais advenir ce changement en les montrant. C’est pourquoi il était important pour moi d’informer le public sur la stratégie politique de Tsahal dans les territoires ».
La traîtrise de Kamm est une note profondément troublante sur l’état d’esprit de la Gauche radicale en Israël. Mais ses crimes sont encore plus alarmants si nous réalisons que Kamm n’est pas une renégate isolée. Dans ses activités de trahison, elle jouit du soutien d’une organisation massive.
En collaborant avec Kamm d’abord en publiant ses documents volés, en l’engageant comme journaliste et enfin en couvrant ses crimes tout en subornant le parjure de Blau, Haaretz a démontré que les traîtres gauchistes ont un puissant parrain capable de prendre une forte revanche sur l’Etat d’Israël s’il ose les poursuivre.
En facilitant et en soutenant la trahison, Ha’aretz lui-même peut dépendre d’un réseau massif de partisans en Israël et au plan international. Des journalistes, des groupes autoproclamés des droits de l’homme, et la blogosphère gauchiste en Israël et à travers le monde, ainsi que des gouvernements étrangers gobent avec bonheur toutes les histoires fabriquées par Ha’aretz sur la prétendue vénalité d’Israël.
De même pour l’Etat d’Israël, de façon déprimante, ce que le scandale d’espionnage du Ha’aretz démontre, c’est que l’Etat refuse totalement de traiter ce dangereux état des affaires publiques, le directeur du Shin Bet Yuval Diskin a déclaré qu’Israël ne modifiera pas son processus de sélection des candidats au service militaire. Pour Tsahal postérieur à Kamm, de jeunes religieux continueront d’être mis sur le grill quant à leur volonté d’expulser des Juifs israéliens de leurs foyers mais de jeunes gauchistes radicaux ne seront pas questionnés sur leur loyauté envers l’Etat et leur volonté de garder les secrets de Tsahal.
Et aussi, Diskin a admis que le Shin Bet détestait poursuivre l’enquête avec mordant parce que ses officiers ne voulaient pas être accusés d’empiéter sur la liberté de la presse. Parce qu’il était journaliste, Blau n’a pas subi une enquête sérieuse et a été laissé en liberté alors même qu’il avait menti aux enquêteurs. Et le Shin Bet a donné au Ha’aretz la corde pour le pendre en demandant un embargo sur la publication de façon à donner du temps à Blau pour faire le nécessaire – en dépit du fait qu’il avait déjà démontré sa mauvaise foi et son mépris flagrant de la loi.
Les journaux ‘Ma'ariv’ et ‘Globes’ ont tous deux rapporté que des milliers d’Israéliens avaient annulé leur abonnement à Ha’aretz cette semaine. Ha’aretz a nié ces révélations. Mais en vérité, il ne s’en soucie guère. L’audience cible du ‘Ha’aretz’, ce ne sont pas les Israéliens. Elle est mondiale. Et là, il demeure le champion de ceux qui cherchent une affirmation israélienne de leurs comportements anti-Israël.
caroline@carolineglick.com